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Voix de poitrine

Dans le chant, la voix de poitrine — ou registre de poitrine, ou registre lourd — est le type d'Ă©mission vocale le plus habituel, obtenu par la contraction normale des cordes vocales et visant Ă  produire un son plein.

La technique opposĂ©e est appelĂ©e fausset, falsetto, ou encore, voix de tĂȘte. La technique intermĂ©diaire est appelĂ©e voix mixte. Chacune de ces diffĂ©rentes techniques constitue un registre. Selon le type de musique, selon l'Ă©poque et le groupe social concernĂ©, ce sera tel ou tel registre qui sera cultivĂ© plutĂŽt que tel autre.

Musique classique

En musique classique, l'utilisation de la voix de poitrine varie selon le sexe du chanteur, selon l'époque et selon le genre musical concerné.

Les voix de femmes et d'enfants

Les sopranos, les mezzo-sopranos et les contraltos utilisent peu le registre de poitrine, le type d'Ă©mission le plus habituel de ces catĂ©gories vocales Ă©tant le registre de tĂȘte. Cependant, dans le grave de la tessiture, les cantatrices peuvent ĂȘtre amenĂ©es Ă  utiliser les sons dits « de poitrine ».

Les voix d'hommes

La plupart des ténors, les barytons et les basses, utilisent presque exclusivement le registre de poitrine. Cependant :

Théories de la voix et du chant

Verdhurt, Garcia, Fauré, Crosti, etc. distinguent trois parties, trois registres dans la division de chaque voix, quelle que soit sa nature[1] :

  • La voix de poitrine : Le registre de poitrine au timbre clair, ouvert, se subdivisant en voix de poitrine proprement dite et en voix palatale.
  • La voix de tĂȘte : Le registre de tĂȘte au timbre sombre, couvert, se subdivisant en voix de tĂȘte proprement dite et en voix de fausset.
  • La voix mixte : Le registre mĂ©dian, ou voix mixte, formĂ© de voix de tĂȘte et de voix palatale diminuĂ©e.

Pour Crosti, il n'y a pas que la voix de poitrine et la voix de tĂȘte; il y a une sorte d'Ă©mission intermĂ©diaire qu'il appelle voix palatale, et qui est une lĂ©gĂšre modification de la voix de poitrine. La voix palatale est produite au niveau de la glotte suivant le mĂȘme mĂ©canisme que la voix de poitrine proprement dite (cordes vibrant dans toute leur longueur), mais elle diffĂšre de cette derniĂšre en ce sens que la rĂ©sonance, au lieu de se faire surtout dans le thorax, vient prendre son appui sous la voĂ»te palatine grĂące Ă  une disposition appropriĂ©e du pharynx, du voile du palais. Le souffle vocal, envoyĂ© vers les sinus frontaux et frappant directement les parois supĂ©rieures du palais, y contracte la rondeur, la majestĂ© et le moelleux auxquels les cavitĂ©s nasales qu'il traverse, sans les mettre en vibration toutefois, ajoutent encore de la sonoritĂ©. C'est Ă©galement dans ce registre que se produisent les sons les plus riches d'un organe. Aussi, faut-il en soigner l'Ă©mission, car il constitue en outre le mĂ©dium, partie de la voix dans laquelle sont Ă©crits gĂ©nĂ©ralement les morceaux Ă  chanter.

« Ne respirez pas en levant les Ă©paules, outre que c'est pĂ©nible Ă  exĂ©cuter, c'est fort dĂ©sagrĂ©able Ă  voir, et de plus ce moyen, peu rapide, ne vous permet pas de respirer Ă  fond et de prendre la dose intĂ©grale d'air qui constitue une respiration complĂšte. Respirez du thorax comme lorsque vous ĂȘtes couchĂ© sur le dos. Allongez-vous sur un lit et Ă©tudiez alors quel est le travail qui s'accomplit lorsque vous respirez. Vous verrez que vos Ă©paules ne bougent pas, que seul votre thorax fonctionne. Eh bien, une fois debout, faites en sorte de vous habituer Ă  prendre votre respiration comme vous la preniez l'instant d'avant, lorsque vous Ă©tiez couchĂ© sur le dos. Il sera trĂšs important de s'habituer Ă  prendre la respiration par le nez, sans ouvrir la bouche. Par ce moyen, outre qu'on prend autant d'air qu'en ouvrant la bouche, on a l'avantage de ne pas se dessĂ©cher la gorge.
Quand vous aurez contractĂ© cette habitude, peu difficile Ă  acquĂ©rir d'ailleurs, vous vous Ă©tudierez Ă  garder, dans votre poitrine, le plus profondĂ©ment possible, la respiration que vous aurez prise, et ce, en obligeant votre thorax par un lĂ©ger effort, une lĂ©gĂšre pression, Ă  rester dilatĂ©, position qu'il devra garder, autant que possible, tant que vous chanterez, afin que votre poitrine, qui est votre caisse d'harmonie, soit toujours dans son plus grand dĂ©veloppement. Respirez donc bien Ă  fond (comme il faut toujours le faire, n'aurait-on qu'un mot Ă  dire) et appuyez constamment, mais lĂ©gĂšrement sur votre respiration, d'abord pour l'empĂȘcher de remonter trop tĂŽt, et pouvoir ainsi ne la dĂ©penser qu'avec la plus grande parcimonie et ensuite pour forcer votre poitrine Ă  rester dilatĂ©e et offrir ainsi au son le plus grand centre de dĂ©veloppement possible. J'ajoute que cette façon de respirer vous permettra de prendre une rapide et copieuse respiration. »

— Eugùne Crosti. Le gradus du chanteur, 1893[2] - [3]

Néanmoins, cette terminologie par registre est l'héritage du chant classique, lyrique. Différentes méthodes et approches pédagogiques la délaissent[4].

Notes et références

Voir aussi

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