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Église réformée de Laval

L’Église réformée de Laval est une Église protestante réformée dont le temple est situé 21 rue de Cheverus à Laval, chef-lieu de la Mayenne. Fondée à la Renaissance pendant la Réforme protestante, la paroisse est aujourd'hui membre de l'Église protestante unie de France.

Église réformée de Laval
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Pays
Coordonnées
48° 04′ 20″ N, 0° 46′ 06″ O
Organisation
Site web
Carte

Histoire

Château de Poligné

Un an environ après l'édit de Nantes, en 1599, l'église réformée de Laval s'établit hors de la ville.

Elle est recueillie en la maison seigneuriale de Polligny. Le prêche avait été établi dans le château de Poligné[1]. René Duboys de Mesneuf, mari de Catherine de la Roussardière, héritière des barons de Poligné, terre possédée autrefois par la famille de Feschal, avait abjuré le catholicisme. Il était devenu l'un des plus zélés partisans des idées nouvelles et offre pour cet usage la chapelle de son château de Poligné. Le château se situe à une lieue et demie de la ville, et c'est là que se rendent, le dimanche, de trois semaines en trois semaines, les protestants de Laval, pour y entendre annoncer « la parole de Dieu ». De 1600 à 1648, Poligné devient le refuge de l'Église protestante de Laval[2] - [3].

Les pasteurs sont

  • Étienne Besnard, sieur de la Branchouère, 1600, 1606[4]. Le , il déclara son intention de quitter car le public auquel je me suis voué, dit-il, se vendique la disposition de moy et de mon ministère. M. de Juigny, d'une famille du Craonnais, sollicité de venir le remplacer, préféra son Église de Voncq dans les Ardennes ;
  • Samuel Duboys, arrivé au mois de janvier 1607, menace de partir au mois de juillet 1609 parce qu'il n'est ni logé ni entretenu suffisamment, ou plutôt, d'après M. Duchemin, à cause des reproches qu'on lui faisait de porter une bielle et une escopette oublicquement et fréquemment. Il resta pourtant, épousa Antoinette Challine, baptisa lui-même ses enfants (1611-1617) et maria Étienne de la Cloche, se disant pasteur de l'église de Nantes, sans les attesations requises, dans la crainte de le voir dilayer comme il avait déjà fait trop longtemps ;
  • David de la Place, en fonction de 1617 à 1619 ;
  • Jean Grenou, 1619, 1623 ;
  • Étienne Lebloy, - ;
  • Jean Bouchereau, sieur de la Manche, 1628-1637, marié le à Elisabeth Lebloy, alors que son frère épousait Jeanne Lebloy (1631) ;
  • N... Jortin, 1637, 1638 ;
  • Jean Rouveau[5], -[6].
Étienne Besnard

Étienne Besnard[7], sieur de la Branchouère, ministre de la parolle de Dieu recevait la somme de deux cents livres par an pour annoncer lad. parolle de Dieu, les jours de dimanche, en la maison de Polligny, de trois semeynes en trois seymaines, à commencer le premier jour de novembre l'an mil cinq cent quatre-vingt-dix et neuf et finir pareil jour a.[8].

En 1602, lors du synode tenu à Preuilly, l'assemblée décidait que les églises de Chasteaugontier, Craon, Laval et les Landelles seront exhortées à se mieux acquitter de leurs devoirs envers leurs pasteurs, et M. Bédé chargé de leur en escrire.

Le , Thomas Duchemin de la Vauzelle écrit une lettre à Charlotte-Brabantine d'Orange-Nassau pour lui demander l'envoi d'un pasteur destiné à remplacer Étienne Besnard, qui ne peut « suffire à tant d'églises » et qui n'a esté delegue que pour une. » M. de la Chevalerie, ancien de l'Église réformée de Laval, réitère par la suite les instances déjà formulées.

