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Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré

L'église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré dresse encore ses ruines gothiques au cœur de la ville. Ravagée à plusieurs reprises par les conflits, elle fut finalement reconstruite plus modestement aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, en réutilisant ce qui subsistait de l'édifice gothique.

Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré
Image illustrative de l’article Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré
Présentation
Nom local « Grand Fort »
Culte Catholique (paroisse)
Type Église paroissiale
Rattachement Évêché de La Rochelle
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle (après Guerres de religion)
Style dominant Gothique et Baroque
Protection Logo monument historique Classé MH (1903, Parties anciennes)
Logo monument historique Inscrit MH (1997, Autres parties de l'église)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Ville Saint-Martin-de-Ré
Coordonnées 46° 12′ 11″ nord, 1° 22′ 05″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
(Voir situation sur carte : Charente-Maritime)
Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré

Historique

Les origines de la ville et de l'église sont mal connues, bien que le fait que les deux aient été détruites par les Normands soit assez probable.

On sait cependant avec certitude qu'au XIe siècle, la paroisse est donnée au chapitre du Puy-en-Velay par le comte de Poitou, Guillaume Aigret. Les chanoines conserveront la paroisse jusqu'au XVIe siècle. Il ne reste cependant aucun vestige de l'édifice roman du XIe siècle.

En effet, on entreprend la construction d'un nouvel édifice au XIVe siècle, construction qui semble s'être poursuivie au XVe siècle à l'issue de la période troublée de la guerre de Cent Ans. Au vu des ruines qui subsistent, l'église devait être spacieuse et très lumineuse, avec une hauteur sous voûte tout à fait respectable. Elle était également fortifiée (elle prit alors le nom de "Grand Fort"), au vu des restes de mâchicoulis encore présents aujourd'hui sur les ruines médiévales. Il s'agit d'un système complet de mâchicoulis sur arcs sur les façades qui déborde sur les murs en retour[1].

Cependant cette église devait être ruinée moins d'un siècle plus tard. L'île de Ré, à majorité protestante, est mise à sac par ces derniers en 1586 lors de leurs disputes sur le territoire contre les catholiques. L'église s'effondre en grande partie : il n'en restera que la base des murs de la nef et les chapelles latérales et les hauts murs du transept, conservés du fait de leur importance militaire, étant fortifiés.

Au XVIIe siècle le culte put reprendre dans l'édifice dévasté, après la victoire des catholiques sur les protestants. En 1629 les travaux de reconstruction proprement dits débutent. Ils dureront plusieurs années. Mais l'édifice est de nouveau ravagé en 1696 lors du bombardement de la place forte de Saint-Martin-de-Ré par une flotte constituée de navire anglais et hollandais. Puis le XVIIIe siècle vint. Le premier jour de l'an 1774 le clocher s'effondre, entraînant avec lui une partie des voûtes. On décide alors de reconstruire l'édifice en inversant l'orientation du chœur : clocher à l'est, chœur désormais à l'ouest. À la Révolution, le culte est momentanément fermée.

Un autel est dédié aux 1023 prêtres réfractaires déportés emprisonnés dans la citadelle de Saint-Martin-de-Ré sous la Révolution française (1798-1801), et dont nombreux sont mort en captivité.

Au cours des deux siècles suivants, l'édifice fut restauré et embelli d'un nouveau mobilier, avant d'être de nouveau ravagé par un incendie en 1964. Cependant l'édifice fut rapidement réhabilité.

Le clocher sert aujourd'hui de terrasse panoramique sur la ville et ses environs.

  • Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le pour ses parties anciennes comprenant l'ancien transept avec ses pignons, ses tourelles et ses fortifications. Le reste de l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [2];

L'édifice aujourd'hui

L'aspect tourmenté et complexe de l'édifice actuel, dominé par les ruines gothiques du transept, témoigne de son histoire mouvementée. Les parties les plus anciennes datent du XVe siècle : il s'agit des murs des deux croisillons du transept, encore en élévation, dotés d'un chemin de ronde et dotés de leurs portails à la statuaire mutilée. Subsistent également de l'édifice médiéval les chapelles de l'actuel chœur (qui était en fait la nef de l'édifice) et celles du bas-côté sud. On peut également voir une fenêtre de style flamboyant et aujourd'hui obstruée sur le mur gouttereau nord.

