Élise Binard
Élise Binard, née à Uccle, le et décédée au camp de Belzig, annexe du camp d'Oranienburg, le est une résistante belge de la Seconde Guerre mondiale -
Biographie
Jeunesse et formation
Elise Binard est née à Uccle le 19 janvier 1911[1]. Après des humanités classiques au Lycée Émile Max à Schaerbeek[2], elle entame des études de sciences à l'Université libre de Bruxelles mais sa santé chancelante et les difficultés financières la contraignent à l'abandon. Elle rentre alors (1932) à l'administration communale de Bruxelles en qualité de commis de direction[1]. À la fin de l'année 1934, elle sollicite et obtient un congé sans solde afin de prendre part à l'expédition internationale de cosmothérapie dirigée par le professeur Edmond Bordeaux Székely en Polynésie.
En 1937 elle est nommée commis principal de première classe[1]. Cette même année, elle épouse H.F. Ollevier. Elle est alors employée à l'état-civil de l'administration communale au Palais du Midi[1].
La RĂ©sistance
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, la militante syndicale s'inscrit naturellement dans la mouvance de la résistance belge qui s'organise. Elle devient membre des milice patriotiques[3]. Son emploi au sein de l'administration lui permet de fournir de fausses pièces d'identité à de nombreux clandestins. En 1942 elle s'engage au sein du Comité de lutte syndicale (C.L.S.) et sera la trésorière de la section «Solidarité»[1]. Elle collecte des timbres de ravitaillement et de l'argent pour venir en aide à ceux dont l'existence est menacée par l'occupant nazi. Elle contribue ainsi au sauvetage de nombreux juifs[4] - [1].
La déportation
Le , probablement sur dénonciation, elle est arrêtée par la Gestapo. Torturée puis écrouée à la prison de Saint-Gilles à Bruxelles, elle est déportée le mercredi 9 août avec 53 prisonniers politiques provenant d’Anvers, de Liège, de Namur et cinq femmes du nord de la France. Dans des conditions de transport épouvantables, le convoi arrive le samedi à Ravensbrück pour une désinfection, un examen médical et une mise en quarantaine de 11 jours. Élise Binard est à nouveau déportée vers le camp de concentration de Belzig le jeudi ; dès le lendemain elle commence un exténuant travail de 12 heures de nuit à l’usine de munitions du camp voisin d’Oranienburg. La plupart des détenus ont une espérance de vie très courte et meurent très vite. Sa compagne d’infortune et codétenue Germaine Terwecoren lui dédie son témoignage : « à ma codétenue, Elise Ollevier, morte pour la liberté au camp de concentration de Belzig le 13 novembre 1944 à l'âge de 34 ans » [5] - [6].
Reconnaissances
Élise Binard est décorée de la Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold II avec palme et attribution de la Croix de guerre 1940 avec palme et la Médaille de la résistance à titre posthume. « Membre des Milices patriotiques, résistante de la première heure, dévouée et courageuse. Arrêtée en raison de son activité patriotique et déportée en Allemagne, y mourut à Belzig, le 13 novembre 1944. » [3].
Un buste à son effigie est inauguré au Palais du Midi[1].
Notes et références
- Éliane Gubin (historica.), Dictionnaire des femmes belges: XIXe et XXe siècles, Lannoo Uitgeverij, (ISBN 978-2-87386-434-7, lire en ligne)
- « Le centenaire du Lycée Emile Max : quelques repères chronologiques », sur www.emile-max.be (consulté le )
- (fr + nl) Moniteur belge - Belgisch staatsblad, (lire en ligne), p. 8158
- Hubert Galle et Yannis Thanassenkos, la résistance en Belgique, éditions J.M. Collet, Bruxelles, 1979
- (de) Super User, « Germaine Terwecoren », sur www.aussenlager-roederhof.de (consulté le )
- « Camp de Concentration de Belzig, dépendance du Camp d'Oranienburg, 24 août 1944 - 24 avril 1945. Hommage ému à la mémoire de Elise Ollevier, ma compagne de captivité, morte pour la liberté, au camp de concentration de Belzig, le 13 novembre 1944 : Mémoires, 9/8/1944-8/5/1945 / Germaine Terwecoren. - 1 vol. + ann. : ron. », sur Cogesema (consulté le )