Les écluses du canal du Midi en fonctionnement sont au nombre de 63 tout au long des 240 km du parcours du canal, du port de l'Embouchure à Toulouse jusqu'à l'étang de Thau à Marseillan sur la côte méditerranéenne, auxquelles s'ajoutent les 13 écluses de l'embranchement de la Nouvelle qui traverse Narbonne pour rejoindre la Méditerranée à Port-la-Nouvelle et 2 écluses sur le canal de Brienne à Toulouse. Il existe une écluse désaffectée à Béziers (écluse Notre-Dame)[1]. Les écluses du canal du Midi ont toutes des sas ovales, à l'exception de celles de la traversée de Toulouse qui sont rectangulaires. Les écluses sont gérées par Voies navigables de France[2].
Sommaire
Construction
Le canal du Midi a été construit de 1666 à 1681 par Pierre-Paul Riquet pour disposer d'une voie fluviale intérieure dans le Sud de la France, entre l'océan Atlantique à Bordeaux et la Méditerranée à Sète via la Garonne. Le premier plan pour les écluses du canal prévoyait une forme rectangulaire mais à la suite de l'effondrement d'un mur latéral au début du chantier (on ne sait pas précisément quelle écluse était concernée), Riquet modifia ses plans et reconstruisit les écluses déjà en place et équipa les nouvelles écluses avec un bassin ovale. Elles faisaient typiquement 11 m de large au point central et 6 m aux portes pour une longueur totale de 30,5 m[3]. Riquet limita également la hauteur maximum à 2,9 m de telle sorte que là où il aurait auparavant construit une écluse avec un profond radier, il eut recours à la place à des portes intermédiaires, créant ainsi des chambres doubles, triples et parfois quadruples. Durant le programme de modernisation du canal du Midi dans les années 1970, plusieurs de ces chambres multiples ont été converties en écluses profondes simples avec des murs latéraux en béton.
Les portes des écluses étaient originellement faites en chêne avec des bras d'écartement et chaque porte avait un seul grand vantail en bois relevé par un mécanisme à vis vertical[3]. L'introduction des systèmes électriques et hydrauliques à la fois pour relever les vannes et pour ouvrir les portes a entraîné la disparition des bras et les portes modernes sont faites en métal.
Chaque écluse est pourvue d'une maison à deux façades et deux étages pour héberger l'éclusier. Une plaque en fonte ou en maçonnerie est fixée sur le bâtiment, informant du nom de l'écluse et de la distance qui la sépare des écluses adjacentes dans les deux directions. Les écluses sont toujours manœuvrées par des éclusiers et le passage n'est possible qu'en leur présence. Sur l'embranchement de la Nouvelle cependant, les écluses sont automatisées et les plaisanciers effectuent les manœuvres seuls[2].
Profil
Le graphique indique le profil du canal du Midi de Toulouse (1), jusqu'à son point le plus élevé, le seuil de Naurouze (2), puis Castelnaudary (3), Carcassonne (4) et Trèbes (5). Le canal continue ensuite vers Béziers après les écluses de Fonseranes (6), puis vers Agde (7) avant de déboucher dans l'étang de Thau à Marseillan (8).
À 190 m, le bief de Naurouze est le point culminant du canal. Le dénivelé est de 57,18 m jusqu'à Toulouse et 189,43 m jusqu'à l'embouchure dans l'étang de Thau. Le bief le plus long, 53,87 km, se situe entre l'écluse d'Argens (Aude) et les écluses de Fonseranes (Hérault) tandis que le plus court, 105 m, se trouve entre les deux écluses du Fresquel[5].
Liste des écluses
La liste ci-dessous énumère les écluses d'ouest en est, c'est-à-dire de Toulouse vers Sète. Les écluses numérotées de 1 à 18 sont montantes et de 19 à 86 sont descendantes[B]. Les écluses multiples sont comptées comme écluses simples mais le nombre de sas est indiqué.
Nota
Écluse Saint-Pierre qui permet de relier la Garonne au canal du Midi, puis en 1844 le canal latéral à la Garonne au niveau de Toulouse via le canal de Brienne.
À noter également qu'il existe aussi deux anciennes écluses sur le canal du Midi et une troisième écluse n'existe plus.
À Toulouse, l'écluse Matabiau qui se situait entre l'écluse des Minimes et l'écluse Bayard n'est plus en service. À la suite du réaménagement paysager en 1976, et au remaniement de l'écluse des Minimes, le niveau du canal a été modifié. Le bâtiment et les quais existent toujours mais les portes éclusières, devenues inutiles, ont disparu.
Toujours sur Toulouse, l'écluse de Garonne, permettant la liaison entre le bassin de l'Embouchure et le fleuve, a été détruite lors de travaux en 1976. Elle n'était plus guère empruntée depuis la construction du canal de Garonne.
A Béziers, l'écluse Notre-Dame, située sur le tracé originel du canal avant que le pont-canal de l'Orb ne soit construit en 1857, débouchait sur ce fleuve capricieux aux crues dévastatrices. Elle n'est plus en service.
Notes et références
- [1]
- « Les horaires de navigation », sur VNF.fr
- (en) L. T. C. Rolt, From Sea to Sea: An Illustrated History of the Canal du Midi, Euromapping, , 228 p.
- « Toutes les écluses du canal du Midi », sur CanalduMidi.com
- René Gast, Le canal du Midi et les voies navigables de l'Atlantique à la Méditerranée, éditions Ouest-France, 2000, (ISBN 2-7373-2475-0), p. 22
- A Les numéros sont ceux indiqués dans l’appendice de l'édition 1994 de From Sea to Sea de L.T.C. Rolt
- B Les écluses de Fonserannes ont été doublées par une pente d'eau en 1984 d'où le numéro de sas unique. Mais le nouveau système n'a que rarement fonctionné et l'ensemble de 6 sas reste le seul moyen de passer l'écluse.
- C Le sas a trois jeux de portes, le troisième formant la jonction avec la branche « descente dans l'Hérault ».
Voir aussi
Bibliographie
- Max Prado, Les Écluses du canal du Midi et des canaux adjacents : La plaisance à l'éclusée, Éditions Lacour, , 199 p. (ISBN 978-2869719453)
- Michel Adgé, Les Ouvrages d'art du canal du Midi, Agde, , 328 p. (ISBN 978-2950000309)
Liens externes
- « Toutes les écluses du canal du Midi », sur CanalduMidi.com