Élections municipales de 2020 à Thiers

En 2014, alors que le nouveau conseil municipal est fraîchement élu, Claude Nowotny est officiellement élu maire de Thiers. Il fait voter par les élus de la majorité une augmentation de 19% de ses indemnités et touche dès lors 3 915,51 euros/mois. Cette hausse est très mal perçue par une partie de l'opposition[1]. Il est cependant à noter que cette hausse est permise par la loi, qu'elle a été votée par l'ensemble des conseillers de sa liste et le nouveau maire annonce que 10% de son salaire devrait être reversé au PCF sans que le parti politique ne confirme cette information[1].

À partir de 2017, de fortes tensions éclatent au conseil municipal de Thiers avec notamment une partie du conseil qui pointe du doigt les absences répétées du maire aux événements publics, aux conseils municipaux et aux conseils communautaires où il pointe un taux de présence inférieur à 10 %[2].

En 2018, un groupe de conseillers municipaux composé entre autres de deux adjoints, Stéphane Rodier, également vice-président du parc régional Livradois-Forez en charge de l'economie et Claude Gouillon-Chenot, alors inscrits dans la majorité municipale est créé pour, selon leurs dires, protester contre le manque de débats et absence de moyens pour mener à bien leur mission. Les membres du groupe expriment notamment : « Le manque de communication entre nous est notable, mais pire encore, vis-à-vis de la ville. À ces manques, s’ajoute, l’absence remarquée de la mairie en des endroits et des temps clés pour la ville, ce qui nous est légitimement reproché »[3]. Ils prétendent alors se placer dans un soutien critique. Ces élus sont rapidement privés de leur délégation. En effet, le maire leur reproche d'avoir manifesté leur opposition dans les médias sans l'en avoir informé au préalable et lors du conseil municipal du 17 décembre 2018, ils sont exclus de la majorité municipale[4]. Cependant, ils décident de continuer à siéger au conseil municipal ce qui leur permet d'avoir une tribune[4].

Le 26 septembre 2019, Claude Nowotny exprime son désir de ne pas se représenter aux élections municipales de 2020 « pour des raisons personnelles ». Pour lui succéder, il apporte son soutien à une liste d'union de la gauche portée par Abdelhraman Meftah premier adjoint au maire chargé du commerce, de l'artisanat, de l'économie et des ressources humaines[5], membre du Parti socialiste avec le soutien d'Annie Chevaldonné, conseillère départementale DVG du canton de Thiers entre 1998[6]et 2021.

Une rencontre publique à Espace durant la campagne pour les municipales de Thiers : ici Stéphane Rodier et Génération Thiers.

Cinq forces politiques semblent être annoncées pour être présentes aux élections municipales de 2020. La première a s'être annoncée est la liste Génération Thiers (SE) portée par deux anciens adjoints au maire (Stéphane Rodier et Claude Gouillon-Chenot), suivie de l'union de la gauche conduite par le 1^er adjoint en place, Abdelhraman Meftah (PS), puis par la liste « Mieux vivre à Thiers » issue du groupe « Fiers de Thiers » au pouvoir entre 2001 et 2014 avec pour maire DVD Thierry Déglon, et de deux autres groupes qui n'excluent pas de se porter candidats : Tahar Bouanane pour EELV et le groupe SE« Thiers nouveaux mondes »[6] issu d'une association « Thiers téléphérique » qui avait comme projet principal la création d'un téléphérique urbain entre le bas et le haut de la ville[7].

Le 20 juin, le journal La Montagne informe sur les attaques politiques lancées pour le second tour des élections municipales[8]. La liste conduite par Abdelhraman Meftah et Tahar Bouanane porte par exemple des attaques sur la liste Génération Thiers. Ces attaques portent sur deux points : l’ambiguïté supposée de la liste Génération Thiers envers le parti présidentiel en raison d'une vidéo sur laquelle Stéphane Rodier présente un projet qu'il a porté en tant qu'adjoint au maire de Thiers lors d'une cérémonie de ce parti[8] et le fait que cette liste Sans étiquette se réclame « plutôt de gauche »[8]. Vient ensuite l'ancien maire de Thiers, Thierry Déglon qui expose son point de vue sur sa page personnelle et apporte par ailleurs son soutien à Eric Boucourt[8]. Ces virulences sont amplement perceptibles lors du débat du second tour diffusé sur France 3 Auvergne le 19 juin 2020 durant lequel Messieurs Rodier et Meftah se traitent mutuellement de menteurs[9].