Ăconomie de la Formule 1
LâĂ©conomie de la Formule 1 repose sur diffĂ©rentes ressources financiĂšres : celle des pouvoirs publics, celle des industriels impliquĂ©s, celle des circuits organisateurs de Grand Prix, celle des droits de retransmission tĂ©lĂ©visĂ©e et celle des sponsors de la Formule 1.
Une part de ces ressources est gérée par la Formula One Management (FOM), présidée par Bernie Ecclestone, à la suite des accords Concorde signés en 1982 et 1987 entre la Formula One Constructors Association (FOCA) (prédécesseur de la FOM) et la Fédération internationale du sport automobile (FISA), absorbée ultérieurement par la Fédération internationale de l'automobile (FIA).
Le budget des écuries, et le salaire des pilotes, en dépendent directement.
Formula One Management
En 2011, selon le média français Le Point, la FOM a disposé de 1,523 milliard de dollars de revenus, en progression continue depuis 2003, saison durant laquelle ils avaient atteint 729 millions de dollars[1].
Ă partir de 2012, selon le mĂ©dia britannique The Telegraph, la FOM devait bĂ©nĂ©ficier contractuellement dâun revenu garanti de 7,1 milliards de dollars sur quinze annĂ©es, dont 4,7 milliards de dollars de la part des organisateurs de Grand Prix et 1,4 milliard de dollars pour les droits de retransmission tĂ©lĂ©visĂ©s (garantie dont la durĂ©e est limitĂ©e Ă cinq annĂ©es selon la lĂ©gislation europĂ©enne)[2].
Ressources financiĂšres globales
Pour lâannĂ©e 2009, selon le rapport des journalistes britanniques Christian Sylt et Caroline Reid pour le guide annuel britannique Formula Money[3], les recettes totales de la Formule 1 (incluant les revenus de la FOM) ont atteint 4,6 milliards de dollars, soit un recul de 200 millions de dollars par rapport Ă l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Les recettes provenant du sponsoring Ă©taient estimĂ©es Ă 771 millions de dollars (diminution de 8 %), celles liĂ©es aux droits d'organisation Ă 448 millions de dollars et celles liĂ©es aux droits de retransmission tĂ©lĂ©visĂ©e Ă 450 millions de dollars (augmentation de 18 %).
Comme en 2014[4], la discipline fait face Ă de sĂ©rieuses difficultĂ©s en 2015 et sur plusieurs fronts : une baisse significative de lâaudience tĂ©lĂ©visĂ©e, notamment en Europe, des Ă©curies rencontrant des problĂšmes de financement insolubles, des circuits ne pouvant plus rentabiliser l'organisation de Grands Prix[5]. Le , deux Ă©curies, Sauber et Force India, dĂ©posent une plainte auprĂšs de l'Union europĂ©enne, contestant la rĂ©partition des revenus commerciaux de la Formule 1 entre grosses et petites Ă©curies (revenus estimĂ©s Ă 1 milliard d'euros en 2014)[6].
Les subventions des pouvoirs publics
Ă des fins de notoriĂ©tĂ© pour leur pays, les pouvoirs publics nationaux interviennent en premier lieu lors de la construction, ou de lâamĂ©nagement, de leur circuit national de Formule 1. Ainsi au cours des quinze derniĂšres annĂ©es sont apparus les circuits nĂ©cessaires aux Grands Prix de BahreĂŻn et de Chine en 2004, de Singapour et dâAbou Dabi en 2009, de Russie en 2014. L'autodrome de Sotchi, dont le coĂ»t de construction annoncĂ© Ă 150 millions de dollars, aurait coĂ»tĂ© 355 millions de dollars selon la presse française[7]. Depuis la crĂ©ation du championnat du monde de Formule 1 en 1950, soixante-dix circuits de compĂ©tition automobile ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es, ou amĂ©nagĂ©s, afin dâen accueillir une manche.
Les pouvoirs publics nationaux et territoriaux interviennent en second lieu lors de la promotion, parfois directement, parfois indirectement[8] lors de lâorganisation du Grand Prix national.
De sept Grands Prix disputĂ©s en 1950, le nombre devait ĂȘtre de vingt en 2015 : il passe Ă dix-neuf aprĂšs l'annulation en dĂ©but de saison du Grand Prix d'Allemagne.