Fonctionnement périodique

Malgré le zèle de quelques Anciens, comme les familles Duchemin et Journée, l'établissement n'est jamais prospère et doit recourir périodiquement aux subsides des seigneurs de Poligné. Un synode s'y tient du 3 au . En 1637, l'Église vacante n'est pas représentée au synode d'Alençon. Pour remplacer le cimetière insuffisant de ses coreligionnaires, Catherine de la Roussardière donna, en 1609, quatre cordes de terre à prendre dans un jardin situé près du bourg de Forcé sur le chemin d'Entrammes.

À partir de 1660, forcés d'abandonner Poligné, les protestants du comté de Laval n'ont plus d'exercice du culte qu'au château de Terchant. Il existe également des prêches établis un certain temps au château de Thuré, et à Villiers-Charlemagne[9]. Le culte protestant à Vitré est supprimé en 1685 lors de la révocation de l'édit de Nantes par l'édit de Fontainebleau (1685).

Depuis la Révolution

Le culte protestant réapparaît à la fin du XIXe siècle. Autorisée en 1891 dans le cadre du Régime concordataire français, l'Église réformée de Laval dépose ses statuts en 1906, après la Loi de séparation des Églises et de l'État. Elle est aujourd'hui membre de l'Église protestante unie de France sous le nom de Église protestante unie de Mayenne[10] - [11]. Elle est membre du Consistoire de Loire-Océan, aux côtés des paroisses du temple protestant d'Angers, du temple protestant du Mans, du temple protestant de Saumur et du temple protestant de Nantes[12].

