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Ælfthryth (fille d'Alfred)

Ælfthryth, parfois francisé en Elftrude ou Aelfstrude, est une princesse anglaise morte en 929. Issue de la maison de Wessex, elle est la fille du roi Alfred le Grand et devient comtesse de Flandre par son mariage avec le comte Baudouin II de Flandre.

Ælfthryth
Description de cette image, également commentée ci-après
Baudouin II et Ælfthryth. Cette dernière se voit attribuer de manière anachronique les armoiries de l'Angleterre aux trois lions. Volets des Bibliothèques de l'abbaye des Dunes avec les portraits des abbés et des comtes et comtesses de Flandre (vers 1480, Séminaire diocésain de Bruges).

Biographie

Ælfthryth est la plus jeune des trois filles du roi Alfred le Grand et de son épouse Ealhswith, après Æthelflæd et Æthelgifu. La principale source concernant sa jeunesse est la biographie d'Alfred le Grand rédigée par le moine gallois Asser vers 893. Asser rapporte qu'Ælfthryth est éduquée à la cour de son père, tout comme son frère aîné Édouard l'Ancien[1]. Elle fait partie des bénéficiaires du testament d'Alfred, qui lui lègue les domaines de Wellow (île de Wight), Ashton (peut-être Ashton Keynes, dans le Wiltshire) et Chippenham (Wiltshire), ainsi que la somme de 100 livres[2] - [3].

Ælfthryth se marie entre 893 et 899 avec le comte de Flandre Baudouin II[4]. Ce dernier est le fils de la princesse carolingienne Judith, qui a été successivement la femme du père d'Alfred Æthelwulf et de son frère aîné Æthelbald avant d'épouser Baudouin Ier, le père de Baudouin II[5]. Ils ont quatre enfants, deux fils et deux filles[3] :

  • Arnoul (mort en 965), comte de Flandre ;
  • Adalolphe (mort en 933), comte de Boulogne ;
  • Ealhswith ;
  • Eormenthryth.

À l'exception d'Arnoul, ils portent des noms d'origine vieil-anglaise (Adalolphe est une forme francisée d'Æthelwulf). Ce choix onomastique reflète l'ascendance prestigieuse dont peut s'enorgueillir Ælfthryth, et des noms vieil-anglais continuent à être portés par des membres de la maison de Flandre des générations ultérieures, comme Egbert de Trèves, l'arrière-petit-fils d'Ælfthryth[6]. Un autre signe du rang élevé auquel prétend Ælfthryth est son usage du titre comitissa, attesté dans un document de 918 : c'est l'une des toutes premières occurrences connues de ce terme pour désigner la femme d'un comteno 46_7-0">[7].

Ælfthryth survit à son époux, qui meurt en 918. Alors que les vassaux de Baudouin souhaitaient qu'il soit enterré à l'abbaye de Sithiu, comme son père Baudouin Ier, sa veuve obtient qu'il soit plutôt inhumé à l'abbaye Saint-Pierre de Gand[8]. Les annales de l'abbaye, compilées au XIe siècle, datent la mort d'Ælfthryth de l'année 929, et son épitaphe la situe le 7 juin. Elle est inhumée auprès de son mari en cette même abbaye[3].

Arbre généalogique

Alfred le Grand
roi des Anglo-Saxons
Ealhswith
Æthelflæd
Édouard l'Ancien
roi des Anglo-Saxons
Æthelgifu
Baudouin II
comte de Flandre
Ælfthryth
Æthelweard
Arnoul Ier
comte de Flandre
Adalolphe
comte de Boulogne
Ealhswith
Eormenthryth

Références

  1. Asser 2013, p. 110-113.
  2. Asser 2013, p. 236-237.
  3. van Houts 2004.
  4. Abels 2013, p. 189.
  5. Abels 2013, p. 91.
  6. Nelson 2016, p. 302.
  7. no 46-7" class="mw-reference-text">Le Jan 2003, chapitre 10, §84-90 et tableau no 46.
  8. Le Jan 2003, chapitre II, §55.

Bibliographie

  • (en) Richard Abels, Alfred the Great : War, Kingship and Culture in Anglo-Saxon England, Oxford & New York, Routledge, (1re éd. 1998) (ISBN 978-0-582-04047-2).
  • Asser (trad. Alban Gautier), Histoire du roi Alfred, Paris, Les Belles Lettres, , 277 p. (ISBN 978-2-251-34063-0).
  • Régine Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe – Xe siècle) : Essai d'anthropologie sociale, Paris, Éditions de la Sorbonne, (ISBN 9782859442682, lire en ligne).
  • (en) Janet L. Nelson, « Alfred's Carolingian contemporaries », dans Timothy Reuter (éd.), Alfred the Great : Papers from the Eleventh-Centenary Conferences, Oxford & New York, Routledge, (1re éd. 2003) (ISBN 9781138248304).
  • (en) Elisabeth van Houts, « Ælfthryth (d. 929) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) Inscription nécessaire.

Liens externes

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