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Volksraad (Indes néerlandaises)

Aux Indes nĂ©erlandaises, le Volksraad ou « Conseil du peuple » Ă©tait un organe consultatif crĂ©Ă© par le gouvernement colonial en 1917 et inaugurĂ© en 1918. Son rĂ´le consistait Ă  recueillir des dolĂ©ances, mais il n'avait aucun pouvoir rĂ©el.

Bâtiment du Volksraad à Batavia vers 1925
Session du Volksraad en 1930

Le Conseil était constitué de membres élus et nommés. Les membres élus étaient choisis lors d'élections au sein des conseils régionaux et municipaux,tandis que les membres nommés étaient désignés par le gouverneur général.

Ă€ l'origine, la majoritĂ© des membres Ă©tait nommĂ©e, et Ă  prĂ©dominance europĂ©enne. En 1925, le Conseil devint un organe semi-lĂ©gislatif, mais les dĂ©cisions demeuraient du ressort du gouverneur gĂ©nĂ©ral. Les membres n'avaient qu'un rĂ´le symbolique. Pour la population « indigène », ils n'Ă©taient que des potiches, des marionnettes Ă  la solde du colonisateur nĂ©erlandais. Toutefois, ces « dolĂ©ances » permirent au ministère des colonies nĂ©erlandais de voir les tendances qui se dessinaient et les Ă©volutions Ă  apporter pour conserver cet ensemble colonial. Le Volksraad se rĂ©vĂ©la cependant beaucoup trop onĂ©reux pour le pouvoir colonial, pour des rĂ©sultats en fin de compte bien maigres, d'autant que toutes les dĂ©cisions Ă©taient prises par le ministère des colonies sans consultation au prĂ©alable du Volksraad.

Compte tenu du grand nombre de langues indigènes, la dĂ©cision fut prise d'imposer le nĂ©erlandais Ă  partir de 1917. Le choix d'une langue Ă©tait un problème rĂ©el, car moins de 1 % des indigènes connaissait la langue du colonisateur. Le nĂ©erlandais n'Ă©tait en fait parlĂ© que par 300 000 Ă  350 000 Eurasiens et assimilĂ©s en 1938. Les reprĂ©sentants chinois pouvaient s'exprimer dans leur langue, Ă  condition de recourir Ă  un interprète pour traduire leurs propos soit en nĂ©erlandais, soit en anglais.

Les débats se déroulaient en néerlandais et en anglais, car un grand nombre de colons investisseurs dans les plantations (surtout à Sumatra) étaient originaires de Grande-Bretagne, des États-Unis, du Canada, d'Australie et de Nouvelle-Zélande.

Très présents, les investisseurs et hommes d'affaires américains, britanniques et australiens constituèrent des groupes de pression, surtout pour détenir le monopole des achats du caoutchouc et autres matières premières nécessaires aux usines américaines (Ford, Chrysler, etc.). Les Chinois résidant aux Indes néerlandaises formaient le second lobby par ordre d'importance et contrôlaient le commerce intérieur et extérieur, y compris après l'indépendance en 1949. Cette situation suscita du ressentiment au sein de la population indonésienne, et en 1997-1998, lors du renversement du dictateur Suharto, des insurgés s'attaquèrent à des commerçants et à des hommes d'affaires chinois, accusés de soutien au régime : la communauté chinoise fut alors victime de pillages et déplora plusieurs centaines de morts.

Tous les débats étaient retranscrits en archives en néerlandais et en anglais à partir de 1930. Cependant, à partir de 1933, dans un esprit d'ouverture mais aussi pour contrer en partie le nationalisme indigène, le Volksraad toléra la langue qui devint plus tard le Bahasa Indonesia ou indonésien.

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