Élection présidentielle brésilienne de 1950

L'élection se déroule au scrutin uninominal majoritaire à un tour, le candidat arrivant en tête remportant l'élection qu'il ait la majorité absolue ou la majorité relative.

Le président et le vice-président sont élus séparément, ce qui est une originalité de la Constitution brésilienne de 1946[2].

Eduardo Gomes (pt) pendant la campagne électorale.

Le Brésil connaît une crise économique entre 1946 et 1947. Contrairement à ce qu'espéraient les militaires, Getúlio Vargas n'est pas du tout marginalisé[3]. Il est élu triomphalement au Congrès dans plusieurs États, mais préfère parfaire ses réseaux auprès de l'armée, de la gauche brésilienne et les élites du puissant État de São Paulo[4]. Il se réconcilie y compris avec ceux qui ont contribué à l'évincer du pouvoir en 1945[5]. En revanche, le Parti communiste brésilien est interdit en 1947[3] - [6]. La volonté du parti d'instaurer la dictature du prolétariat est vue par le Congrès comme un refus du pluralisme démocratique.

Le 19 avril 1949, le futur président João Goulart annonce la candidature de son mentor Vargas, le jour de son soixante-dixième anniversaire[7]. Cette annonce est négativement perçue par les élites économiques et la presse conservatrice, mais aussi par le président Eurico Gaspar Dutra qui fut ministre de la Guerre de Vargas. En revanche, un opposant se distingue particulièrement : Carlos Lacerda, propriétaire du journal Tribuna da Imprensa. Il écrit un éditorial à charge contre Vargas, annonciateur des troubles des années 1950. Il affirme que « le sénateur Getúlio Vargas ne doit pas être candidat à la présidence. S’il est candidat, il ne doit pas être élu. S’il est élu, il ne doit pas entrer en fonction. S’il entre en fonction, nous devons recourir à la révolution pour l’empêcher de gouverner »[7]. Cela n'empêche pas Vargas de faire campagne dans tous les États et de l'emporter largement[7]. Une bonne partie de l'électorat communiste se reporte d'ailleurs sur lui[6].

Getúlio Vargas remporte l'élection présidentielle avec plus de 48,7 % des voix[1] - [7]. Il est officiellement investi le 31 janvier 1951[8].

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Bartolomé Bennassar et Richard Marin, Histoire du Brésil : 1500-2000, Paris, Fayard, 2000, 629 p., 15,5 × 24 cm (ISBN 2-213-60494-0, OCLC 300462657, BNF 37105457, présentation en ligne).
• Armelle Enders, Histoire du Brésil, Paris, Chandeigne, coll. « Bibliothèque lusitane », 2019, 3^e éd. (1^re éd. 2008), 366 p., 12 × 17 cm (ISBN 978-2-36732-129-5, ISSN 2118-4615, OCLC 1137556798, présentation en ligne). .
• Michel Faure, Une histoire du Brésil : Naissance d'une nation, Paris, Perrin, 2016, 446 p., 15,5 × 24 cm (ISBN 978-2-262-03750-5, OCLC 944911704, BNF 44515553, lire en ligne ). .
• Frédéric Mauro, Histoire du Brésil, Paris, Chandeigne, coll. « Série lusitane » (n^o 4), 1994, 153 p., 12 × 18 cm (ISBN 2-906462-12-8, ISSN 1254-9630, OCLC 32246144, BNF 35726490, lire en ligne ).
• Frédéric Mauro, Histoire du Brésil, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (n^o 1533), 1979, 2^e éd. (1^re éd. 1973), 128 p., 11,5 × 17,5 cm (ISBN 2-13-035900-0, OCLC 1014046859, BNF 34638516).
• (en) Thomas E. Skidmore, Politics in Brazil (1930-1964) : An Experiment in Democracy, New York, Oxford University Press, 2007 (1^re éd. 1967), 480 p. (ISBN 978-0195332698). .