Émeutes de 1968 à Chicago
Les émeutes de 1968 à Chicago commencèrent après l'assassinat de Martin Luther King Jr. le . Des émeutes éclatèrent dès le dans les ghettos afro-américains des quartiers ouest de la ville de Chicago sur environ 28 blocs situés sur West Madison Street[1].
Date | 5 avril – 7 avril 1968 |
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Localisation | Chicago, États-Unis |
Types de manifestations | émeutes interethniques |
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Coordonnées | 41° 52′ nord, 87° 44′ ouest |
Morts | 11 |
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Blessés | 500 |
Arrestations | + de 2 150 |
Contexte
Entre le 5 avril et le , des émeutes éclatent à la suite de l'assassinat de Martin Luther King Jr.. Comme dans 125 autres villes à travers les États-Unis, Chicago fut la proie des pillages, agressions et incendies criminels qui eurent lieu principalement dans le corridor entre Roosevelt Road au sud et Chicago Avenue au nord[2].
Le lendemain, le maire de Chicago Richard Daley impose un couvre-feu sur toute personne de moins de 21 ans et fait fermer les rues à la circulation automobile. Il interdit la vente d'armes, de munitions et de matières inflammables. Environ 10 500 policiers de Chicago sont envoyés pour protéger les pompiers dans les quartiers ouest et sud, bientôt rejoints par 6 700 gardes nationaux de l'État de l'Illinois.
Après que le président des États-Unis Lyndon B. Johnson eut envoyé plus de 5 000 soldats en ville, le général déclara que personne, pas même les résidents, ne serait autorisé à se rassembler dans les zones anti-émeutes. Il ordonna à ses troupes d'utiliser des gaz lacrymogènes contre les pillards. Le maire Daley donna l'ordre à la police de Chicago de tirer pour tuer ceux qui s'apprêteraient à allumer un incendie criminel, et de tirer en l'air pour effrayer les individus s'adonnant à des pillages ou agressions.
Il a fallu deux jours pour rétablir l'ordre, même si certaines bandes de jeunes ont continué à piller et incendier. On a recensé plus de 130 incendies (voitures, poubelles, magasins..). Onze personnes (toutes noires) ont trouvé la mort et plus de cinq cents personnes ont été blessées. Près de trois mille personnes ont été arrêtées[3]. De nombreux bâtiments ont totalement brûlé, d'autres ont été très endommagés, certains allant jusqu'à s'effondrer. Les dégâts sur les 210 bâtiments endommagés furent évalués à environ 10 millions de dollars. Les lignes électriques et les lignes téléphoniques ont été coupées. Au moins un millier de personnes se sont retrouvées sans abri.
Les destructions se sont surtout concentrées dans les quartiers ouest (West Side), bien que certains quartiers du sud de la ville (South Side) furent aussi embrasés. Si les quartiers sud n'ont pas été totalement ravagés, c'est en partie dû au fait que deux grands gangs de rue bien organisés, les Blackstone Rangers et les East Side Disciples, ont su garder le contrôle des quartiers. Leurs dirigeants ne voulaient pas les voir totalement dévastés et ruinés.
En août de la même année, Chicago fut le théâtre de nouvelles émeutes (en), lors de la convention démocrate de 1968 qui écarta le candidat anti-guerre Eugene McCarthy au profit d'Hubert Humphrey.
Références
- Jennifer Rosenberg, « Assassination of Martin Luther King Jr. » (consulté le )
- Clay Risen, A nation on fire : America in the wake of the King assassination, Hoboken, N.J., John Wiley & Sons, , 292 p. (ISBN 978-0-470-17710-5, lire en ligne ), « April 5: 'There are no ghettos in Chicago' »
- « West Madison Street 1968 », Associated Press (consulté le )