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Église verte

Le label Église verte est mis en place en 2017, à l’initiative des Églises chrétiennes : la Conférence des évêques de France, la Fédération Protestante de France, l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France et le Conseil d’Églises Chrétiennes en France. Le label encourage les initiatives de conversion écologique menées dans les paroisses. Le label fait notamment suite à l'encyclique Laudato si' du pape François, sur la « sauvegarde de la maison commune » du , « adressée à toutes les personnes de bonne volonté »[1].

Présentation

Le label Église verte est proposé aux paroisses et aux communautés locales. Ce label fait référence à l'écologie intégrale[2] - [3]. Il doit être renouvelé chaque année[4]. Il s'agit d'un label qui valorise des actions menées à l'échelle de la paroisse ou de la communauté[5]. L'objectif du label est d'aider les communautés à entrer dans une démarche de conversion écologique et que celle-ci s'ancre dans la durée[6]. Pour les chrétiens, cela permet de traduire dans la vie des croyants les évolutions doctrinales émanant du Vatican. Cette initiative complète l'existence de délégués diocésains à l’écologie intégrale par exemple. L'initiative fait partie de nouvelles formes d'engagements chrétiens en lien avec les enjeux que le monde affronte[7]. Cependant, la tendance écologique n'est pas majoritaire au sein de l’Église[8].

Fin 2019, le label concerne plus de 400 lieux, dont majoritairement des paroisses, qui sont entrées dans la démarche de labellisation[7]. En 2022, 740 structures sont labellisées[9].

Origine

Le réseau Église Verte participe à la réflexion menée sur la façon dont les différentes Églises se situent face à la crise écologique[10]. Plusieurs événements ont précédé la création du label : les Assises chrétiennes de l’écologie (première édition en 2011 dans le diocèse de Saint-Étienne), le jeûne pour le climat, la publication de l'encyclique Laudato si', la COP 21 (la conférence des Nations unies sur le climat de 2015 à Paris)[9].

L'initiative est au début mise en œuvre par AVEC (Accompagnement vers une écoresponsabilité chrétienne) et l'association A Rocha France[11] - [12]et gérée par un comité de pilotage incluant en plus des fondateurs, le CCFD-Terre Solidaire, le Centre de recherche et d'action sociales, Caritas France. Église verte est devenue une association loi 1901 en novembre 2020.

Des initiatives similaires ont été menées dans d'autres pays : le label Grüner Gockel (« Coq vert ») en Allemagne , les « Eco-churches » au Royaume-Uni, les « Églises vertes » au Canada, ou encore les Grønne menighet (« Congrégations vertes ») en Norvège [13]. En Suisse le réseau « œco Église pour l'environnement » met à disposition un guide « Paroisses vertes »[14].

Objectifs

Le label doit permettre de faciliter la conversion écologique. Il est soutenu par les Églises chrétiennes (Conférence des évêques de France, Fédération protestante et Assemblée des évêques orthodoxes). La démarche commence par un éco-diagnostic de la paroisse pour faire un état des lieux complet qui concerne aussi bien la vie spirituelle, l’isolation, les modes de chauffage, les événements, le terrain[6]. L’équipe permanente d’Église verte, est composée de salariés chargés de suivre les communautés qui s’investissent dans la démarche : il peut s'agir d'une paroisse, d'une congrégation religieuse (apostolique ou monastères), d'une association, d'une école ou d'une famille[9].

Le label fonctionne par niveaux, chacun nommé d'après une plante biblique[15] :

  1. Graine de sénevé (inscription) ;
  2. Lis des champs (éco-diagnostic rempli, sans conditions d'atteinte de pourcentage, programme d'actions prévu) ;
  3. Cep de vigne ;
  4. Figuier ;
  5. Cèdre du Liban (conditions progressives concernant les pourcentages des domaines de l'éco-diagnostic).

Animation spirituelle de la fresque du climat

Le réseau Église verte est associé avec l'association La fresque du climat pour l'animation spirituelle des ateliers[16]. La fresque du climat, portée par l’association éponyme, est un outil ludique, coopératif et pédagogique, utilisé par 180 000 participants en juillet 2021 (le chiffre double actuellement tous les cinq mois), aussi bien par le grand public (adultes et jeunes) que pour l’enseignement, les pouvoirs publics, les associations ou les entreprises[17].

