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Yves PĂ©ron

Yves Péron, né le à Plounérin et mort le à Pujols[1], est un résistant français. Il fut député membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante.

Yves PĂ©ron
Fonctions
Député de 1946-1951
puis1956-1958
–
Gouvernement Quatrième République
Groupe politique PC
Biographie
Nom de naissance Yves Marie PĂ©ron
Date de naissance
Lieu de naissance Plounérin (Côtes-du-Nord)
Date de décès
Lieu de décès Pujols (Gironde)
RĂ©sidence Dordogne

Biographie

Permanent de la CGT puis du Parti communiste, militant clandestin après les pactes germano-soviétiques[2], il est condamné par le tribunal militaire de Périgueux à cinq ans d'emprisonnement en [3].

Détenu à la prison militaire de Nontron, il fera connaissance avec Jean Chaintron[4] mais ne s'évade pas alors qu'il travaille dans deux entreprises successives de la ville. Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, à l'initiative de codétenus, il profite enfin d'une alerte au bombardement sur la Poudrerie de Bergerac pour s'évader et rejoindre le maquis de Coustellier, dit "Soleil" en forêt de la Bessède, tout juste passé aux FTP. Il est aussitôt promu lieutenant. Au mois d'août, il préside le jugement clandestin du vice-amiral Charles Platon, ancien ministre des Colonies dans le gouvernement de Vichy de 1940 à 1943, anglophobe et partisan de la collaboration. Hostile à Charles de Gaulle, Charles Platon, a été enlevé par Michel Schneersohn qui sera après guerre le maire de Mussidan de 1946 à 1947. André Urbanovitch alias Double-mètre tient le rôle du défenseur pour la seule et unique fois de sa vie. Anecdote parmi ses multiples auditions et exécutions sommaires, Double-mètre aura, dans son bureau du "Service d'ordre patriotique", à Périgueux, Maurice Chevalier qui dans ses mémoires qualifiera de « plus mauvais quart d’heure de sa vie ».

De fait, Urbanovitch sera, aux ordres de Péron, le chef opérationnel de l’épuration violente de l’été de la Libération[5] - [6] - [7]. Dès que le chef-lieu du Périgord aura été vidé par les Allemands, Péron arborera les insignes de lieutenant-colonel[2].

Député de la Dordogne lors des deux assemblées constituantes puis aux législatives de novembre 1946 Péron refuse de voter la confiance à Paul Ramadier, le . Les ministres communistes sont renvoyés du gouvernement. C'est la fin du tripartisme et la création de la troisième force (SFIO + radicaux + MRP)[8].

Yves Péron est vice-président de la Haute Cour de Justice en 1945 et 1946 et est désigné comme juge titulaire « pris hors de l’Assemblée » en 1951[9]. Ainsi il ne ménagera pas l'ancien ministre Georges Bonnet.

Péron, battu aux législatives de 1951, retrouve son siège en 1956. Deux ans plus tard, il est de l’Assemblée nationale lorsqu'elle accorde sa confiance au gouvernement formé par Charles de Gaulle. Comme Mendès France, Mitterrand, une partie des socialistes et des radicaux, il est avec les communistes pour voter contre.

Il se présente par la suite à la députation jusqu'en 1974, mais doit à chaque fois s’incliner devant le candidat gaulliste Yves Guéna. Il poursuit une carrière d’élu local, siégeant au conseil général de la Dordogne (1972-1977) et au Conseil régional d'Aquitaine (1972-1977) sous le mandat de Jacques Chaban-Delmas[10].

Yves Péron est secrétaire de la fédération communiste de Dordogne jusqu'en 1976. Il est suppléant au Comité central du Parti de 1962 à 1975. René Chouet siégea au secrétariat fédéral communiste de 1952 à 1968 et sera l'exécutant du premier secrétaire appointé, Yves Péron[11].

Décoré de la Croix de guerre, de la médaille de la Résistance, et Officier de l'ordre de l'Empire britannique « Most Excellent Order of the British Empire »[3].

À Boulazac, un groupe scolaire de la ville communiste porte son nom[9]. Il a été inhumé à Pujols-sur-Dordogne[9]. Sa carrière d'apparatchik et de bien moindre résistant qu'il n'avait été dit a été largement évoquée dans la thèse d'histoire de Jean-Jacques Gillot, Les communistes en Périgord (Pilote 24, 2007). Avec Jacques Lagrange, celui-ci a aussi évoqué son rôle dans l'épuration en Périgord.

Député de la Dordogne de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958[3]

Anciens mandats locaux

Il a été conseiller municipal de Périgueux[9], conseiller général de la Dordogne[3] et Conseiller régional d'Aquitaine[3]

Notes et références

  1. Archives départementales des Côtes-d'Armor, commune de Plounérin, année 1914, acte de naissance no 23, vue 13/23
  2. Dictionnaire de la Résistance - Dordogne - occupation, collaboration, libération, épuration, Pilote 24, Périgueux, 2007 par Jacques Lagrange (p. 161-162)
  3. (fr) « Biographies des députés de la IVe République > Yves PÉRON », sur www.assemblee-nationale.fr
  4. « Yves Péron et les trotskistes de la prison militaire de Nontron en 1944 », sur Histoire pénitentiaire et Justice…, (consulté le ).
  5. Jean-Paul Lefebvre-Filleau et Gilles Perrault, Ces Français qui ont collaboré avec le IIIe Reich, , 544 p. (ISBN 978-2-268-09102-0, lire en ligne), p. 265.
  6. « URBANOVITCH Andrj, dit « André » ou "Doublemètre" », sur genea24.fr (consulté le ).
  7. (en) « Epuration en Dordogne en 1945 : Doublemètre. », sur calameo.com (consulté le ).
  8. « Mai 1947, exclusion des ministres communistes et répression des grèves », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (fr) « L’école du Vieux Bourg est baptisée "Groupe scolaire Yves Peron". Mais savez-vous qui était cet homme ? Petite biographie issue d’un article de la Dordogne libre (02/01/2001) », sur www.ville-boulazac.fr
  10. hervé chassain, « Yves Guéna : retour vers le passé », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  11. « CDM 24 », sur cdm24.fr (consulté le ).
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