Les investissements des industriels
Les constructeurs et les motoristes de Formule 1, surtout lorsquâil sâagit de constructeurs gĂ©nĂ©ralistes automobiles, investissent afin de recueillir des rĂ©sultats en termes de recherche et de dĂ©veloppement, mais aussi en termes dâimage lorsquâils remportent un titre mondial. Selon le site dâinformations Ă©conomiques sur le sport Sportune, Mercedes et McLaren ont investi une somme estimĂ©e Ă 360 millions dollars de 1994 Ă 1998 (gain du titre en 1998), Ferrari 1,1 milliard de dollars de 1983 Ă 1999 (gain du titre en 2000), Renault 650 millions dâeuros de 2001 Ă 2005 (gain du titre en 2005), Red Bull 1 milliard dâeuros depuis 2005 (gain de quatre titres de 2010 Ă 2013), Mercedes 800 millions dâeuros de 2010 Ă 2014 (gain du titre en 2014), Honda prĂ©voirait dâinvestir 1,25 milliard dâeuros de 2015 Ă 2019[9].
Les recettes des Grand Prix
Les recettes des Grands Prix sont constituées par les droits d'entrée des spectateurs, les apports du sponsoring et les aides publiques.
En 2011, selon le mĂ©dia français Le Point, les honoraires versĂ©s Ă la FOM par les organisateurs de Grands Prix de Formule 1 Ă©taient estimĂ©s Ă 500 millions de dollars, constituant sa principale ressource financiĂšre avec les droits tĂ©lĂ©visĂ©s[1]. Le Grand Prix de Monaco nâa versĂ© aucune redevance, le Grand Prix dâItalie a versĂ© 7 millions de dollars et le Grand Prix de Malaisie 67 millions de dollars.
Pour la saison 2015, selon le média français Le Figaro, la FOM demande entre 15 et 20 millions d'euros aux organisateurs du Grand Prix d'Allemagne (finalement annulé) et 20 millions à ceux du Grand Prix d'Italie[10].
Les droits télévisés de retransmission
En 2011, toujours selon le média français Le Point, les honoraires versés à la FOM par les chaines de télévision retransmettant les Grands Prix se sont élevés à 500 millions de dollars, constituant sa principale ressource financiÚre avec les redevances versées par les circuits[1].
En 2014, selon Formula Money, les Grands Prix ont été regardés, en direct ou en différé, par 450 millions de téléspectateurs[11]. En 2018, le nombre de téléspectateurs uniques est passé à 490 millions[12]. Au niveau de l'audience globale cumulée prenant en compte les téléspectateurs qui regardent annuellement des programmes de diffuseurs nationaux liés à la F1, elle représente un total de 1,758 milliard de personnes, avec comme principaux marchés le Brésil, l'Allemagne et l'Italie[12].
Les recettes liées au sponsoring
En 2007, 50 millions de dollars étaient nécessaires au sponsor ING pour s'afficher durant une saison sur les monoplaces Renault F1 Team, ou pour Vodafone sur les Mercedes Grand Prix[13].
En 2011, selon Le Point, les honoraires versés à la FOM par les sponsors des Grand Prix de Formule 1 étaient estimés à 250 millions de dollars[1].
En 2013, 19 % du sponsoring provenaient des TĂ©lĂ©coms, 18 % de lâautomobile, 17 % de la mode, 11 % des boissons, 9 % de la finance et 5 % des pĂ©troliers[1].
Budget des Ă©curies
En 2006, selon le mĂ©dia français Les Ăchos, le total des budgets des onze Ă©curies Ă©tait estimĂ© Ă 2,9 milliards de dollars[14], 418,5 millions pour Toyota, 406,5 millions pour Ferrari, 402 millions pour McLaren, 380,5 millions pour Honda, 355 millions pour Sauber BMW, 324 millions pour Renault, 252 millions pour Red Bull, 195,5 millions pour Williams et 75 millions pour Toro Rosso..
En 2013, selon Nextgen-Auto, site dâinformation sur la Formule 1, les diffĂ©rentes Ă©curies ont disposĂ© de budgets et dâeffectifs inĂ©gaux, Red Bull Racing (230 millions dâeuros et 600 employĂ©s), la Scuderia Ferrari (220 millions dâeuros et 700 employĂ©s), Mercedes Grand Prix (185 millions dâeuros et 550 employĂ©s), McLaren Racing (170 millions dâeuros et 560 employĂ©s), Lotus F1 Team : (160 millions et 550 employĂ©s), Williams F1 Team (110 millions dâeuros et 500 employĂ©s), Toro Rosso (110 millions dâeuros et 320 employĂ©s), Sauber (90 millions dâeuros et 300 employĂ©s), Force India (85 millions dâeuros et 320 employĂ©s), Caterham F1 Team (80 millions dâeuros et 310 employĂ©s), Marussia F1 Team (72 millions dâeuros et 180 personnes)[15]. Ă contrario, selon Sportune, lâĂ©curie au plus faible budget Ă©tait Toro Rosso avec 68 millions dâeuros (et 69 millions de revenus), et celle au plus fort budget Ă©tait la Scuderia Ferrari avec 319 millions dâeuros (et 367 millions de revenu)[16].
