Élection du Premier ministre tibétain de 2011
L’élection du Kalon Tripa ou premier ministre du gouvernement tibétain en exil s'est déroulée le [1]. Les résultats ont été annoncés le . Lobsang Sangay, élu premier ministre a commencé son mandat de cinq ans en [2]. Ces élections sont marqués par la première séparation du politique et du religieux dans l'histoire du Tibet en exil et le retrait du dalaï-lama en faveur d'une démocratie en exil.
Élection du Premier ministre tibétain de 2011 | |||||
Type d’élection | Sikyong | ||||
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Corps électoral et résultats | |||||
Inscrits | 79 449 | ||||
Votants au 1er tour | 47 000 | ||||
59 % 27 | |||||
Votants au 2d tour | 49 183 | ||||
61,9 % | |||||
Lobsang Sangay – Indépendant | |||||
Voix au 1er tour | 22 489 | ||||
47,8 % | |||||
Voix au 2e tour | 27 051 | ||||
55 % | |||||
Tenzin Tethong – Indépendant | |||||
Voix au 1er tour | 12 319 | ||||
26,2 % | |||||
Voix au 2e tour | 18 394 | ||||
37,4 % | |||||
Dolma Gyari – Indépendant | |||||
Voix au 1er tour | 2 733 | ||||
5,8 % | |||||
Tashi Wangdi – Indépendant | |||||
Voix au 1er tour | 2 101 | ||||
4,5 % | |||||
Voix au 2e tour | 3 147 | ||||
6,4 % | |||||
Lobsang Jinpa – Indépendant | |||||
Voix au 1er tour | 1 545 | ||||
3,3 % | |||||
Sonam Topgyal Khorlatsang – Indépendant | |||||
Voix au 1er tour | 605 | ||||
1,3 % | |||||
Premier ministre | |||||
Sortant | Élu | ||||
Samdhong Rinpoché | Lobsang Sangay | ||||
Liste des candidats
- Dolma Gyari[3] - [4]
- Jetsun Pema
- Lobsang Sangay
- Tenzin Namgyal Tethong
- Lobsang Jinpa
- Penpa Tsering
- Tsegyam Ngawa[5]
- Phurbu Dorjee
- Kalsang Phuntsok
- Thupten Lungrig
- Ghang Lhamo
- Pema Jungney
- Karma Chophel
- Sonam Topgyal Khorlatsang
- Jigme Jungney
- Tseten Norbu
- Tempa Tsering[6]
- Rinchen Khandro Choegyal[6]
- B Tsering Yeshi[6]
- Lobsang Palden[6]
- Yeshi Thupten Jhar Khangsar[6]
- Lodi Gyari[6]
- Chope Paljor Tsering[6]
- Nyima Samkar[6]
- Ngodup Donchung[6]
- Kunchok Tsundue[6]
- Tashi Namgyal Khamsitsang[6]
Élection primaire
Le , environ 79 000 réfugiés tibétains dans le monde, inscrits sur les listes électorales, ont pu prendre part à l'élection primaire pour nommer les candidats aux fonctions de Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, et de députés du Parlement tibétain en exil. Au Népal où résident 20 000 réfugiés tibétains, les urnes et leurs bulletins de vote furent confisqués par la police népalaise une heure avant la clôture du vote à la demande du ministère de l’intérieur népalais[7], sous l'influence du gouvernement chinois[8]. Le Parlement tibétain en exil s'adressa à l’Organisation des Nations unies et à Amnesty International pour des démarches visant à récupérer les urnes disparues[9].
Second tour
Le , la commission électorale publia une liste de 6 candidats pour le second tour[10]. Trois d'entre eux ayant peu de voix, Lobsang Jinpa, Dolma Gyari et Sonam Topgyal Khorlatsang ont retiré leur candidature[11], laissant en compétition trois candidats, Lobsang Sangay, favori de l'élection, face à Tenzin Namgyal Tethong et Tashi Wangdi, les deux autres candidats en lice[12].
Pour la première fois avait lieu une campagne avec des débats entre les candidats, la publication des programmes et des réunions publiques autour de l'enjeu intéressant les électeurs, les solutions à la question tibétaine et l'attitude à adopter face à la Chine. Les deux candidats principaux résidaient aux États-Unis et connaissaient les campagnes électorales, ayant fait des études à l'université[13].
Lobsang Sangay a été élu premier ministre du gouvernement tibétain en exil le en remportant 55 % des voix de la communauté tibétaine en exil dans le monde[14].
Le 14e dalaï-lama qui considère que le dalaï-lama et l'ensemble des moines ne devraient pas s'impliquer dans la politique des partis[15], n'a pas pris part au vote[16].
Analyse
Ces élections sont historiques puisqu'elles marquent la première séparation du politique et du religieux dans la gouvernance du Tibet en exil, et le retrait du dalaï-lama de la vie politique, laissant place à la démocratie en exil[17].
Notes et références
- 'Dalai Lama's retirement process may take over a year', Press Trust of India, 27 novembre 2010
- Election of Kalon Tripa in 2011, sur le site Kalon Tripa 2011 : « The incumbent Kalon Tripa, Prof. Samdhong Rinpoche, Prime Minister for the Tibetan government-in-exile, will end his term in office in August 2011 (...) The next Kalon Tripa’s term will be five years in duration ».
- Gyari Dolma- Candidate
- First woman deputy speaker of Tibetan parliament joins race for PM's office.
- (en) NGAWA TSEGYAM - CANDIDATE
- (en) Candidates Kalon Tripa 2011
- Phurbu Thinley, Nepal police disrupt Tibetan elections in Kathmandu, 3 octobre 2010, Phayul.com
- Le gouvernement népalais bafoue la démocratie tibétaine, 7 octobre 2010, Les Jeunes Verts Paris Île-de-France
- Tenzin Tsering, Tibetan parliament urges Nepal to return confiscated ballot boxes, 12 octobre 2010, Phayul.com
- (en) Tibetan Preliminary Election Results Announced, 12 novembre 2010
- Lobsang Jinpa Withdraws From KT Election Race
- Bientôt un nouveau leader pour les Tibétains, Courrier international, 21 mars 2011
- Julien Cleyet-Marel, Le développement du système politique tibétain en exil, préface Richard Ghevontian, Fondation Varenne, 2013, (ISBN 2916606726 et 9782916606729), p. 434-435
- Un juriste élu premier ministre du gouvernement tibetain en exil
- Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, p. 369 : « Also the Dalai Lama and all monks should not be, I feel, involved in party politics. [...] They should even avoid voting, because then people will ask what way you are voting. »
- Polling on to elect new Tibetan PM, IANS, 20 mars 2011
- Marilou Vigneau, Le dalaï lama renonce à son rôle politique, 27 septembre 2011
Liens externes
- (en) Élection du Kalon Tripa in 2011
- ISSUE: Election 2011, Tibetan Political Review
- Tibetan Elections 2010-2011, Alternative tibétaine