Yadav
Les YÄdava dĂ©signent le regroupement dâau moins trois grandes communautĂ©s indiennes (Ahirs, Gauls,Gopis et Goalas[1]) vivant de lâĂ©levage. Historiquement, dans le sud de lâAwadh, dans les provinces du nord-ouest de lâInde et dans la province de Bihar, des communautĂ©s aristocratiques (exemptes du travail manuel) s'Ă©taient taillĂ©es de petites enclaves au sein de terres cultivĂ©es par les castes paysannes.
Le mot ancien dĂ©signant ces bergers en langue hindi semble avoir Ă©tĂ© ce terme de gaula[2] (avec les variantes : gowalla, goyalla, gopa, goalla), dont lâĂ©tymologie est le mot hindi go (« vache ») + Ïalla (« occupĂ© à »).
Traditionnellement, les Yadava Ă©taient des bergers et, en tant que tels, Ă©chappaient au systĂšme plutĂŽt urbain des castes[3]. PrĂ©sents en Inde comme au NĂ©pal, ils se revendiquent depuis le XIXe siĂšcle[4] - [3] dans le cadre d'un mouvement de conscience sociale et politique, comme descendants du mythique roi Yadu, ce qui en ferait les membres de la caste des rois et guerriers (kshatriya)[5] - [3] - [6] ; Dans plusieurs Ă©tats indiens, ils sont rĂ©pertoriĂ©s comme « classe arriĂ©rĂ©e[7] » (Other Backward Classes, OBC). Mais par leur nombre, leur prĂ©sence Ă travers tout le sous-continent, par un rĂŽle actif dans les armĂ©es britannique puis indienne[4], par lâimplication et la compĂ©tition dans de nouveaux secteurs de l'Ă©conomie et de la politique[6], ils ont Ă©mergĂ© comme les personnes les plus influentes. Ainsi, dans leur quĂȘte de statut social au sein de la sociĂ©tĂ© hindoue, les Yadavas privilĂ©gient la promotion individuelle par les Ćuvres plutĂŽt que le reclassement de l'ensemble de leurs communautĂ©s en tant qu'ethnie ou communautĂ© culturelle de l'Inde[8].
Aujourd'hui, les Yadava regroupent plusieurs communautĂ©s socio-ethniques : Ahirs de langue hindi, Gavli du Maharashtra[9], Goala de lâAndhra Pradesh et Konar du Tamil Nadu. Dans le nord de lâInde, oĂč lâhindi est dominant, les termes « Ahir », « Gwala » et « Yadava » sont Ă peu prĂšs synonymes[10].
Notes et références
- Leon Swartzberg, The north Indian peasant goes to market, New Delhi, Motilal Banarsidass, (lire en ligne), p. 11
- John Henry Hutton, Caste in India : its nature, function and origins, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 113
- (en) William R. Pinch, Peasants and monks in British India, Berkeley, University of California Press, , 242 p. (ISBN 0-520-20061-6, lire en ligne), p. 90 « Gopis, Goalas, and Ahirs, who would by early 1900s begin referring to themselves as Yadav kshatriyas, had long sought and attained (after 1898) recruitment as soldiers in the British Indian army, particularly in the Western Gangetic Plain ».
- D'aprĂšs Jaffrelot, op. cit., pp. 210â211.
- Lawrence S. Leshnik et GĂŒnther-Dietz Sontheimer, Pastoralists and nomads in South Asia, O. Harrassowitz, (lire en ligne), p. 218 « The Ahir and allied cowherd castes (whether actually pastoralists or cultivators, as in the Punjab) have recently organized a pan-Indian caste association with political as well as social reformist goals using the epic designation of Yadava (or Jadava) Vanshi Kshatriya, ie the warrior caste descending from the Yadava lineage of the Mahabharata fame. »
- Cf. National Commission for Backward Classes, central list by state.
- DâaprĂšs Christophe Jaffrelot, India's silent revolution: the rise of the lower castes in North India, Londres, C. Hurst & Co., (ISBN 978-1-85065-670-8, lire en ligne), p. 211.
- DâaprĂšs Jaffrelot op. cit., p. 187.
- D'aprÚs Susan Bayly, op. cit., p.383, « Ahir » désigne une caste plébéienne du nord de l'Inde formée de bergers, aussi appelés Yadav.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Yadav » (voir la liste des auteurs).