Ă„nnchen von Tharau
Ännchen von Tharau, en bas allemand de la Sambie Anke van Tharaw (en français Annette de Tharau[1]) est le titre d'une chanson folklorique allemande attribuée à Simon Dach. Son origine vient de la Prusse-Orientale au XVIIe siècle et célèbre Anna Neander, la fille du pasteur de Tharau, en 17 strophes.
Anna Neander
Anna Neander (née en 1615 à Tharau, morte le à Insterburg) grandit dans un presbytère protestant. Son père est Martin Neander. Elle perd sa mère et son père en 1629 pendant la guerre de Trente Ans et passe le reste de sa jeunesse avec son oncle et parrain Stolzenberg à Königsberg.
En 1636, Anna Ă©pouse le pasteur Johannes Portatius, qui prend d'abord un pastorat Ă Trempen. En 1641, il se rend Ă l'Ă©glise de Laukischken, oĂą Anna vivra pendant environ 35 ans. Cependant, son premier mari meurt en 1646.
La veuve épouse le pasteur Christoph Grube, son successeur. Il meurt après seulement six ans de mariage et Anna épouse le prochain successeur, le pasteur Johann Melchior Beilstein. Les mariages de ce genre correspondent à la disposition pour les veuves paroissiales selon la coutume. Dans les trois mariages, Anna donne naissance à un total de onze enfants[2].
Après la mort de son troisième mari, elle déménage à Insterburg en 1676 pour vivre avec son fils aîné Friedrich Portatius, pasteur à l'église luthérienne. Le pastorat de Laukischken est repris par son plus jeune fils issu de son troisième mariage. Anna meurt à Insterburg et est enterrée dans le cimetière local. Aujourd'hui est dressée une pierre commémorative dans un parc d'Insterburg en allemand.
Chanson
Le poème Anke van Tharaw, écrit à l'origine en bas prussien de la Sambie, est écrit à l'occasion du premier mariage d'Anna Neander avec le pasteur Johannes Portatius en . On attribué le texte à Simon Dach, un ami d'étude de Johannes Portatius, les doutes sur cette paternité sont entre-temps considérés comme réfutés[3]. Une première mise en musique, publiée en 1642, est de Heinrich Albert et est basée sur diverses versions de Ännerlein von Torgen de 1590 par un compositeur inconnu. Le poème est traduit dans la forme alors de l'allemand standard par Johann Gottfried von Herder et publié en 1778 dans Volkslieder sous le titre Annchen von Tharau. En 1827, Friedrich Silcher souligne ce texte d'une nouvelle mélodie[4]. En 1845, Henry Longfellow traduit le poème en anglais (Annie of Tharaw).
En 1878, l'opéra Ännchen von Tharau est créé au Stadttheater de Hambourg. Le livret est de Roderich Fels, la composition de Heinrich Hofmann. L'opéra est donnée aussi à Riga, Brno, Graz, Rotterdam et Bâle et finalement présenté dans deux opéras de Berlin, 1886 à l'Opéra Kroll, 1889 à le Hofoper. L'œuvre disparaît par la suite. Le compositeur Heinrich Strecker crée également une opérette du même nom, présentée à Breslau en 1933. Le livret de Bruno Hardt-Warden et Hans Spirk ressemble peu à l'original et se termine par une fin heureuse pour Simon Dach et Ännchen.
Le personnage donne aussi trois films allemands.
Une rose porte Ă©galement son nom.
Samländisch Niederdeutsch | Standarddeutsch | Français[5] |
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Anke van Tharaw öß, de my geföllt, |
Annchen von Tharau ist, die mir gefällt; |
Annette de Tharau est celle que j'aime ; |
Adaptation de Silcher
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Ännchen von Tharau » (voir la liste des auteurs).
- Fiche Encyclociné
- (et) Evelyn Kaldoja, « Anneke meenutab Klaipėda preisi-päevi », sur Postimees, (consulté le )
- Jean Chassard, Gonthier Weil, Histoire de la littérature de langue allemande : Des origines à nos jours, Hachette Éducation, , 512 p. (ISBN 9782014614022, lire en ligne)
- (en) Barbara Kosta, Willing Seduction : The Blue Angel, Marlene Dietrich, and Mass Culture, Berghahn Books, , 195 p. (ISBN 9780857456199, lire en ligne), p. 122
- Text nach Johann Gottfried Herder, Volkslieder, Leipzig 1778, Volltext bei zeno.org