Youn Sun Nah
Na Yoon-sun[1] (en corĂ©en : ëì€ì ), dite « Youn Sun Nah », nĂ©e le Ă SĂ©oul, est une chanteuse de jazz sud-corĂ©enne.
Naissance |
Séoul, Corée du Sud |
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Genre musical | Jazz |
Années actives | Depuis 1995 |
Labels | ACT, Warner EMI Korea |
Site officiel | younsunnah.com |
Na Yoon-sun | |
Hangeul | ëì€ì |
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Romanisation révisée | Na Yun-seon |
McCune-Reischauer | Na YunsĆn |
Origine de son nom
Youn Sun est un nom qui trouve son origine dans la légende d'un roi coréen qui portait une couronne pourvue d'une pierre de jade. C'était un bon souverain, alors afin de ne pas entendre les mauvais conseils de ses serviteurs, il glissait la pierre dans son oreille. Sun fait référence à cette légende, auquel est rattaché Youn qui signifie « jade » en coréen[2].
Biographie
Fille dâun pĂšre chef de chĆur et dâune mĂšre actrice de comĂ©dies musicales, Youn Sun Nah baigne dans un environnement musical depuis son enfance[3]. Elle commence Ă apprendre le piano Ă 5 ans, puis arrĂȘte Ă l'Ăąge de 13 ans[3]. Elle poursuit des Ă©tudes de lettres et sort diplĂŽmĂ©e de lâuniversitĂ© Konkuk en 1992. Câest dans le courant de lâannĂ©e 1993, aprĂšs une saison Ă travailler dans une entreprise de mode, quâelle se lance dans une premiĂšre expĂ©rience de chanteuse avec le Korean Symphony Orchestra sur un rĂ©pertoire gospel[3]. Elle participe ensuite Ă plusieurs comĂ©dies musicales. Ses performances lui valent ses premiĂšres rĂ©compenses et les sollicitations de plusieurs compagnies. Câest alors quâelle dĂ©cide de tout plaquer et de repartir Ă zĂ©ro.
En 1995, elle choisit Paris pour Ă©tudier la musique et le chant. La ville l'attire depuis que ses parents lui ont fait connaĂźtre, enfant, la chanson française[4]. Elle sâinscrit au CIM, alors seule Ă©cole de jazz de la capitale[5], Ă lâInstitut national de musique de Beauvais et au Conservatoire Nadia et Lili Boulanger. Son penchant naturel pour le jazz se rĂ©vĂšle dĂšs lors quâelle commence Ă jouer dans les clubs parisiens en 1996-1997. Elle se fait rapidement remarquer par le contrebassiste Jacques Vidal qui lâinvite sur son disque Ramblinâ (1999). Elle enchaĂźne les prix de concours (La DĂ©fense, Saint Maur, MontmartreâŠ), continue Ă sillonner les clubs et participe Ă ses premiers festivals.
En 2001, elle autoproduit son premier album Reflets qui sort finalement en CorĂ©e chez Sony Music (Ă prĂ©sent Warner EMI Korea). Cet album en forme de souvenir de ses annĂ©es parisiennes rencontre un large public et lui permet de rĂ©aliser ses premiĂšres tournĂ©es dans son pays natal. ParallĂšlement, elle commence Ă se faire connaĂźtre en France avec un quintet formĂ© avec des musiciens parisiens (David Georgelet, Yoni Zelnik, David Neerman et Guillaume Naud puis Benjamin Moussay) avec lesquels elle enregistrera deux albums dont le remarquĂ© So I Am... paru en 2004. ParallĂšlement elle reçoit de nouvelles rĂ©compenses parmi lesquelles le Prix de la meilleure jeune artiste de lâannĂ©e 2005 en CorĂ©e ainsi que le Grand Prix du concours Jazz Ă Juan RĂ©vĂ©lations.
PartagĂ©e entre Paris et SĂ©oul depuis une dizaine dâannĂ©es, Youn Sun Nah choisit alors de passer plus de temps sur son continent natal. Pendant prĂšs de deux saisons elle se consacre presque exclusivement Ă un projet dâalbum Memory Lane et des tournĂ©es en Asie. Elle donne tout de mĂȘme quelques concerts en France et aux Ătats-Unis (Jazz at Lincoln Center).
En 2009, elle sort un nouvel album Voyage avec le label allemand ACT, quâelle enregistre avec des musiciens europĂ©ens, les SuĂ©dois Ulf Wakenius et Lars Danielsson, le NorvĂ©gien Mathias Eick et le Français Xavier Desandre Navarre. Cette nouvelle collaboration avec le label ACT lui ouvre de nouvelles perspectives et elle commence Ă tourner de plus en plus en Europe, notamment avec le duo voix/guitare quâelle constitue avec Ulf Wakenius[6]. Ils effectuent plus dâune soixantaine de concerts ensemble dans une vingtaine de pays en Europe (France, Angleterre, Allemagne, Espagne, SuĂšde, Finlande, Pologne, Estonie, SuisseâŠ) en Asie (CorĂ©e du Sud, Chine, MalaisieâŠ) et au Canada. Voyage est rĂ©compensĂ© par le Prix du meilleur album jazz 2009 en CorĂ©e du Sud. En France et en Europe, lâaccueil mĂ©diatique est toujours aussi favorable pour le travail singulier de Youn Sun Nah, notamment par les magazines Jazzman[7], Citizenjazz.com[8], LibĂ©ration[9], et Jazzwise[10].