Notes et références

  1. Et nom, comme l'ont raconté divers historiens, dans la chapelle du Saint-Sépulcre, ruinée alors depuis longtemps et qui parait pour Isidore Boullier dans ces Recherches historiques sur l'église et la paroisse de la Trinité de Laval, p. 404-405 remonter au XIe siècle.
  2. Un registre servait à inscrire les actes de mariages, baptêmes et enterrements faits au château de Poligné. Ce registre se compose de deux cahiers formant en tout trente-quatre feuillets, cotés et paraphés par un juge. Ils sont clos par M. Touschard, juge royal de Laval, le 21 avril 1684. En tête du premier cahier, on lit Papiers des affaires de l'Église réformée de Laval. Ces documents ont été signalés Isidore Boullier aux pages 103, 104 et 105, note K, de ses Recherches historiques sur l'église et la paroisse de la Trinité de Laval.
  3. Pierre Bonnassieux, « Histoire de l'église réformée de Laval au XVIIe siècle, d'après des documents inédits (1600-1686), par André Joubert. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 51, no 1, , p. 150–152 (lire en ligne, consulté le )
  4. On lui faisait un traitement annuel de 200 livres. À en juger par une liste de souscription qui est ouverte pour compléter ce traitement et fournir au ministre les moyens de se rendre au synode, les protestants de Laval ne sont pas nombreux. Tous cependant ou à peu près durent y inscrire leurs noms; elle n'en contient que vingt-cinq. Le produit fut de 80 écus, six sous, six deniers.
  5. Et non Jean Rousseau.
  6. Ministre protestant, désigné en 1637 pour les temples de Lassay et de Poligné, exerçait encore ses fonctions dans ce dernier poste en 1647. Jacques Rouveau, ministre de Gien, en 1660, était peut-être de la même famille. Il avait assisté au synode tenu à Alençon en 1637.
  7. Il était, en 1599, ministre de l'Église réformée de Mauzay en Saintonge. Les 19 et 20 juillet 1600, il assistait au synode provincial d'Anjou et Touraine tenu à Pringé, où il fut choisi par l'assemblée « pour servir en la province ès-églises de Craon, Chasteaugontier et les Landelles. » Un « homme de pied » lui servait d'escorte dans ses courses. Ce pasteur était autorisé a choisir le lieu de sa résidence. Il fut ensuite désigné, en 1606, pour faire, tous les dimanches, l'exhortation au château de la Barre de Bierné, sur la demande de Madame de la Barre. Il était aussi pasteur de la petite église réformée de Molières (Mayenne), près de Chemazé, en 1607. On le trouve encore ministre de Craon et de Château-Gontier en 1631. Un manuscrit de la Bibliothèque Abbé-Grégoire, fonds Pothée le nomme Bernard. La France Protestante l'appelle également Bernard. Mais son vrai nom était Besnard, comme le prouve sa propre signature apposée au bas des lettres conservées dans les Archives du, Chartrier de Thouars.
  8. Il signait « Besnard dit Branchouère. » Le 4 janvier 1600, le sieur de la Branchouère confesse avoir reçu, des anciens de l'Église de Laval, la somme qui lui avait été précédemment allouée à titre de traitement. Le 12 janvier de la même année, on baille à M. de la Vauzelle, « pour payer ung cheval de louège pour Mr de la Branchouère, qui estoit, venu le diman-che neufvièmc dudit mois à Polligny, ung escu douzesols six deniers. » Le sieur de la Ronse est remboursé d'une partie des dépenses occasionnées par divers voyages « qui ont estés faicts pour l'Église. » En juillet, le même sieur de la Ronse et Saillant-Bruneau remettent, « chascun par moitié, quatre escus à M. de la Vaucelle pour aller au sinode. » On a versé vingt-huit livres neuf sous neuf deniers, les jours de « Cène » pour les pauvres, » depuis le mois de novembre 1599 jusqu'au 31 décembre, 1600. D'autres mentions méritent d'être citées « Baillé à Estienne Dupré, pour cinqjours de scène, cinq sous. – Sur la fin d'avril 1600, baillé a Yvon Bellenger. par l'advis de Mr de la Vauselle, vingt sols. onné au Mauguet, portier à Poligny, trois sous. En mai 1600, envoyé à Estienne Dupré, pour sa fille, vingt-cinq sous. – And. moys, baillé à une pauvre demoiselle de Sougé dix sous. En juillet 1600, M. de la Vauselle m'a fait bailler a ung prinsonnier de la Religion vingt-cinq sols. Plus, baillé aux sieurs de la Vaucelle et de la Ronce, pour ung prinsonnier, quand il est sorti du chasteau, ung escu. Baillé à ung prinsonnier quinze sols. Le 23 septembre 1600, baillé à René N., vingt-cinqsols. En septembre 1600, pour (les besoins) de la scène, baillé il la femme d'Estienne Dupré, trente sols. Le d. jour, par l'advis du Consistoire, baillé à Yves Bellenger ung escu. – Led. jour baillé à Saillant, pour la scène, cinq sols. Baillé aux prinsonniers, par deux foys, six sols. Baillé au portier de Poligny trois sols. Baillé à un prinsonnier cinq sols. Par l'advis du Consistoire, a esté prins, pour Saillant, à la aoiste des pauvres, quinze sols, tous les trois semaines à lui baillés. Auparavant ce jour, M. de la Vaucelle lui avoit baillé, de l'argent des pauvres, quinze sols. Le 31 décembre, par l'advis du Consistoire, a esté baillé à ung jeune homme, qui alluit estudier, deux escus. – Baillé à Saillant, à la fin de décembre, quinze sols. – Baillé au Mauguet, qui est portier a Poligny, deux sous. Baillé à Saillant dix sous. Raillé aux prisonniers cinq sous. Total vingt-et-deux escus quatre sols. Il reste encore à départir une somme de deuxescus cinq sous neuf deniers. Plus, baillé à Saillant-vingt huit escus neuf sous neuf deniers. «
  9. En 1577, Jean Colladon était ministre de Monseigneur de Villiers-Charlemagne. Il y eut quelques baptêmes réformés administrés à Villiers-Charlemagne postérieurement à 1600.
  10. « Accueil », sur Laval Mayenne (consulté le )
  11. « L'Église réformée de France méconnue en Mayenne », sur le site du quotidien Ouest-France (consulté le )
  12. Christian Barthelemy, « Liste de nos Églises locales », sur Le Protestant de l’Ouest, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • André Joubert, Histoire de l'église réformée de Laval au XVIIe siècle, d'après des documents inédits (1600-1686), Laval et Paris, 1889, 146 pages.
  • Bulletin de la Commission Archéologique et Historique de la Mayenne, 1889, numéro 1, p. 150-152.

Articles connexes

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