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Vol du Diamond Centre

Le vol du Antwerp World Diamond Centre, surnommé le casse du siècle, est le cambriolage du Antwerp World Diamond Centre à Anvers, en Belgique, qui a lieu dans la nuit du 15 au dans une banque située en plein cœur du quartier diamantaire d'Anvers. Des voleurs dérobent le contenu de 123 des 160 coffres-forts sans que les systèmes d'alarme ne se déclenchent. Le butin, des diamants, de l'or et des bijoux de grande valeur, est estimé à 100 millions d'euros, ce qui était le record mondial en matière de diamants avant qu'il ne soit battu par celui du InterContinental Carlton Cannes[1].

Le Antwerp World Diamond Centre Ă  Anvers.

Site

Près de 80 % des diamants bruts extraits dans le monde et 50 % des diamants taillés transitent par le quartier diamantaire d'Anvers qui se décompose en quatre bourses, le Beurs voor Diamanthandel pour les diamants taillés, le Diamond Club van Antwerpen pour les diamants bruts et taillés, le Vrije Diamanthandel pour les diamants bruts et taillés et l’Antwerpse DiamontKring pour les diamants bruts. Tous les diamants passent par le Diamond Office, département de la fondation privée Antwerp World Diamond Centre (en) qui a pour objectif de défendre les intérêts collectifs du secteur belge du diamant[2].

Ce quartier, appelĂ© le « kilomètre carrĂ© du diamant » et dĂ©limitĂ© par trois rues, la Schupstraat, la Hoveniers et la Rijf, recense 1 800 compagnies et 30 000 emplois dans le secteur, dont 4 500 diamantaires membres des quatre bourses et qui brassent 30 milliards d'euros chaque annĂ©e[3].

La salle des coffres de la banque qui abrite les diamants et les bijoux est située deux étages en dessous du Antwerp World Diamond Centre. Elle est protégée par dix mécanismes de sécurité multiple, notamment une porte de trois tonnes à combinaison électronique et à capteurs magnétiques, des caméras de surveillance, des détecteurs de chaleur infrarouge, un capteur sismique, un radar Doppler[4].

Vol

Deux ans et demi avant le vol, un escroc italien, Leonardo Notarbartolo, se prĂ©sente Ă  Anvers comme un importateur de bijou basĂ© Ă  Turin. Pour se mĂŞler au cercle des diamantaires, Leonardo loue un bureau dans le Antwerp World Diamond Centre, ce qui lui permet d'avoir un badge et une place de parking, mais lui donne aussi un accès rĂ©gulier aux banques, aux bureaux et aux salles de rĂ©union du centre. Il ouvre Ă©galement un compte au nom de sa sociĂ©tĂ© Ă  la banque et dispose alors d'un coffre-fort situĂ© dans la salle des coffres sous le bâtiment. Sa sociĂ©tĂ© fictive Ă  Anvers lui permet ainsi d'espionner et d'Ă©valuer la sĂ©curitĂ© du centre diamantaire grâce Ă  une camĂ©ra placĂ©e dans sa sacoche ou un stylo Ă  bille Ă©quipĂ© d'un mini-appareil photo numĂ©rique dans la poche poitrine de sa chemise. Dans la nuit du 15 au qui correspond Ă  un week-end, une Ă©quipe italienne de cinq hommes dirigĂ©e par Leonardo Notarbartolo (Ă©quipe surnommĂ©e « La Scuola di Torino Â», l'École de Turin) pĂ©nètre dans le centre, dĂ©sactive les capteurs de mouvements par une laque pour cheveux, neutralise les camĂ©ras thermiques en masquant leurs corps avec de larges boucliers de polyester, enfin elle recouvre les camĂ©ras de surveillance avec des sacs en plastique et remplace les bandes de vidĂ©osurveillance de la salle des coffres par une cassette prĂ©enregistrĂ©e. Elle dĂ©robe le contenu de 123 des 160 coffres-forts avec des outils spĂ©cifiques achetĂ©s la veille[5].

EnquĂŞte et arrestation

Ă€ 30 kilomètres d'Anvers, dans un bois le long de l’E19 Ă  Vilvorde, un chasseur dĂ©couvre des sacs-poubelles abandonnĂ©s avec des papiers dans lesquels les diamantaires enroulent leurs pierres prĂ©cieuses, des vidĂ©ocassettes piratĂ©es des camĂ©ras de surveillance et la moitiĂ© d'un sandwich au salami sur lequel est prĂ©levĂ© de l'ADN correspondant Ă  celui de Notarbartolo[5]. Le chasseur prĂ©vient la police qui est dĂ©sormais sur la piste des voleurs. Quatre jours plus tard, Notarbartolo se prĂ©sente Ă  la banque comme victime pour savoir si son coffre-fort a Ă©tĂ© dĂ©valisĂ© alors que la police suspecte dĂ©jĂ  sa sociĂ©tĂ© de nĂ©goce car elle est rĂ©cemment Ă©tablie Ă  Anvers. Il est arrĂŞtĂ© et son domicile perquisitionnĂ©, la police y trouvant le reste de son sandwich et quelques petites Ă©meraudes tombĂ©es dans les fibres de la moquette. Seuls 78 000 euros ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s, les diamants n'ont jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©s, ayant probablement Ă©tĂ© retaillĂ©s et remis sur le marchĂ©[6].

En 2005, Notarbartolo est condamnĂ© Ă  dix ans et 10 000 euros d'amende, deux de ses complices Ă  5 ans et 5 000 euros d'amende, les parties civiles sont indemnisĂ©es Ă  hauteur de 4,5 millions d'euros[5] - [7]. N’ayant pas respectĂ© les conditions de sa libĂ©ration conditionnelle accordĂ©e en 2009, Notarbartolo est Ă  nouveau emprisonnĂ© en 2013[8].

Notarbartolo a affirmĂ© dans une interview au magazine Wired qu'un diamantaire juif avait commanditĂ© le cambriolage et engagĂ© « La Scuola di Torino Â», que le montant dĂ©clarĂ© du vol de 100 millions masquait une fraude Ă  l'assurance car le butin Ă©tait en rĂ©alitĂ© d'environ 18 millions d'euros. La police a rĂ©futĂ© ce scĂ©nario et l’abandon des sacs-poubelles (Ă©tourderie coupable ou volontaire ?) pose question[6].

Notes et références

  1. Judikael Hirel, « 103 millions de bijoux volés au Carlton : nouveau casse du siècle ! », sur Le Point,
  2. (en) Joseph Cummins, True Crime and Punishment. Heists, ReadHowYouWant, , p. 283
  3. Patricia Tourancheau, « Casse du siècle chez les diamantaires d'Anvers », sur Libération.fr,
  4. (en) Joshua Davis, « The Untold Story of the World's Biggest Diamond Heist », sur Wired,
  5. T. B., « Le record de 2003 tient toujours: 100 millions de diamants volés à Anvers », sur L'Avenir,
  6. (en) Joseph Cummins, True Crime and Punishment. Heists, ReadHowYouWant, , p. 284-285
  7. (en) Sensational Heists
  8. Belga, « Le cerveau du vol de diamants commis à Anvers en 2003 à nouveau en prison en Belgique », sur L'Avenir,

Annexes

Bibliographie

  • (en) Scott Andrew Selby and Greg Campbell, Flawless. Inside the largest diamond heist in history, Sterling, , 336 p. site Internet.

Documentaires télévisés

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