En 2014, selon une étude d'Autosport rapportée par le média français Le Figaro, Mercedes Grand Prix, écurie championne du monde des constructeurs et des pilotes, aurait disposé de 453 millions d'euros (et 1 300 employés), la Scuderia Ferrari de 372 millions d'euros (et 750 employés), Red Bull Racing de 324 millions d'euros (et 700 employés) à comparer aux 80 millions d'euros (et 160 employés) de la plus petite écurie, Marussia F1 Team[17]. Selon la publication des comptes de Red Bull Racing, le budget 2014 de l'écurie a été de 295 millions d'euros (avec 694 salariés) dont 110 millions d'euros pour la recherche et le développement et prÚs de 90 millions d'euros pour la masse salariale[18].
Recettes
En 2011, selon le médias français Le Point, les recettes redistribuées par la FOM aux écuries de Formule 1 étaient estimées entre 400 et 500 millions de dollars[1]. La répartition de ces redistributions obéit à des critÚres historiques et à des critÚres de résultat.
En 2014, selon le site Sportune, les industriels, constructeurs et motoristes, auraient versé en moyenne 72 millions d'euros par écurie[19].
à contrario, certains pilotes sponsorisés ou fortunés paient des écuries pour participer au championnat ou pour simplement conduire une monoplace de Formule 1 lors des séances d'essais du vendredi[20].
Moteurs
En 2014, selon une étude d'Autosport rapportée par le média français Le Figaro, la fourniture pour la saison d'un bloc moteur Mercedes, Ferrari ou Renault à une écurie aurait coûté environ 20 millions de dollars[17].
Personnel
En 2013, selon le quotidien sportif espagnol Marca[21], les salaires annuels hors primes des personnels s'échelonnent entre 24 000 euros pour les secrétaires et les assistants marketing et 110 000 euros pour les ingénieurs de piste, avec comme salaires intermédiaires 40 000 euros pour les chauffeurs, 45 000 euros pour les mécaniciens, 50 000 euros pour les techniciens, 70 000 euros pour les analystes de télémétrie et 80 000 euros pour les chefs de département conception, chiffres indicatifs basés sur les salaires des écuries de taille moyenne comme Lotus et Force India, les salaires dans les « grosses équipes » étant plus élevés.
Le management et les chefs ingénieurs peuvent gagner beaucoup plus (plusieurs centaines de milliers d'euros[22]). Par exemple, Adrian Newey, ingénieur chùssis et concepteur de l'écurie Red Bull Racing, perçoit environ 10 millions d'euros par saison[21].
Pilotes
En 2011, selon le média français Le Point, les salaires annuels des pilotes étaient de 40 millions de dollars pour Fernando Alonso, 25 millions pour Lewis Hamilton et 20 millions pour Sebastien Vettel[1].
Pour la période de à , le magazine financier américain Forbes a effectué une étude particuliÚre sur les revenus des pilotes automobiles. Pour quatre champions du monde de Formule 1 toujours en exercice, ils étaient estimés à 30 millions de dollars pour Fernando Alonso[23], à 27,5 millions de dollars pour Lewis Hamilton[24], à 18 millions de dollars pour Sebastien Vettel[25], et à 14 millions pour Jenson Button[26].
Pour 2014, BFM Business a publiĂ© des estimations de salaires annuels de pilotes. Pour Fernando Alonso, Sebastien Vettel et Kimi RĂ€ikkönen, tous trois champions du monde, elles Ă©taient de 24 millions dâeuros, pour Lewis Hamilton, lui aussi champion du monde, de 22 millions dâeuros[27]. En 2015, selon Le Figaro, le salaire annuel de Sebastien Vettel, aprĂšs son transfert de chez Red Bull Racing Ă la Scuderia Ferrari, Ă©tait estimĂ© Ă 63,5 millions dâeuros pour la saison 2015[28].
En , les gains cumulés sur une carriÚre de pilote ont été estimés par l'institut anglo-saxon financier Wealth-X[29] - [30] : 780 millions de dollars (le record) sont ainsi attribués à Michael Schumacher, 220 millions à Fernando Alonso, 180 millions à Kimi RÀikkönen et Eddie Irvine, 110 millions à Lewis Hamilton, 100 millions à Jenson Button, 70 millions à Alain Prost et David Coulthard, 45 millions à Sebastian Vettel et 30 millions de dollars à Nico Rosberg, le dixiÚme de ce classement.
