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Yogi Chen

Chen Chien Ming (chinois : é™łć„æ°‘ ; pinyin : ChĂ©n JiĂ nmĂ­n ; 1906-1987), aussi connu sous le nom de Yogi C. M. Chen ou simplement de Yogi Chen, est un ermite chinois qui vĂ©cut Ă  Kalimpong, en Inde, de 1947 Ă  1972, annĂ©e oĂč il partit pour les États-Unis, oĂč il resta jusqu'Ă  la fin de sa vie[1].

Yogi Chen
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Activités

Biographie

D’aprĂšs Ole Nydahl, Chen, pendant sa jeunesse en Chine, Ă©tait terrifiĂ© par la mort et avait pratiquĂ© des exercices taoĂŻstes destinĂ©s Ă  prolonger la vie. Plus tard, il se tourna vers le bouddhisme et partit pour le Tibet, Ă  la recherche d’enseignements. Il y vĂ©cut notamment plusieurs annĂ©es dans une grotte. Au Kham, il rencontra la cĂ©lĂšbre exploratrice française, Alexandra David-NĂ©el[2]. Il est toutefois Ă  noter, qu'en Chine mĂȘme, Yogi Chen s'Ă©tait dĂ©jĂ  tournĂ© vers le bouddhisme : il y reçut les prĂ©ceptes de laĂŻcs du grand rĂ©formateur du bouddhisme chinois, Tai Xu[3].

Son autobiographie, écrite alors qu'il vivait à Kalimpong, avant son « aventure américaine », indique que c'est également en Chine qu'il commença à s'intéresser au bouddhisme ésotérique et à le pratiquer, avec Guru Gelu Rinpoché (Gelugpa), puis Nona Rinpoché (Nyingmapa)[4].

Il eut comme disciples deux bhikkhus anglais, Sangharakshita et Khantipalo (pl). Ensemble, les trois hommes compilĂšrent un livre, Buddhist Meditation, Systematic and Practical[5]. Sangharakshita posait des questions Ă  Yogi Chen, et Khantipalo notait les rĂ©ponses et compilait l’ensemble[6].

Lama Ole Nydahl rendit plusieurs fois visite Ă  Yogi Chen Ă  Kalimpong. Il raconte que Chen n’avait pas quittĂ© son ermitage durant les vingt-quatre annĂ©es prĂ©cĂ©dant ces visites. Il fut aussi surpris de dĂ©couvrir que Chen avait des critiques Ă  faire au sujet de plusieurs lamas bien connus, que Nydahl avait naĂŻvement cru ĂȘtre parfaits[7]. Durant les annĂ©es qu’il passa Ă  son ermitage (qui Ă©tait en fait un petit bungalow au bord du bazar de Kalimpong, bien qu’il ait Ă©tĂ© Ă  l’extĂ©rieur de la ville avant que celle-ci ne s’étende), Yogi Chen passait la plus grande partie de ses journĂ©es Ă  mĂ©diter. Il recevait rarement des visiteurs[8].

Sangharakshita et Khantipalo décrivent tous deux Chen comme étant « excentrique » [9], mais les deux hommes[10] - [11] et Lama Nydahl[12], avaient une haute considération pour ses réalisations spirituelles.

Sangharakshita considĂšre Chen comme un de ses maĂźtres, tout en disant que le yogi refusait de se considĂ©rer lui-mĂȘme comme un maĂźtre[11]. Lama Nydahl a parlĂ© de Chen comme du « grand Yogi Chen » et comme d’un « maĂźtre hautement accompli »[13].

Sangharakshita prĂ©senta le poĂšte Allen Ginsberg Ă  Yogi Chen, Ă  Kalimpong[14]. Aux États-Unis, Chen fut approchĂ© par Carlos Castaneda, qui lui raconta qu’on lui enseignait comment produire un « double » de lui-mĂȘme, et qui lui demanda s’il existait des pratiques similaires dans le bouddhisme. « Bien sĂ»r, rĂ©pondit Yogi Chen, il y a des mĂ©thodes permettant de produire jusqu'Ă  six Ă©manations de soi-mĂȘme. Mais Ă  quoi bon ? On a alors six fois plus de problĂšmes ». Daniel C. Noel, qui relate cette anecdote, dit que Chen Ă©tait considĂ©rĂ© comme un « saint local »[15].

Daniel Odier décrit aussi une rencontre avec Yogi Chen à Kalimpong en 1968 dans son livre Tantric Quest (Inner Traditions).

