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Z (roman)

Z est un roman de l'écrivain grec Vassilis Vassilikos, publié en 1966, dont le sujet est fondé sur l'assassinat du député Grigoris Lambrakis à Thessalonique en 1963. Il a été porté à l'écran en 1969 par Costa-Gavras.

Z
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Date de parution
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Le contexte historique

Contexte de la rédaction

Ce livre est Ă©crit au milieu des annĂ©es 1960, dans une pĂ©riode qui s’intercale entre la fin de la domination de la droite en 1963 et l’avĂšnement de la dictature des colonels en 1967. Bien qu’il soit lĂ©gĂšrement antĂ©rieur au coup d’État du , il a par la suite Ă©tĂ© connotĂ© comme liĂ© Ă  ce rĂ©gime de dictature, alors qu’il concerne en fait le rĂ©gime de dĂ©mocratie autoritaire qui prĂ©vaut en GrĂšce au dĂ©but de 1963.

Le gouvernement de la droite grecque (1952-1963)

De 1952 à 1963, la GrÚce est gouvernée par le maréchal Alexandros Papagos et son Rassemblement grec (en), puis par Constantin Caramanlis, qui rebaptise le parti ERE (Union radicale nationale). Ce parti détient la majorité absolue au Parlement hellénique.

Il s’agit d’un rĂ©gime thĂ©oriquement parlementaire et dĂ©mocratique, mais oĂč les Ă©lections sont sous contrĂŽle du gouvernement et oĂč l’opposition est systĂ©matiquement et assez durement rĂ©primĂ©e, sous couvert de lutte contre le communisme. Cette rĂ©pression se fonde sur des lois venues soit de la dictature de Ioannis Metaxas, soit de l’Occupation, soit de la pĂ©riode de la guerre civile grecque : interdiction du Parti communiste grec ; possibilitĂ© de dĂ©tention politique lĂ©gale ; possibilitĂ© de dĂ©tention administrative ; certificat de « loyautĂ© nationale » dont la dĂ©tention conditionne l’emploi ; contrĂŽle de la CGT par des procĂ©dĂ©s divers. La rĂ©pression est exercĂ©e par les services « normaux » : police, gendarmerie, armĂ©e ; par les services secrets d’obĂ©diences diverses ; par des services officieux eux aussi d’obĂ©diences diverses (gouvernement, famille royale, ambassade des États-Unis). Une des notions importantes de ces annĂ©es est celle d’« État parallĂšle », qui se dĂ©veloppe notamment en raison inverse des succĂšs Ă©lectoraux de la droite, avec une certaine composante de terreur.

Face l’ERE, se trouvent divers partis centristes et un parti de gauche, l’EDA (Gauche dĂ©mocratique unie). Aux Ă©lections de 1958, l’EDA rĂ©alise un rĂ©sultat remarquable : 25 % des voix ; en 1961, elle tombe Ă  14 %, mais les centristes, rĂ©unis autour de Georges PapandrĂ©ou dans l’Union du centre atteignent 33 %. L’opposition obtient donc 47 % des voix, malgrĂ© les pressions exercĂ©es par le pouvoir.

En consĂ©quence, le dĂ©but des annĂ©es 1960 est marquĂ© par le dĂ©veloppement de l’État parallĂšle, et c’est ce qui va amener l’attentat du , Ă  l’encontre du dĂ©putĂ© de l’EDA GrigĂłris LambrĂĄkis, Ă©lu en 1961 dans la circonscription du PirĂ©e.

Grigoris Lambrakis (1912-1963)

Grigoris Lambrakis, mĂ©decin-gynĂ©cologue, professeur Ă  l’universitĂ© d’AthĂšnes, directeur d’une clinique sociale, est aussi un ancien sportif de haut rang (recordman de GrĂšce de saut en longueur de 1936 Ă  1959).

Son engagement dans l’EDA s’accompagne de sa participation au mouvement de la paix, avec en particulier la marche Marathon-Athùnes du .

Lambrakis est donc une personnalitĂ© connue en GrĂšce, et mĂȘme en dehors de la GrĂšce.

L’affaire Lambrakis (1963-1966)

Le , sortant d’un meeting du mouvement de la paix Ă  Thessalonique, Grigoris Lambrakis est frappĂ© Ă  la tĂȘte par deux hommes roulant sur un triporteur ; il meurt le de ses blessures.

L’enquĂȘte et surtout l’instruction se dĂ©roulent Ă  partir de novembre 1963 sous un gouvernement dĂ©sormais dirigĂ© par Georges PapandrĂ©ou. Elles rĂ©vĂšlent que les criminels sont des nervis d’extrĂȘme-droite, liĂ©s Ă  plusieurs hautes personnalitĂ©s de la police et de la gendarmerie.

Le procĂšs a lieu en 1966 alors que PapandrĂ©ou, ayant dĂ» dĂ©missionner en , a Ă©tĂ© remplacĂ© par un gouvernement associant l’ERE et des Ă©lĂ©ments ralliĂ©s de l’Union du Centre. Il aboutit Ă  la condamnation de plusieurs des personnalitĂ©s incriminĂ©es, pour « abus de pouvoir », et ils subissent des peines qui sont assez faibles (amnistiĂ©es aprĂšs le coup d’État du ).

Éditions

Éditions grecques
  • Édition originale : AthĂšnes, Themelion, 1966
Éditions françaises (traduction de Pierre Comberousse)
  • Édition originale : Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier Â», 1967 (BNF 33208195)
  • Édition de poche : Gallimard, coll. « Folio Â», 1972 (ISBN 2-07-036111-X)
Autres

Z a Ă©tĂ© traduit en de nombreuses langues, derniĂšrement en albanais (l'auteur a prĂ©sentĂ© le , Ă  Tirana, la traduction, insistant sur le fait que son livre Ă©tait toujours d'actualitĂ© face au fascisme qui « peut prendre toutes les couleurs Â»[1]).

Références

  1. (el) « Î€ÎŻÏÎ±ÎœÎ±: Ο Î’Î±ÏƒÎŻÎ»Î·Ï‚ ΒασÎčλÎčÎșός Ï€Î±ÏÎżÏ…ÏƒÎŻÎ±ÏƒÎ” Ï„Îż «Ζ» στα αλÎČαΜÎčÎșÎŹ - ΀Α ΝΕΑ », Ta NĂ©a,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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