Yvette Michelin
Yvette Michelin est flécherande, auteure et chercheure née en 1941 et basée à Québec[1].
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités |
Flécherand, chercheuse |
Site web |
---|
Biographie
Premiers pas vers le fléché
Yvette Michelin porte un intérêt à la technique du fléché depuis son passage à la première édition du Carnaval de Québec en 1955, où elle se procure sa première ceinture fléchée[2]. À l'occasion de cet achat, sa mère, formée par les Ursulines au fléché, lui fera remarquer que le fléché traditionnel tissé aux doigts se raréfie au profit du fléché conçu au métier à tisser[3] - [2]. Quinze ans plus tard, Yvette Michelin débute son apprentissage à Sainte-Foy, auprès d’une instructrice: Marie-Anna Lemire de l’Ancienne-Lorette[3].
Contributions dans le domaine du fléché
Collaboration avec le Carnaval de Québec
Investie dans la transmission du fléché tissé aux doigts depuis la fin des années 1970, Yvette Michelin confectionne en 1979, avec l'aide de sa consoeur Adèle Roy, une ceinture fléchée pour le Bonhomme Carnaval, qui possédait alors une ceinture produite au métier[1]. Près de 240 heures de tissage aux doigts seront nécessaires pour compléter cette création[4].
Entre le 5 et le 23 février 1986, la flécherande préside le comité de l'exposition Parti en flèche, réalisée en collaboration avec l'Association des artisans de ceinture fléchée du Québec et le Carnaval de Québec. L'exposition est présentée à Montréal, à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, puis à Québec, à la Bibliothèque Gabrielle-Roy[5] - [6]. Toujours dans le cadre de la programmation du Carnaval, Yvette Michelin coordonne le 12 février 1988 un regroupement d'artisanes du fléché[7]. Son partenariat avec le Carnaval se poursuit au XXIe siècle, où elle offre à plusieurs reprises des démonstrations Fléché aux visiteurs, dans le hall du Château Frontenac, à l'invitation des dirigeants de ce dernier[2] - [8].
Autres implications
Au début des années 2000, Yvette Michelin présente le fléché au Japon dans le cadre d'une réunion culturelle de l'UNESCO[2].
La flécherande offre régulièrement, depuis 2006, des cours de fléché tissé aux doigts au Centre d'arts textiles de la Maison Routhier[3]. Depuis 2017, elle dispense également des formations à la Maison des métiers d'art de Québec, donnant des cours en visioconférence pendant la pandémie de covid-19 (entre 2019 et 2021).
En novembre 2009, l'artisane participe à la Conférence nord-américaine sur la Conservation du textile à Québec ; plusieurs restaurateurs de musées internationaux bénéficieront des ateliers d'initiation au tissage aux doigts, de même que de la démonstration de son savoir-faire devant un public[9]. Grâce à son influence dans le milieu, elle parvient, toujours en 2009, à réintroduire le terme flécherand, reconnu par le grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française, qui désigne l'artisan pratiquant la technique traditionnelle du fléché[10]'[3].
En 2014, Yvette Michelin érige, avec l'ethnomuséologue Claude Corriveau, l'exposition Le fléché, bien plus qu'une ceinture !, présentée à la Maison des jésuites de Sillery[11].
Prix et distinctions
En mai 2011, la Ville de Québec reconnaît l'importance de son implication et lui décerne une mention d'honneur à l'occasion des Prix du patrimoine dans la catégorie « Porteurs de tradition »[4]. Ce n'est que deux années plus tard, en juin 2013, que l'artisane reçoit formellement ce prix[12]. En mai 2012, le Centre de valorisation du patrimoine vivant applaudit l'originalité qu'elle introduit au sein de la diffusion et de la pratique du fléché lui remettant le prix Innovation/tradition[4]. L'année suivante, elle et cinq autres collègues (incluant Françoise Dufresne-Bourret, Monique Genest LeBlanc, Marie-Berthe Guibault-Lanoix, France Hervieux et Jocelyne Venne) sont honorées au Centre régional d'animation du patrimoine oral par la Société québécoise d'ethnologie et le Centre québécois du patrimoine vivant en tant que flécherandes investies[13]. En 2019, son engagement communautaire et sa contribution patrimoniale lui valent la Médaille de la Ville de Québec[14]. En mai 2022, Yvette Michelin reçoit la médaille du Lieutenant-gouverneur (médaille d'argent)[15].
Monographies
- Fléché traditionnel et actuel. L'art du fléché québécois de la ceinture à la parure. Éditions Les Flécherands du Saint-Laurent, Québec, 2015, 88 pages. (ISBN 978-29815209-0-6)
Articles
- « Une prouesse technique et esthétique ». Continuité, 173 (été 2022), p. 42-43.
Notes et références
- Sophie Côté, « 45 ans à tisser des ceintures fléchées », Le Journal de Québec,‎ (lire en ligne)
- Claude Vaillancourt, « La véritable emblème du Carnaval, c'est la ceinture fléchée! », Le Soleil,‎ , A-12 (lire en ligne)
- Fanny Lévesque, « Piquée par le fléché », Le Soleil,‎ , p. 6-7 (lire en ligne)
- Louise Décarie, « Prix, honneurs et distinctions », Rabaska. Revue d'ethnologie de l'Amérique française,‎ , p. 224-225 (lire en ligne)
- « Quoi faire en fin de semaine », sur numerique.banq.qc.ca, La Presse, (consulté le ), F5 Arts et spectacles
- « Des pièces de fléché uniques », Le Soleil,‎ , A-9 (lire en ligne)
- « Le Carnaval », Le Soleil,‎ , p. C-4 (lire en ligne)
- Rapport Annuel 2016-2017, Québec, Le Carnaval de Québec Inc., , 13 p. (lire en ligne), p. 8
- Pierre Champagne, « Notre « fléché » », Le Soleil,‎ , p. 39 (lire en ligne)
- Michèle Laferrière, « Le fléché, d'hier à aujourd'hui », Le Soleil,‎ , M24-M25 (lire en ligne)
- Suzanne Marchand, « « Le fléché, bien plus qu’une ceinture ! » Exposition présentée à la Maison des jésuites de Sillery, du 19 mars au 14 décembre 2014, Québec (Québec). Commissaires de l’exposition : Yvette Michelin et Claude Corriveau. », Rabaska. Revue d'ethnologie de l'Amérique française,‎ , p. 327-328 (lire en ligne)
- Gisèle Thériault, « Prix, honneurs, distinctions », Rabaska. Revue d'ethnologie de l'Amérique française,‎ , p. 179 (lire en ligne)
- Jean-Pierre Pichette, « Société québécoise d'ethnologie », Rabaska. Revue d'ethnologie de l'Amérique française,‎ , p. 306 (lire en ligne)
- « Médailles du 411e anniversaire de Québec. Rémy Normand salue la flécherande Yvette Michelin », Le Journal de Sainte-Foy,‎ , p. 7 (lire en ligne)
- « Prix, honneurs et distinctions », Rabaska. Revue d'ethnologie d'Amérique française,‎ , p. 260 (lire en ligne )
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- « Le fléché, patrimoine immatériel du Québec », Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 20 avril 2017, sur Youtube
- «Le fléché québécois», par Philippe-Antoine St-Pierre-Gilbert, concours vidéo en patrimoine vivant, 2015, sur YouTube
- «À l'écoute du fléché d'Yvette - Patrimoine vivant et moment présent», par ès TRAD, 2021, sur Youtube