Yousouf Karamanli
Yousouf (ibn Ali) Karamanli (var. Caramanli, Qaramanli ou encore al-Qaramanli), né en 1766 et mort en 1838, est un pacha de Tripoli de la dynastie Karamanli.
Accession au trône
Yousouf Karamanli est né à Tripoli en 1770 dans la famille d'origine turque Karamanli (d'après la cité de Karaman). Son frère, Hamet Karamanli, est déposé en 1793 par un officier ottoman du nom d'Ali Benghoul. Ce dernier procède alors à la restauration de la souveraineté ottomane sur Tripoli. Toutefois, en 1795, Yousouf regagne Tripoli et reprend possession du trône avec l'aide du bey de Tunis, exilant Hamet et restaurant la dynastie Karamanli.
Guerres barbaresques
En 1801, Yousouf exige un tribut de 250 000 $ aux États-Unis[2]. Le président Thomas Jefferson, confiant en la capacité de la nouvelle United States Navy à protéger les navires marchands américains, refuse de céder aux exigences du pacha. Ce dernier finit par déclarer la guerre en .
En 1803, la Navy met en place avec succès un blocus des ports de la régence de Tripoli. Après quelques succès initiaux, dont principalement la capture de la Philadelphia, la bataille de Derna marque un tournant qui présage la signature du traité de paix, le .
Déclin de la dynastie Karamanli
Vers 1819, de nombreux traités signés lors des guerres napoléoniennes font leurs effets. Le Etats barbaresques sont en effet contraints d'abandonner leurs activités corsaires, provoquant le déclin de l'économie de Tripoli[3]. Yousouf Kamaranli tente de compenser ces pertes en encourageant le commerce transsaharien. Il doit toutefois faire face aux idées abolitionnistes apparues en Europe et dans une moindre mesure aux États-Unis. Cette tentative se solde par un échec.
Affaibli, le pacha de Tripoli doit également faire face aux pressions de ses trois fils. Il finit par abdiquer en 1832 en faveur de son fils Ali II, mais la guerre civile ne tarde pas à faire son retour. Le sultan Mahmoud II envoie ses troupes sous prétexte de restaurer l'ordre mais en profite pour déposer Ali II et le contraindre à l'exil, marquant la fin de la domination Karamanli sur Tripoli qui devient indépendante[4].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Yusuf Karamanli » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Liste des dirigeants de la Libye », sur le site Chiefa Coins (consulté le ).
- Allen 1905, p. 90.
- Hume 1980, p. 311.
-
- (en) « Karamanlis », sur Country Studies (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (en) Gardner Weld Allen, Our navy and the Barbary corsairs, Boston, Mifflin and Company, , 354 p. (OCLC 2618279, lire en ligne)
- (en) John C. Fredriksen, « Karamanli, Yusuf », dans America's military adversaries : from colonial times to the present, Santa Barbara, ABC-CLIO, , 621 p. (ISBN 9781576076040)
- (en) L. J. Hume, « Preparations for Civil War in Tripoli in the 1820s : Ali Karamanli, Hassuna D'Ghies and Jeremy Bentham », The journal of African American history, vol. 21, no 3, , p. 311-322 (ISSN 0021-8537, OCLC 772537006)
Autre bibliographie
- (en) Kọla Fọlayan, Tripoli during the reign of Yūsuf Pāshā Qaramānlī, Ile-Ife, University of Ife Press, coll. « Ife history series » (no 1), , 203 p. (ISBN 978-978-136-003-9)
- (en) Joshua E. London, Victory in Tripoli : how America's war with the Barbary pirates established the U.S. Navy and built a nation, Hoboken, Wiley Pub., , 276 p. (ISBN 978-0-471-44415-2)
- (en) Nora Lafi, Une ville du Maghreb entre ancien régime et réformes ottomanes : genèse des institutions municipales à Tripoli de Barbarie, 1795-1911, Paris, L'Harmattan, coll. « Villes / histoire, culture, société », , 305 p. (ISBN 2-7475-2616-X, lire en ligne)
- (en) K. S. McLachlan, « Tripoli and Tripolitania : Conflict and Cohesion during the Period of the Barbary Corsairs (1551-1850) », Transactions of the Institute of British Geographers, new Series, vol. 3, no 3, , p. 285-294 (ISSN 0020-2754, OCLC 5548802381)
Liens externes
- (en) « Karamanlis », sur Country Studies
- (en) « Liste des dirigeants de la Libye », sur World Statesmen