L’animation spirituelle lors d’une fresque du climat en milieu chrétien se manifeste principalement à quatre moments[18] :

  1. Lors de la rédaction de l’invitation, qui se fait en coopération avec l’organisateur (qui s’occupe de la logistique amont et aval) et le fresqueur (qui conduira l’atelier) ;
  2. Lors de l’introduction ;
  3. Lors de la conclusion ;
  4. Lors du courriel post-fresque.

Notes et références

  1. « Lettre encyclique Laudato si' du Saint-Père François sur la sauvegarde de la maison commune », sur Site du Vatican
  2. Marc Stenger, « De quelques initiatives suscitées par Laudato si’ », Revue Lumen Vitae, vol. LXXIII,‎ , p. 451-462 (lire en ligne)
  3. « Église verte », sur Église catholique en France, Conférence des Évêques de France
  4. Youness Bousenna, « Écologie intégrale », Socialter, no HS12 (hors-série),‎ , p. 110-111 (lire en ligne)
  5. Mahaut Herrmann et Johannes Herrmann, « Pourquoi l’Église doit parler de l’urgence écologique », Nouvelle revue théologique, t. 144,‎ , p. 604-611 (lire en ligne)
  6. Xavier de Bénazé, François Euvé et Vanessa Jérôme, Écologie et spiritualité, SER, coll. « "Études", les essentiels », (ISBN 978-2-37096-290-4, présentation en ligne)
  7. Dominique Lang, Générations "Laudato si'", Montrouge, Bayard, (ISBN 978-2-227-49826-6, présentation en ligne)
  8. Cléo Schweyer, « #LaudatoSi : élaborations collectives de savoirs environnementaux sur un groupe Facebook catholique », Les Cahiers du numérique, vol. 17,‎ , p. 185-212 (lire en ligne)
  9. Sixtine Chartier, « Cinq questions sur le label Église verte, cinq ans après sa création », La Vie,‎ (lire en ligne)
  10. Équipe de recherche en anthropologie chrétienne, « Joël Molinario et Anne-Sophie Vivier-Muresan (éds.), Responsabilités chrétiennes dans la crise écologique. Quelles solidarités nouvelles ? », sur Institut catholique de Paris, Faculté de Théologie et de Sciences Religieuses,
  11. « A Rocha France, lancement d'Église verte », sur france.arocha.org (consulté le )
  12. « Page d'accueil », sur Site du label « Église verte ».
  13. Delphine Allaire 2017.
  14. « Page d'accueil », sur œco Église pour l'environnement
  15. Église verte, « Informations sur le label »
  16. Conférence des évêques de France, Ensemble pour notre terre - Les évêques de France s'engagent au service de l'écologie intégrale, Editions du Cerf, (ISBN 9782204155274, présentation en ligne)
  17. « Utilisation de la Fresque du Climat dans un contexte chrétien Présentation et opportunités », sur Site du label Église verte
  18. « Guide d’animation spirituelle d’une Fresque du climat », sur Site du label Église verte

Voir aussi

Bibliographie

  • Dalibor Frioux, « Le verdissement des Églises, c’est maintenant ! », Études,‎ , p. 57-58 (lire en ligne).
  • Robin Sautter, « Les Églises se mettent au vert », Revue Projet, no 375,‎ , p. 33 (lire en ligne).
  • Étienne GrĂ©sillon et Bertrand Sajaloli, « L’Église verte ? La construction d’une Ă©cologie catholique : Ă©tapes et tensions », VertigO - la revue Ă©lectronique en sciences de l'environnement, vol. 15, no 1,‎ (lire en ligne).
  • Dominique Lang, « Un label "Église verte" pour des paroisses Ă©cologiques », Le PĂ©lerin,‎ (lire en ligne).
  • « Écologie : le succès du label « Église verte » », Aleteia,‎ (lire en ligne).
  • Augustine Passilly, « Engouement inattendu pour le label « Église verte » », La Croix,‎ (lire en ligne).
  • Delphine Allaire, « Les Églises françaises lancent un « Label Église verte » », La Croix,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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