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Vol Pinnacle Airlines 3701

Le vol Pinnacle Airlines 3701 (OACI : FLG3701, IATA : 9E3701 ou Flagship 3701) fait référence à un accident aéronautique qui s'est produit le , lorsqu'un Bombardier CRJ200 s'est écrasé près de Jefferson City, dans le Missouri, aux États-Unis, alors qu'il volait de l'aéroport national de Little Rock en Arkansas, vers l'aéroport international de Minneapolis-Saint-Paul dans le Minnesota. Le vol 3701 était un vol non commercial sans passagers à bord, les deux pilotes ont été tués. Les enquêteurs fédéraux ont déterminé que l'accident était dû au comportement non professionnel des pilotes et au mépris de la formation et des procédures[1].

L'Ă©pave de l'avion en 2013.
Vol Pinnacle Airlines 3701
Un Bombardier CRJ-200 de Northwest Airlink similaire à celui impliqué dans l'accident
Un Bombardier CRJ-200 de Northwest Airlink similaire à celui impliqué dans l'accident
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeErreur des pilotes menant à l'extinction des deux réacteurs de l'appareil.
SitePrès du Jefferson City Memorial Airport, Jefferson City, Missouri, États-Unis
CoordonnĂ©es 38° 32′ 57″ nord, 92° 08′ 36″ ouest
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBombardier CRJ200
CompagniePinnacle Airlines
No d'identificationN8396A
Lieu d'origineLittle Rock National Airport, Little Rock, Arkansas, U.S.A
Lieu de destinationAéroport international de Minneapolis-Saint-Paul, Minneapolis et Saint Paul, Minnesota, États-Unis
Passagers0
Équipage2
Morts2
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Vol Pinnacle Airlines 3701
GĂ©olocalisation sur la carte : Missouri
(Voir situation sur carte : Missouri)
Vol Pinnacle Airlines 3701

Accident

Le vol 3701 a décollé de Little Rock à 21h21, heure du Centre (CDT). Le plan de vol de Little Rock à Minneapolis indiquait une altitude de croisière prévue de 33 000 pieds (10 000 mètres). Après avoir quitté Little Rock, l'avion s'est cabré plusieurs fois au cours de son ascension, atteignant 51 m/s de vitesse ascensionnelle.

Ă€ 21h35, le vol 3701 a demandĂ© l'autorisation de monter Ă  12 500 mètres, l'altitude de fonctionnement maximale de la sĂ©rie Bombardier CRJ. L'autorisation a Ă©tĂ© accordĂ©e par le contrĂ´leur aĂ©rien Ă  21h36, et l'avion est montĂ© Ă  sa nouvelle altitude de croisière peu de temps après. Ă€ 21h54, les pilotes ont commencĂ© Ă  lutter avec le contrĂ´le de leur avion. Les deux moteurs ont perdu de la puissance et le vibreur du manche de l'avion les a averti d'un dĂ©crochage imminent. Les pilotes ont dĂ©clarĂ© une urgence et sont descendus, reprenant temporairement le contrĂ´le de leur avion Ă  34 000 pieds (10 000 mètres).

Les pilotes ont tenté de redémarrer les moteurs, mais n'y sont pas parvenus. À 22 h 09, les pilotes ont demandé au contrôleur aérien, de les diriger vers l'aéroport le plus proche pour un atterrissage d'urgence, et le contrôleur les a dirigés vers l'aéroport Jefferson City Memorial à Jefferson City (Missouri). A 22h14, les pilotes ont réalisé qu'ils n'allaient pas atteindre l'aéroport et ont commencé à chercher une route ou une autoroute sur laquelle atterrir.

Vers 22h15, l'avion s'est écrasé au sol à l'extérieur de Jefferson City. Les deux membres d'équipage ont été tués. Aucune victime n'est à déplorer au sol.

EnquĂŞte

L'enquête sur l'accident s'est concentrée principalement sur les informations contenues dans l'enregistreur de données de vol FDR) et l'enregistreur phonique du le poste de pilotage (CVR).

Les enquĂŞteurs ont dĂ©terminĂ© que les deux pilotes cherchaient les limites de performance de l'avion, Ă  vide, durant ce vol. Les pilotes voulaient tester les limites du CRJ et de rejoindre le « club 410 », faisant rĂ©fĂ©rence aux pilotes qui ont poussĂ© cet avion Ă  son altitude maximale approuvĂ©e de niveau de vol 410 (FL410) ou 41 000 pieds (12 497 mètres).