En 2009, Youn Sun Nah est décorée du grade de chevalier des Arts et des Lettres[11].
Fin , elle sort un nouvel album Same Girl, toujours sur le label allemand ACT. Lâalbum est Ă nouveau distinguĂ© par la presse (« Choc » Jazz Magazine, « ELU » Citizenjazz.com...) et se place en premiĂšre place des meilleures ventes dâalbums jazz en France durant tout le mois dâoctobre [12]. Le , Same Girl est rĂ©compensĂ© par lâAcadĂ©mie du Jazz en recevant le Prix Mimi Perrin du Jazz Vocal 2010 (pour le meilleur album de jazz vocal de l'annĂ©e). Lâalbum figure aussi parmi les quatre finalistes dans la catĂ©gorie Grand Prix de lâAcadĂ©mie qui rĂ©compense le meilleur album de lâannĂ©e. L'album devient disque dâor en France aprĂšs avoir Ă©tĂ© meilleure vente de disques de jazz de lâannĂ©e 2011[3]. Lâalbum est aussi rĂ©compensĂ© par le Prix du Jazz vocal de lâAcadĂ©mie du jazz ainsi quâun Korean Music Award. Dans le mĂȘme temps Youn Sun Nah reçoit en Allemagne un Echo award en tant que meilleure chanteuse internationale de jazz en 2011. En 2012, le gouvernement corĂ©en lui dĂ©cerne un prix spĂ©cial pour sa contribution Ă la culture populaire et aux arts.
Au printemps 2013, la sortie de son troisiĂšme album pour le label ACT, intitulĂ© Lento, est suivie dâune nouvelle tournĂ©e internationale qui dĂ©bute en France avant de se poursuivre en Europe, en Asie et en AmĂ©rique du Nord.
En 2014, à l'occasion de la cérémonie de clÎture des Jeux olympiques d'hiver dans le Stade olympique Ficht à Sotchi, elle participe, aux cÎtés de Lee Seung-Chul et Jo Sumi, à la présentation de la ville de PyeongChang qui accueille les Jeux suivants.
Le Théùtre national de Corée (The National Theater of Korea) lui confie la direction artistique de l'édition 2015 du festival de musiques traditionnelles coréennes Yeowoorak.
En , elle sort un nouvel album : She Moves On, pour le label ACT. Il s'ensuit une nouvelle tournée, entre 2017 et 2018, en quintet dans toute l'Europe et dans plusieurs festivals de jazz. Et en 2019, elle publie l'album Immersion, comprenant des compositions initiales ainsi que des reprises de Marvin Gaye, de Michel Legrand, ou de Leonard Cohen[4].
Le 28 novembre 2019, elle est promue au rang dâOfficier des Arts et des Lettres par le ministĂšre de la Culture[13].
Discographie
- 2001 : Reflets (HUB Music/Warner EMI Korea)
- 2002 : Light for the People (In Circum Girum/Socadisc)
- 2003 : Down by Love (HUB Music/Warner EMI Korea)
- 2004 : So I Am (In Circum Girum/Socadisc)
- 2007 : Memory Lane, Pop Project (Seoul Record/LOEN)
- 2009 : Voyage (ACT/distribution Harmonia Mundi)
- 2010 : Same Girl (ACT/distribution Harmonia Mundi)
- 2013 : Lento (ACT/distribution Harmonia Mundi)
- 2017 : She Moves On (ACT)
- 2019 : Immersion (HUB Music/Warner)
- 2022 : Waking World (Arts Music/Warner Music)
Notes et références
- Son nom de famille est Na ; dans la tradition coréenne, on a un nom de famille et un postnom.
- « #INTERVIEW Youn Sun Nah », sur Le Jazzophone, (consulté le )
- Interview de Youn Sun Nah, Chic Coréenne, Jazz Magazine no 647, mars 2013, p. 20-27.
- Florence Colombani, « Les merveilles de Youn Sun Nah », Journal du dimanche,â (lire en ligne)
- « Youn Sun Nah, jazz en expansion », sur Libération (consulté le )
- « Vagabond de Ulf Wakenius (Jazz) : la critique Télérama », sur Télérama, (consulté le )
- Choc de Jazzman no 157, mai 2009.
- Diane Gastellu, Critique de Voyage sur CitizenJazz.com, 14 septembre 2009.
- http://jazz.blogs.liberation.fr/pfeiffer/2009/04/la-voix-en-porcelaine-de-la-jolie-cor%C3%A9enne-youn-sun-nah-me-rappelle-le-filet-de-brume-qui-enlace-d%C3%A9licatement-la-montagne.html.
- "Youn Sun Nah has a wonderfully clear voice, with superb melismatic control and dynamic poise especially in soft passages. She is a welcome new presence on the international jazz scene. - Stephen Graham, Jazzwise.
- « Nah Youn-sun dĂ©corĂ©e Chevalier de lâOrdre des arts et lettres », sur world.kbs.co.kr (consultĂ© le )
- « Programmes et podcast », sur tsfjazz.com (consulté le ).
- « Youn Sun Nah, une autrice-compositrice est née », sur France Musique, (consulté le )
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) AllMusic
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (en) Songkick
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb