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Élymes

Les Élymes (en grec ancien : ÎˆÎ»Ï…ÎŒÎżÎč ; en latin classique : Elymi) Ă©taient un peuple de l’AntiquitĂ©, installĂ© en Sicile occidentale.

Élymes
Image illustrative de l’article Élymes
Localisation des tribus de Sicile avant la colonisation grecque : en rose pñle les Élymes.

Période Protohistoire, Antiquité
Ethnie Élyme
Langue(s) Élyme (probablement indo-europĂ©enne)
Religion Polythéisme
Villes principales SĂ©geste, AliciĂŠ, IatĂŠ, Hypana
RĂ©gion d'origine Ouest de la Sicile
RĂ©gion actuelle Sicile
FrontiĂšre Sicanes Ă  l'Est

Origines

Ses origines ne sont pas connues avec certitude mais ce peuple de langue indo-europĂ©enne, ainsi que l’a montrĂ© Michel Lejeune, est supposĂ© provenir d'Anatolie, des Balkans[1] ou d’Italie.

Thucydide Ă©crit Ă  leur sujet qu'ils Ă©taient des Troyens ayant fui les AchĂ©ens lors de la prise de leur citĂ©, qui traversĂšrent la MĂ©diterranĂ©e pour s’installer en Sicile dans le voisinage des Sicanes[2].

Selon la tradition mythologique, ils descendraient ainsi d'Élymos, un fils bĂątard d'Anchise[3]. Plutarque rappelle Ă©galement les origines troyennes des habitants de SĂ©geste (ou Égeste en grec), la citĂ© principale des Élymes et leur centre politique[4]. C'est cette ascendance troyenne qui explique que lors de la premiĂšre guerre punique la citĂ© de SĂ©geste se rend immĂ©diatement aux Romains et est traitĂ©e par eux trĂšs gĂ©nĂ©reusement eu Ă©gard Ă  leur origine commune[5].

Mais avant Thucydide, le logographe Hellanicos de Lesbos (480-395), mentionne les Élymes comme un peuple italique qui aurait dĂ©barquĂ© en Sicile quelques annĂ©es avant les Sicules[6] - [7].

Temple Ă©lyme Ă  SĂ©geste en Sicile.

Plus rĂ©cemment, Luigi Pareti (1885-1962) considĂšre les Élymes comme un peuple autochtone de Sicile, ayant subi les invasions des Sicules et des Sicanes[7].

Pierre LĂ©vĂȘque croit davantage Ă  un peuple autochtone, influencĂ© par l’Asie Mineure[7]. Dans cette lignĂ©e, Jean-Yves FrĂ©tignĂ© pense que les Élymes pourraient ĂȘtre un nom donnĂ© Ă  un groupe particulier de Sicanes. Au sein du peuple sicane, les Élymes se seraient diffĂ©renciĂ©s parce qu'ils auraient Ă©tĂ©, du fait de leur position gĂ©ographique, davantage soumis Ă  l'influence des Carthaginois[8].

Culture

Éryx Ă©tait leur centre religieux. Non loin de l'actuelle Entella, on a trouvĂ© des tablettes de bronze parmi lesquelles celle dĂ©nommĂ©e « DĂ©cret de Nakone » (du nom de la petite citĂ© dont cette inscription en grec marque les relations avec les autres citĂ©s de Sicile).

Histoire

Élyme, AliciĂŠ, IatĂŠ, Hypana furent leurs autres grandes citĂ©s. Ce peuple fut assez puissant pour rĂ©sister Ă  la colonie grecque de SĂ©linonte. SĂ©geste et SĂ©linonte s’affrontĂšrent effectivement quant aux frontiĂšres de leurs territoires respectifs et, en -580, SĂ©linonte fut vaincue.

Contrairement aux Sicanes et aux Sicules, autres peuples indigĂšnes de l'Ăźle, les Élymes conservĂšrent leur autonomie vis-Ă -vis des Grecs, jusqu'Ă  la conquĂȘte de la Sicile par Rome, auxquels ils s'allient au nom de l'origine troyenne commune[9].

Bibliographie

  • Vladimir Georgiev, The Elymian Language, Innsbruck, [s.n.], 1974.
  • Michel Lejeune, Notes de linguistique italique. XXV, Observations sur l'Ă©pigraphie Ă©lyme, Paris, Les Belles Lettres, 1970 (extrait de la Revue des Études latines, t. 47, 1969, p. 133-183).
  • Michel Lejeune, La langue Ă©lyme d'aprĂšs les graffites de SĂ©geste, Paris, C. Klincksieck, 1969 (extrait des Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 113e annĂ©e, N. 2, 1969. p. 237-242).
  • Laurent Dubois, « Des Grecs aux Élymes : Emprunts alphabĂ©tiques en Sicile occidentale Ă  l'Ă©poque archaĂŻque », dans Traduire, transposer, transmettre dans l’AntiquitĂ© grĂ©co-romaine, Paris, Picard, 2009, p. 107-111.
  • Giuseppe Valenza, Elamiti Elimioti Elimi Il Teatro Genealogico degli Elimi nel crocevia del Mediterraneo. Marostica, 2022, (ISBN 978-88-908854-2-6).

Références

  1. cf. Elymea ou Elymia en Macédoine, cité mentionnée par Strabon et Ptolémée.
  2. Thucydide, Guerre du PéloponnÚse VI, 2, 3 ; cf. Pausanias qui parle de « Phrygiens du fleuve Scamandre et de la région de Troade ».
  3. Denys d'Halicarnasse 1, 52, 1-4, etc.
  4. Plutarque, Nicias, 1, 3.
  5. Dion Cassius 11, 43, 29.
  6. D'aprĂšs Denys d'Halicarnasse 1, 22, 3.
  7. Pierre LĂ©vĂȘque, « La Sicile prĂ©historique et protohistorique », Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989, p. 39-58.
  8. Jean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile, éd. Fayard, p. 29.
  9. Giuseppe Barone, Storia mondiale della Sicilia, Laterza, (ISBN 978-88-581-3327-9 et 88-581-3327-7, lire en ligne)

Articles connexes

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