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Église Saint-Maximin de Metz

L'église Saint-Maximin est une église catholique située à proximité du Temple luthérien dans le quartier de l’Ancienne Ville à Metz en Moselle. Elle est placée sous le vocable de l’évêque Maximin de Trèves, décédé en 347.

Église Saint-Maximin
Image illustrative de l’article Église Saint-Maximin de Metz
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Évêché de Metz
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux 1753
Style dominant Roman
Gothique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1923)
Site web metz.fr/lieux/lieu-211.php
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Moselle
Ville Metz
CoordonnĂ©es 49° 06′ 57″ nord, 6° 11′ 01″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Metz
(Voir situation sur carte : Metz)
Église Saint-Maximin
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Église Saint-Maximin
GĂ©olocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Église Saint-Maximin
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Maximin

Contexte

L’église romane est située dans le quartier Outre-Seille, 68 rue Mazelle.

Construction et aménagements

Panneau explicatif à l'entrée

La construction de cette église romane date du XIIe siècle au XVe siècle. Le chœur, la croisée du transept et le clocher carré du XIIe siècle sont un témoignage important de l’époque romane. La nef date du XVe siècle[1].

Dans le transept sud, la chapelle des Louve et des Gournay date de 1365, un don de Poinsignon Dieu Amy. Le jeune Jacques-Bénigne Bossuet y prononce le , l’une des premières oraisons funèbres, celle d’Henry de Gournay.

Un portail baroque remplace en 1753 la première porte ogivale[2].

Vitraux de Jean Cocteau -

L’église abrite les seuls vitraux connus dessinĂ©s par Jean Cocteau[3], avec ceux de la chapelle N.-D. de JĂ©rusalem de FrĂ©jus et de la chapelle Saint-Blaise-des-Simples Ă  Milly-la-ForĂŞt ; les vitraux sont mis en place Ă  la fin des annĂ©es 1960 d’après des cartons de 1962[4] - [5]. L’œuvre vitrailliste rĂ©alisĂ©e par Jean Cocteau Ă  Metz constitue sans conteste son dernier grand chef-d’œuvre, achevĂ© pour l’essentiel Ă  titre posthume, puisqu'il est dĂ©cĂ©dĂ© le [6]. C'est Edouard Dermit, son fils adoptif, et Jean Dedieu son cartonnier qui veilleront Ă  la pleine exĂ©cution du projet dessinĂ© par Jean Cocteau (en collaboration avec Raymond Moretti comme le relate Louis Nucera dans Cocteau-Moretti, l'Ă‚ge du Verseau, page 109).

Création importante par le nombre des vitraux réalisés (quatorze baies représentant au total vingt-quatre fenêtres)[7], mais aussi remarquable par son étonnante qualité artistique.

Trois idées majeures caractérisent cette œuvre hors du commun[8] :

Proximité avec l'art des cultures anciennes

Ce lieu cultuel chargé d’histoire va devenir un écrin de choix pour ce créateur qui va réussir à concilier par l’art de son temps les cultures les plus anciennes avec les lieux les plus éloignés[9] - [10] Son amitié notamment avec Picasso lui a permis plus que quiconque de s’intéresser à l’art ancestral et à l’art imaginaire. Ainsi sa marque personnelle dans les vitraux de Saint-Maximin c’est d’avoir fait surgir des frémissements végétaux, minéraux et charnels» à la manière de Wifredo Lam[11] jusqu’à ce que naisse une sorte d’hymne poétique exprimant la communion entre la nature et l’homme en puisant dans les coutumes et traditions de tout horizon. Plusieurs vitraux vont illustrer cette utilisation des arts premiers dont notamment le vitrail central de l’abside avec le motif de l’homme aux bras levés[12] - [13]. Selon Mircea Eliade c’est le chaman qui adopte cette même position pendant les cérémonies et qui s’exclame : « J’ai atteint le ciel. Je suis immortel. »

Les verrières qui préfigurent l'art actuel

Par exemple avec le vitrail central de l’abside, Cocteau annonce le motif que vont utiliser vingt ans ou trente ans après lui les artistes du Street Art. Un certain Keith Haring va abondamment utiliser le motif de l’homme aux bras levĂ©s dans ses propres Ĺ“uvres. Cet artiste amĂ©ricain rĂ©alisera en 1981 une Ĺ“uvre de grande dimension (243,8 Ă— 243,8 cm) avec de l’encre vinyle sur bâche vinyle reprĂ©sentant une effigie humaine les bras levĂ©s au ciel. En 1984, ce sera un autre motif de l’orant, une encre noire sur papier et la mĂŞme annĂ©e une autre encre sur terre cuite.

Mais plus loin encore dans la verrière de la deuxième fenêtre de l'abside du côté sud (droite), on retrouve d'autres aspects qui seront développés ultérieurement par la peinture contemporaine américaine. Notamment le mouvement qui est issu de l’action painting américain dénommé Color Field Painting ou appelé aussi « abstraction post-picturale ». En fait d’une manière générale, beaucoup de verrières vont préfigurer l’art actuel.

Un hymne à l'immortalité

Le message le plus probant signifiĂ© par le vitrail central semble bien ĂŞtre celui liĂ© Ă  l’immortalitĂ©. Ă€ l’évidence, si Cocteau a fait figurer les deux personnages de manière aussi Ă©vidente dans ce vitrail axial (l’orant et son double), on ne peut ignorer et faire l’impasse sur le contenu de leur invocation Ă  savoir la foi en l’immortalitĂ©. D’ailleurs, c’est cette mĂŞme immortalitĂ© que recherche tout artiste Ă  travers son travail dont le but serait de crĂ©er une Ĺ“uvre qui lui succède. Jean Cocteau lui-mĂŞme en rĂ©alisant cette dernière crĂ©ation la plus importante avant sa mort a dĂ» y songer en permanence. Il n’a cessĂ© sa vie durant d’utiliser la mythologie et notamment le personnage d’OrphĂ©e pour faire revenir Ă  la vie les ĂŞtres chers et les rendre mĂŞme immortels. S’agissant du film OrphĂ©e de 1950, il est dit notamment dans le blog « L’Œil sur l’Écran Â»[14] :Jean Cocteau transpose le mythe d’OrphĂ©e Ă  l’époque actuelle… L’homme est sauvĂ©, La Mort meurt, c’est le mythe de l’immortalitĂ©. ».

En 2013, 50 ans après sa disparition, la Ville de Metz lui a rendu un vibrant hommage pour son dernier chef-d'Ĺ“uvre rĂ©alisĂ© Ă  l'Ă©glise Saint-Maximin de Metz (les vitraux), une place Jean Cocteau a Ă©tĂ© inaugurĂ©e Ă  cette occasion Ă  proximitĂ© de ce lieu cultuel[15].

Le site américain Atlas Obscura (un million de visiteurs par jour) a cité l'église Saint-Maximin de Metz avec les vitraux de Jean Cocteau parmi les 13 701 endroits à voir sur la planète avant de mourir[16] - [17].

Les Grandes Orgues

Le buffet d'orgue vu depuis l'autel
Le buffet d'orgue vu par-dessous

L'orgue est construit en 1969 à partir de tuyauterie ancienne par la manufacture Haerpfer Erman et est inauguré en 1970 par Pierre Gazin.

Il est composé de 2 claviers de 56 notes et un pédalier de 30 notes à transmissions mécaniques[18].

En 2010, il est restauré par le facteur d’orgues Michel Gaillard de la manufacture Bernard Aubertin. Le Grand Orgue et la Pédale sont rapprochés du Positif de dos, et la transmission mécanique réaménagée. La tuyauterie est réharmonisée dans l'esprit d'un orgue baroque, un peu français, un peu allemand[19].

Composition originale (1969)

Accouplement : Positif/Grand Orgue[18].

Positif de dos
  • Bourdon 8'
  • Montre 4'
  • FlĂ»te Ă  chem. 4'
  • Nasard 2' 2/3
  • Quarte 2'
  • Tierce 1' 3/5
  • Cymbale III rgs
Grand Orgue
  • Montre 8'
  • Bourdon 8'
  • Prestant 4'
  • FlĂ»te 4'
  • Doublette 2'
  • Cornet V rgs
  • Fourniture IV rgs
  • Trompette 8'
  • Clairon 4'
PĂ©dale
  • Soubasse 16'
  • Bourdon 8'
  • FlĂ»te 4'
  • RĂ©gale 16'

Composition après restauration (2010)

Accouplements : Positif/Grand Orgue - Grand Orgue/PĂ©dale - Positif de dos/PĂ©dale[19].

Positif de dos
  • Bourdon 8'
  • Montre 4'
  • FlĂ»te Ă  chem. 4'
  • Nasard 2' 2/3
  • Quarte 2'
  • Tierce 1' 3/5
  • Cymbale III rgs
  • Cromorne 8'
  • Tremblant doux
Grand Orgue
  • Montre 8'
  • Bourdon 8'
  • Clairon 4'
  • Quinte 2' 2/3
  • Doublette 2'
  • Cornet V rgs
  • Plein jeu IV rgs
  • Trompette 8'
  • Clairon 4'
PĂ©dale
  • Soubasse 16'
  • Octave basse 8'
  • Trompette 8'
  • Buzene 16'

Affectations successives

L'édifice est toujours affectée au culte. Son acoustique idéale en fait un lieu privilégié de concerts. L’église est classée Monument Historique en 1923[20]. Plusieurs objets ont été inscrits au titre des monuments historiques, dont le reliquaire de saint Maximin[21].

Galerie photographique

  • Vue d'ensemble
    Vue d'ensemble
  • Portail principal de l’église
    Portail principal de l’église
  • Sculpture en boissur le portail
    Sculpture en bois
    sur le portail
  • Le fronton
    Le fronton
  • Croix sculptĂ©eau sommet
    Croix sculptée
    au sommet
  • Le portail secondaire
    Le portail secondaire
  • Nef
    Nef
  • Chapelle de Gournay
    Chapelle de Gournay
  • Vue arrière de nuit
    Vue arrière de nuit

Notes et références

  1. JournĂ©es europĂ©ennes du patrimoine 19 et 20 septembre 2009 — 29. Église Saint-Maximin, dans Metz Magazine, hors sĂ©rie no 3, 2009, p. 8.
  2. Église Saint-Maximin sur le site de la mairie de Metz. ConsultĂ© le 10 octobre 2009.
  3. « Je décalque l'invisible, film documentaire sur les vitraux de Cocteau », sur http://www.espacetrevisse.com,
  4. « Ensemble de 14 verrières (baies 0 à 10, 12, 14, 16, verrière figurée géométrique, verrière abstraite) », notice no IM57001581, base Palissy, ministère français de la Culture
  5. i-Revues - Revues et Congrès : Marie-Antoinette Kuhn-Mutter, Les vitraux de Jean Cocteau à Saint-Maximin
  6. « (vidéo) Hommage de sa disparition en 2013 », sur https://www.youtube.com,
  7. « Les vitraux de Cocteau, son dernier chef-d'œuvre », sur Le Nouveau Cénacle (consulté le )
  8. « Cocteau le « recalé » de la cathédrale de Metz », sur Espace Trévisse, (consulté le )
  9. « l'art totémique de Cocteau », sur http://lenouveaucenacle.fr
  10. « Cocteau, l'alchimiste », sur http://www.espacetrevisse.com
  11. Anne Tranche, Catalogue W. Lam 1902-1982, Ă©d. Fage, 2010.
  12. « Marcel Duchamp et Jean Cocteau: le même thème de l’homme aux bras levés », sur Le Nouveau Cenacle, (consulté le )
  13. [http://"https://www.youtube.com/embed/LLbFHXHfveI" « vidéoL'Homme aux bras levés" »], sur https://www.youtube.com,
  14. « L’œil sur l’écran », sur Blog Le Monde (consulté le )
  15. « (vidéo) Hommage de la ville de Metz », sur https://www.youtube.com,
  16. « Atlas Obscura », sur www.atlasobscura.com,
  17. « Le Républicain Lorrain du 17 mai 2018 »
  18. « Les orgues de France », sur orgue.free.fr (consulté le )
  19. Facteur d’orgues Michel Gaillard
  20. « Eglise Saint-Maximin », notice no PA00106833, base Mérimée, ministère français de la Culture
  21. « Châsse-reliquaire de Saint-Maximin », notice no PM57001043, base Palissy, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles Abel, « L'Ă©glise Saint-Maximin de Metz », dans L'Austrasie, volume 4, 1856, p. 557-584 (lire en ligne)
  • AmĂ©dĂ©e Boinet, « Église Saint-Maximin » dans CongrĂ©s archĂ©ologique de France. 83e session. Metz, Strasbourg et Colmar. 1920, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 1922, p. 70-73(lire en ligne)
  • Albert Haefeli, Saint-Maximin de Metz, Metz, .
  • Eugène Voltz, « L’église Saint-Maximin de Metz  », dans MĂ©moires de l’acadĂ©mie de Metz, , p. 38-64.
  • Marie-Antoinette Kuhn-Mutter, Les Vitraux de Jean Cocteau Ă  Metz : fĂ©Ă©rie de lumière et de couleurs, Metz, Éditions Serpenoise, , 117 p. (ISBN 978-2-87692-906-7), p. 120
  • Christian Schmitt (prĂ©f. Jacques Perot, Les vitraux de Jean Cocteau, Ă©glise Saint-Maximin de Metz; avant-propos de Dominique Marny), Je dĂ©calque l’invisible, Éditions des Paraiges, , 128 p. (ISBN 979-10-90185-04-3, prĂ©sentation en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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