Volques Tectosages
Les Volques Tectosages sont un peuple celte originaire de Bohème, où ils se seraient installés d'après Jules César (se référant lui-même à un ouvrage d'Ératosthène du IIIe siècle av. J.-C.) , dans la forêt hercynienne[1]. « Il fut un temps où les Gaulois surpassaient les Germains en bravoure, portaient la guerre chez eux, envoyaient des colonies au-delà du Rhin parce qu'ils étaient trop nombreux et n'avaient pas assez de terres. C'est ainsi que les contrées les plus fertiles de la Germanie, au voisinage de la forêt Hercynienne, forêt dont Eratosthène et certains autres auteurs grecs avaient, à ce que je vois, entendu parler, – ils l'appellent Orcynienne – furent occupées par les Volques Tectosages, qui s'y fixèrent ; ce peuple habite toujours le pays, et il a la plus grande réputation de justice et de valeur militaire ».
Une partie s'installe sur les hauteurs de la vallée de la Garonne au IIIe siècle av. J.-C. Leur déplacement vers le sud de la Gaule pourrait être lié aux débouchés qu'offrait le mercenariat (offres de la part des Grecs, Carthaginois et Romains).
En s'installant dans la région, ils supplantent et assimilent progressivement le substrat des populations ibères qui les ont précédés dans la région.
Le nom des Volques tectosages signifierait, selon Venceslas Kruta, « Volques nomades » (tecto-sagii signifiant « chercheurs de toit », et Volques, selon les interprétations, soit « peuples », soit « faucons » c'est-à -dire « braves et rapides »).
Les Volques Tectosages ont participé à la « grande expédition » de 280 av. J.-C. qui les a conduits en Asie Mineure où les Tectosages forment un des trois grands peuples des Galates. La tradition veut que les Volques Tectosages de l'actuelle région toulousaine aient participé à cette grande expédition. Ils auraient participé au pillage du sanctuaire de Delphes et auraient rapporté en Gaule un butin qui serait à l'origine de l'or de Toulouse. Cet or aurait été récupéré par les armées romaines lors de la conquête de la Gaule dite Narbonnaise, future province romaine de la "Gaule narbonnaise". Cet or serait frappé de malédiction à cause de son origine sacrilège.
Sources historiques
- Jules CĂ©sar, Commentaires sur la Guerre des Gaules, I-VIII.
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, V.
- Strabon, GĂ©ographie, IV.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, III.
- Ptolémée, Traité de géographie, II.
Notes et références
- (fr) « Les Volques Tectosages », sur encyclopedie.arbre-celtique.com (consulté le )
Articles connexes
Bibliographie
- Kruta (Venceslas), Les celtes:Histoire et dictionnaire. Des origines Ă la romanisation et au christianisme, Robert Lafont, Paris, 2000.
- Michel BATS, Bernard DEDET, Pierre GARMY, Thierry JANIN, Claude RAYNAUD et Martine SCHWALLER, Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne - Hommage à Guy Barruol, Montpellier : Revue Archéologique de Narbonnaise - Suppl. 35, 2003, 586 p.
- Dom Devic et Dom Vaissète, Histoire générale de Languedoc - tome premier, Éditions Privat et Claude Tchou pour la Bibliothèque des Introuvables, 2003, (1re édition au XIXe siècle), 1290 p.
- Pierre GROS, La Gaule Narbonnaise - De la conquête romaine au IIIe siècle apr. J.-C., Paris : Éditions Picard, 2008, 166 p.
- Lionel Pernet (dir.) et Réjane Roure (dir.), Des rites et des hommes : Les pratiques symboliques des Celtes, des Ibères et des Grecs en Provence, en Languedoc et en Catalogne, Paris, Errance, coll. « Archéologie de Montpellier Agglomération » (no 2), , 288 p. (ISBN 978-2-87772-460-9)
- José Gomez de Soto, Pierre-Yves Milcent et al., « La France du Centre aux Pyrénées (Aquitaine, Centre, Limousin, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) : Cultes et sanctuaires en France à l'âge du Fer », Gallia, vol. 3, t. 60, no 1,‎ , p. 107-138 (DOI 10.3406/galia.2003.3145, lire en ligne, consulté le )
- Stephan Fichtl, La ville celtique : les oppida de 150 av. J.-C. à 15 apr. J.-C., Paris, Errance, coll. « Hespérides / histoire-archéologie », , 2e éd. (1re éd. 2000), 238 p. (ISBN 2-87772-307-0)
- Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne : habitats et sociétés en Languedoc et en Provence (VIIIe – IIe siècle av. J.-C.), Arles, Errance, coll. « Les Hespérides », , 2e éd. (1re éd. 2004), 247 p. (ISBN 978-2-87772-562-0)