La sĂ©quence de l'accident a commencĂ© lorsque les pilotes ont effectuĂ© plusieurs manĹ“uvres non standard Ă  15 000 pieds (4 572 mètres), dont un cabrĂ© Ă  2,3 g (23 m/s²) qui a provoquĂ© une alarme de dĂ©crochage. Ils ont rĂ©glĂ© le pilote automatique pour monter Ă  500 ft/min (150 m/min) jusqu'au FL410. Cela dĂ©passait le taux de montĂ©e recommandĂ© par le fabricant Ă  des altitudes supĂ©rieures au FL380. Lors de la tentative d'atteindre le FL410, l'avion a Ă©tĂ© relevĂ© Ă  plus de 1,2 g et l'angle d'attaque est devenu excessif pour maintenir le taux de montĂ©e dans la haute atmosphère plus fine. Après avoir atteint le FL410, l'avion volait Ă  150 kn (280 km/h) et indiquait une vitesse Ă  peine supĂ©rieure Ă  la vitesse de dĂ©crochage, abĂ®mant ainsi les moteurs.

Les dispositifs anti-dĂ©crochage de l'avion se sont activĂ©s alors qu'ils Ă©taient en altitude, mais les pilotes ont annulĂ© Ă  plusieurs reprises le piquĂ© automatique qui augmenterait la vitesse pour Ă©viter le dĂ©crochage. Après quatre annulations, les deux moteurs se sont arrĂŞtĂ©s. L'avion a ensuite dĂ©crochĂ© et les pilotes se sont remis du dĂ©crochage au FL380 ou 38 000 pieds (11 582 mètres) tout en n'ayant toujours pas de poussĂ©e moteur. Ă€ cette altitude, six aĂ©roports de dĂ©routement Ă©taient Ă  portĂ©e de vol pour un atterrissage forcĂ©. Cela a conduit les pilotes Ă  piquer du nez pour tenter de redĂ©marrer les moteurs, ce qui nĂ©cessite une plongĂ©e suffisamment nette pour atteindre les 300 nĹ“uds (560 km/h) requis pour un redĂ©marrage des moteurs. Le commandant de bord n'a pas pris les mesures nĂ©cessaires pour s'assurer que le copilote atteignait la vitesse requise pour la procĂ©dure de redĂ©marrage des moteurs et n'a ensuite pas dĂ©montrĂ© son autoritĂ© de commandement en prenant le contrĂ´le de l'avion et en l'accĂ©lĂ©rant au moins Ă  cette vitesse.

L'équipage a terminé la descente lorsqu'il a atteint 230 nœuds (430 km/h), mais aucun des deux moteurs n'a redémarré. Comme ils étaient trop en altitude pour le démarrer le groupe auxiliaire de puissance (APU), la turbine à air de secours a été déployée pour fournir de l'énergie électrique à l'avion, et l'équipage a enfilé des masques à oxygène, alors que la cabine se dépressurisait lentement en raison de la perte d'air de pressurisation des moteurs.

L'Ă©quipage a planĂ© pendant plusieurs minutes puis a tentĂ© de redĂ©marrer les moteurs Ă  l'aide de l'APU Ă  13 000 pieds (4 000 mètres). Ce fut Ă  nouveau un Ă©chec. Ils ont ensuite dĂ©clarĂ© au contrĂ´leur qu'ils avaient une extinction d'un seul moteur. Ă€ ce stade, ils disposaient de quatre aĂ©roports de dĂ©routement. Ils ont perdu une altitude considĂ©rable tout en continuant sans succès Ă  tenter de redĂ©marrer Ă  la fois le moteur gauche (deux fois) et le moteur droit (deux fois) pendant plus de quatorze minutes, en utilisant la procĂ©dure de redĂ©marrage d'urgence. MalgrĂ© leurs quatre tentatives de redĂ©marrage des moteurs auxiliaires assistĂ©s par l'APU, les pilotes n'ont pas pu redĂ©marrer les moteurs car ils Ă©taient core locked, ce qui signifie que certaines pièces de l'arbre moteur se sont trop dilatĂ©es par rapport Ă  d'autres, ce qui a bloquĂ© la rotation de l'arbre. Sans rotation de l'arbre, le redĂ©marrage est impossible. Ă€ ce moment-lĂ , les pilotes ont finalement dĂ©clarĂ© au contrĂ´leur qu'ils avaient, en fait, perdu les deux moteurs.

Le NTSB a Ă©galement dĂ©terminĂ© Ă  partir des informations de l'enregistreur de donnĂ©es de vol que la turbine du moteur 2 (General Electric CF34-3B1) fonctionnait Ă  300 °C (572 °F) au-dessus de la tempĂ©rature maximale de ligne rouge de 900 °C (1 650 °F) Ă  41 000 pieds (12 500 mètres). Quant Ă  lui, le moteur n° 1 est restĂ© 100 °C (212 °F) sous la ligne rouge.

MĂ©dias

Cet accident est présenté dans le livre quatre des Darwin Awards[2].

Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Pinnacle Airlines Flight 3701 » (voir la liste des auteurs).

Références

  1. Matthew L. Wald, « Just Before Dying, a Thrill at 41,000 Feet », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  2. « 2004 Darwin Award: 4-1-0 Club » [archive du ], darwinawards.com (consulté le )
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