Aux États-Unis, commença une nouvelle pĂ©riode de la vie du grand sage. Il commença Ă  y enseigner et Ă  faire traduire ses enseignements en anglais. L'ensemble de ses enseignements est aujourd'hui compilĂ© dans ce qui s'appelle le Chenian oĂč Ɠuvres complĂštes des Ɠuvres de Yogi Chen[16]. Par ailleurs, il fit la rencontre aux États-Unis du Dr Yutang Lin qui devint son principal disciple, et son successeur.

En effet, contrairement aux intentions qu'il avait exprimées à Kalimpong de ne pas désigner d'héritiers à ses enseignements et de ne pas établir de structure ou d'école propre. Avant sa mort, celui-ci décida de donner un nom à son enseignement regroupant les Trois Kayas en Un, comme il aimait à le dire, et fonda le Dharma Lineage of the Adi Buddha Mandala. Il désigna également avant sa mort le Dr Yutang Lin comme successeur[17]. Celui-ci est toujours actif aujourd'hui et s'est occupé de la numérisation et de la traduction de la majorité des enseignements écrits de Yogi Chen.

À sa mort, ses disciples, rĂ©unis autour du Dr Yutang Lin, lui ont dĂ©diĂ© un stupa Ă  TaĂŻwan[18], dans lequel ses cendres rĂ©sident. Les activitĂ©s altruistes qu'Yogi Chen avait mises en place comme la tenue rĂ©guliĂšre de puja ou homa pour le bien de tous les ĂȘtres ainsi que les visites de cimetiĂšres afin de dissĂ©miner du Powa rice en vue de la bonne renaissance de tous les ĂȘtres, est toujours pratiquĂ©e aujourd'hui par les successeurs de Yogi Chen.

Références

  1. (en) Dharmachari Kulananda, Teachers of Enlightenment: the refuge tree of the Western Buddhist Order, Windhorse Publications, 2000, p. 240.
  2. (en) Lama Ole Nydahl, Entering the Diamond Way: Tibetan Buddhism Meets The West, Blue Dolphin, 1985, p. 126-127.
  3. (en) « Autobiography of Yogi Chen »
  4. (en) « Autobiography of Yogi Chen »
  5. (en) Chien Ming Chen & Bhikkhu Khantipalo, Buddhist Meditation, Systematic and Practical (Volume 42 de Hsientai fohsĂŒeh tahsi), Mile ch’upanshe, 1983 ; disponible en ligne sur le site de Yogi Chen.
  6. (en) Khantipalo Lawrence, Noble Friendship: Travels of a Buddhist Monk, Windhorse Publications, 2002, p. 140.
  7. (en) Lama Ole Nydahl, Entering the Diamond Way: My Path Among the Lamas, Blue Dolphin, 1985, p. 125.
  8. (en) Dharmachari Kulananda, Teachers of Enlightenment: the Refuge Tree of the Western Buddhist Order, Windhorse Publications, 2000, p. 235.
  9. (en) J.O. Mallander, In the Realm of the Lotus: A Conversation About Art, Beauty and the Spiritual Life, Windhorse Publications, 1995, p. 32 ; et Khantipalo Lawrence, Noble friendship: travels of a Buddhist monk, Windhorse Publications, 2002, p. 147.
  10. (en) Khantipalo Lawrence, Noble Friendship: Travels of a Buddhist Monk, Windhorse Publications, 2002, p. 144.
  11. Urgyen Sangharakshita, Moving Against the Stream: The Birth of a New Buddhist Movement, Windhorse Publications, 2002, p. 336.
  12. (en) Lama Ole Nydahl, Entering the Diamond Way: Tibetan Buddhism Meets The West, Blue Dolphin, 1985, p. 126.
  13. (en) Stefan Watzlawek et Melanie Zaremba, Lama Ole Nydahl - On the Meditation on the 16th Karmapa, dans Buddhism Today, vol. 20, 2007.
  14. (en) Urgyen Sangharakshita, Moving Against the Stream: The Birth of a New Buddhist Movement, Windhorse Publications, 2002, p. 106.
  15. (en) Daniel C. Noel, Seeing Castaneda: Reactions to the "Don Juan" Writings of Carlos Castaneda, Putnam, 1976, p. 59.
  16. (en) « Complete Chenian Collection »
  17. (zh) « The Chinese version of Guru Chen's will »
  18. « A Blessed Pilgrimage - section 17 »

Liens externes

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