L'édifice de 1628 était lui aussi voûté d'ogives et suivait l'orientation de l'église médiévale. Cependant il fut fortement ébranlé par l'effondrement du clocher en 1774, et il ne semble en rester que les colonnes écrêtées et les parties hautes des bas-côtés et de la nef. L'orientation du chœur fut modifiée après l'effondrement de 1774, et un nouveau clocher fut construit à l'emplacement du sanctuaire médiéval. L'église fut alors charpentée.

Après l'incendie de 1964, qui détruisit l'orgue sur la tribune. les couvertures de l'édifice (charpente et toit) durent être reconstruits. Le clocher formé par une tour carrée est aujourd'hui visitable et renferme trois imposantes cloches : Marie Thérèse (la plus grosse qui sonne en ré 3) ; Charles Catherine (la moyenne qui sonne en mi 3) ; Marie Pierre Michel Samuel Augustine (la petite qui sonne en fa #3).

Galerie d'images

  • Vues extérieures
  • Chevet.
    Chevet.
  • Vestiges du croisillon nord du transept.
    Vestiges du croisillon nord du transept.
  • Vestiges du croisillon sud du transept.
    Vestiges du croisillon sud du transept.
  • Portail du croisillon nord du transept.
    Portail du croisillon nord du transept.
  • Vues intérieures
  • Nef et chœur actuels.
    Nef et chœur actuels.
  • Nef et collatéral sud.
    Nef et collatéral sud.
  • Nef.
    Nef.
  • Maître-Autel.
    Maître-Autel.
  • Absidiole nord.
    Absidiole nord.
  • Absidiole sud.
    Absidiole sud.
  • Baptistère.
    Baptistère.
  • Chaire.
    Chaire.
  • Tour-escalier du clocher.
    Tour-escalier du clocher.
  • Escalier étroit du clocher.
    Escalier étroit du clocher.
  • Cloche Marie-Josephine-Elisabeth, 1 140 kg, 1890, accordée en ré 3.
    Cloche Marie-Josephine-Elisabeth, 1 140 kg, 1890, accordée en ré 3.
  • Cloche Marie-Josephine-Elisabeth, 1 140 kg, 1890, accordée en ré 3.
    Cloche Marie-Josephine-Elisabeth, 1 140 kg, 1890, accordée en ré 3.
  • Saint-Jean-Baptiste embrassant le pied de l'Enfant Jésus assis sur un mouton, XVIIe siècle, 1516, offert par le Pape Léon X à Francois 1er.
    Saint-Jean-Baptiste embrassant le pied de l'Enfant Jésus assis sur un mouton, XVIIe siècle, 1516, offert par le Pape Léon X à Francois 1er.
  • Triptyque en mémoire des prêtres réfractaires déportés (pan gauche).
    Triptyque en mémoire des prêtres réfractaires déportés (pan gauche).
  • Triptyque en mémoire des prêtres réfractaires déportés  (pan central).
    Triptyque en mémoire des prêtres réfractaires déportés (pan central).
  • Triptyque en mémoire des prêtres réfractaires déportés  (pan droit).
    Triptyque en mémoire des prêtres réfractaires déportés (pan droit).

Personnalités

Notes et références

  1. L'architecture gothique en Saintonge et en Aunis, Yves Blomme, éditions Bordessoules, (ISBN 2-903504-33-4)
  2. Notice no PA00105208, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Église Saint-Martin, dalle funéraire de Celse-Bénigne de Rabutin, baron de Chantal

Voir aussi

Bibliographie

  • Historique de l'église affiché au clocher
  • L'église de Saint Martin de Ré par Geoffroy de La Crouee 2012, aux Éditions Gdlc

Articles connexes

Liens externes

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