Pour la saison 2015, d'aprĂšs le BusinessBook GP2015[31], les salaires des pilotes s'Ă©chelonneraient de 220 000 Ă 39 millions de dollars, Alonso Ă©tant le pilote le mieux payĂ©[32]. En , le quotidien britannique The Guardian fait Ă©tat d'un montant record de 180 millions d'euros pour le renouvellement du contrat de Lewis Hamilton pour trois annĂ©es avec Mercedes, montant non confirmĂ© et contestĂ© par l'intĂ©ressĂ© lui-mĂȘme[33] ; le Mirror fait lui Ă©tat de 140 millions d'euros[34].
Notes et références
- Formule 1 : la formule dâun succĂšs (trĂšs) rentable - Antoine Grenapin, Le Point, 8 aoĂ»t 2013
- (en) F1 flotation boosted by ÂŁ4.4bn âguaranteeâ - Christian Sylt, The Telegraph, 28 avril 2012
- (en) Formula Money
- GP des Ătats-Unis : enfants gĂątĂ©s et Ă©curies en faillite - Sport.fr, 31 octobre 2014
- La formule 1, une discipline qui flirte avec la crise - Denis Fainsilber, Les Ăchos, 28 septembre 2015
- Formule 1 : le statut privilĂ©giĂ© des grosses Ă©curies attaquĂ© devant lâUE - Les Ăchos, 29 septembre 2015
- Le coût du circuit de Sotchi explose - Le Figaro, 26 septembre 2013
- Feu rouge de lâĂtat pour le Grand Prix de France de F1 - Laurent Telo, Le Monde, 25 septembre 2012
- F1: Quel constructeur a dépensé le plus pour devenir champion du monde ? - Marc Limacher, Sportune, 18 janvier 2015
- L'Allemagne capitule, juste avant l'Italie ? - CĂ©dric Callier, Le Figaro, 18 mars 2015
- (en) Media Spotlight: Christian Sylt on the business of Formula 1 - Priyanka Dayal, Cision, 2 juin 2014
- « F1 - Les audiences de F1 en hausse en 2018 », sur sportauto.fr,
- Formule 1 : 50 millions d'euros pour s'afficher sur une voiture - Fabien Renou, JDN, 5 juillet 2007
- La Formule 1 veut ralentir ses coĂ»ts - Alain Echegut, Les Ăchos, 14 mars 2008
- F1 - Budget et personnel des équipes : qui est le mieux loti ? - Camille Komaël, Nextgen-Auto, 18 juillet 2013
- F1 2014 : Les Ă©curies les plus chĂšres du championnat du monde - Frenzall, Sportune, 23 novembre 2014
- Dix chiffres clés pour comprendre le business de la Formule 1 - Gilles Festor, Le Figaro, 27 mars 2015
- F1 - Revenus en hausse pour Red Bull Racing - Olivier Ferret, Nextgen-Auto, 17 novembre 2015
- F1 2014: Sponsors, budgets⊠Etat des lieux, équipe par équipe - Marc Limacher, Sportune, 21 mars 2014
- La Formule 1, ses sponsors et ses « pilotes payants » - Yann Duvert, BFM Business, 16 mars 2013
- Combien gagnent les « petites mains » de la F1 - Le Figaro, 20 juillet 2014
- (en) What is an F1 engineerâs salarie ? - Job in F1
- (en) The Top-Earning Drivers In Motorsports : #1 Fernando Alonso - Forbes, 4 septembre 2013
- (en) The Top-Earning Drivers In Motorsports : #2 Lewis Hamilton - Forbes, 4 septembre 2013
- (en) The Top-Earning Drivers In Motorsports : #8 Sebastian Vettel - Forbes, 4 septembre 2013
- (en) The Top-Earning Drivers In Motorsports : #10 Jenson Button - Forbes, 4 septembre 2013
- Formule 1 : qui sont les pilotes les mieux payés ? - BFM Business, 7 septembre 2014
- Sebastian Vettel, pilote de Formule 1 le mieux payé de l'histoire ? - Xavier Coffin, Le Figaro, 8 octobre 2014
- (en) Wealth-X Reveals: The Top 10 Wealthiest Formula One Drivers Of All Time - Wealth-X, 17 mars 2015
- F1 - Gains en carriĂšre : Schumacher trĂšs loin devant Alonso - Paul Gombeaud, Nextgen-Auto, 19 mars 2015
- BusinessBook GP
- Alonso toujours le mieux payé en 2015 - Paul Gombeaud, Nextgen-Auto.com, 3 juin 2015
- Hamilton, un contrat record de 180 millions d'euros ? - CĂ©dric Callier, Le Figaro, 12 mai 2015
- Avec 140 millions d'euros sur 3 ans, Lewis Hamilton a signé le plus gros contrat de l'histoire du sport britannique - Alain Mattei, Eurosport France, 21 mai 2015