Ville souterraine de PĂ©kin
La ville souterraine (en chinois : 北京地下城, Dìxià Chéng) est un abri souterrain lié à un réseau de tunnels situé à Pékin, en Chine. Elle est parfois surnommée la « Grande Muraille souterraine » par comparaison avec la Grande Muraille de Chine, mais ce dernier surnom est aussi utilisé pour désigner un autre réseau de souterrains, dans les monts Taihang.
Ville souterraine de PĂ©kin | ||
Entrée de la ville souterraine de Pékin à Xidamochang Jie. | ||
Lieu | PĂ©kin, Chine | |
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Type d’ouvrage | Tunnels | |
Construction | 1969-1979 | |
Longueur | 30 km | |
Hauteur | entre 8 et 18 mètres | |
Utilisation | Militaire | |
Utilisation actuelle | Tourisme | |
Ouvert au public | 2000 | |
Événements | Conflit sino-russe autour de l'île Zhenbao | |
Coordonnées | 39° 54′ 00″ nord, 116° 24′ 22″ est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
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Histoire
La construction des tunnels se déroule de 1969 à 1979. Un total de 300 000 ouvriers participent aux travaux[1]. Cet abri atomique est construit dans la possibilité d'une guerre nucléaire avec l'Union des républiques socialistes soviétiques à la suite du conflit sino-russe autour de l'île Zhenbao. À la fin de sa construction, la ville souterraine compte 5 500 abris pouvant héberger 300 personnes chacun[2]. Le projet résonne avec la déclaration de Mao en 1968 : « Shenwadong, chengjiliang, buchengba » (Creusez de profonds tunnels, entreposez la nourriture, et préparez-vous pour la guerre)[3].
À partir de la fin des années 1990 (ou début des années 1980[4]), les abris sont loués en logements de fortune aux ouvriers intérimaires (les mingongs) de passage dans la ville. Ces mingongs ne sont pas autorisés à inscrire leurs enfants dans les établissements scolaires de la ville[2]. Une partie des tunnels ont été intégrés au réseau de métro de la ville[5]. D'autres sections des tunnels ont été condamnées pour des raisons de sécurité[6].
Par la suite, dans les années 2000, une partie de ce réseau souterrain est devenue une attraction touristique de la ville[1]. En 2008, il est fermé pour rénovation[7].
En 2010, les autorités de la ville commencent à interdire la rénovation des lieux d'habitation jugés insalubres[4] - [8]. En 2012, le South China Morning Post estime à un million le nombre d'habitants dans les tunnels[2].
Description
La ville souterraine est composée de 1 000 abris de défense. La ville souterraine compte aussi des lieux de vie et de travail tels qu'usines, magasins, auberges, restaurants, hôpitaux, écoles, théâtres, salles de lecture, et une patinoire à roulettes. Un entrepôt de céréales et d'huile et une ferme de champignons sont également situés dans la cité souterraine[1] - [9]. 2 300 ventilateurs assuraient la ventilation des tunnels dans un réseau pouvant être cloisonné en cas d'attaques au gaz ou microbiologiques[5]. Les tunnels et structures souterraines situées sous les bâtiments gouvernementaux de la ville sont plus profonds et plus solidement bâtis[6].
90 entrées donnent accès à la ville souterraine, la plupart dissimulées au rez-de-chaussée de certaines boutiques[8].
Les habitants de la ville souterraine sont connus comme la tribu des rats[2] - [8]. Certaines chambres des abris sont traversées par les tuyaux d'évacuation des égouts[2]. Certaines parties des tunnels sont gagnées par les eaux, et de nombreux corridors moins fréquentés sont utilisés comme décharges[9]. Le système de ventilation n'est pas adapté à une vie permanente dans les tunnels, ce qui provoque une stagnation de l'air et une vie fongique abondante[4].
Références
- « Cité Souterraine de Pékin », sur Chine.in
- Jordan Pouille, « Les habitants souterrains de Pékin », sur Lactualite.com,
- (en) Anthony Tao, « Last Visit to Beijing's Underground City? », sur Thebeijinger.com,
- (en) Ye Ming, « A Million People Live in These Underground Nuclear Bunkers », sur Nationalgeographic.com,
- (en) Marilyn Shea, « Beijing Underground City 北京地下城 », sur Maine.edu,‎
- (en) Tom O'Malley, « Beijing’s secret subterranean city », sur Cnn.com,
- (en) Luke Cata, « Dixia Cheng - Beijing's Underground City », sur Atlasobscura.com,
- Yohan Demeure, « Des milliers de personnes vivent dans les souterrains de Pékin », sur Citizenpost.com,
- (en) Alex Hoban, « Chairman Mao's Underground City », sur Vice.com,