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Ville portuaire historique de Levuka

La ville portuaire historique de Levuka est la partie historique de la ville de Levuka, sur une zone cĂŽtiĂšre de l'Ăźle d'Ovalau. Elle est classĂ©e par l'Organisation des Nations Unies pour l'Ă©ducation, la science et la culture (UNESCO) comme patrimoine mondial. Le paysage urbain avec son architecture coloniale raconte l'histoire de la ville coloniale et celle des Ă©changes culturels entre l'OcĂ©anie et l'Europe. C'est le premier site du patrimoine mondial aux Îles Fidji et le premier en OcĂ©anie Ă  devenir un site du patrimoine mondial en tant que paysage urbain.

Ville portuaire historique de Levuka *
Image illustrative de l’article Ville portuaire historique de Levuka
l'Ă©glise du SacrĂ©-CƓur
CoordonnĂ©es 17° 41â€Č 00,16″ sud, 178° 50â€Č 04,32″ est
Pays Drapeau des Fidji Fidji
Type Culturel
CritĂšres (ii)(iv)
Superficie 69,6 ha
Zone tampon 363 ha
Numéro
d’identification
1399
Zone géographique Asie et Pacifique **
AnnĂ©e d’inscription 2013 (37e session)
GĂ©olocalisation sur la carte : Fidji
(Voir situation sur carte : Fidji)
Ville portuaire historique de Levuka
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Description

La ville portuaire historique de Levuka se dresse au milieu des cocotiers et des manguiers le long du front de mer de l’üle d’Ovalau, avec en arriĂšre-plan les pentes boisĂ©es du volcan Ă©teint de l’üle. À partir des annĂ©es 1820, le port s’est dĂ©veloppĂ© comme centre d’activitĂ© commerciale des colonisateurs amĂ©ricains et europĂ©ens et la ville est devenue la premiĂšre capitale coloniale des Fidji, cĂ©dĂ©e pacifiquement par le Tui (roi) Cakobau en 1874.

Une digue de pierre et de bĂ©ton court sur toute la longueur de Beach Street ; Ă  partir de lĂ  les autres rues et allĂ©es rayonnent vers l’intĂ©rieur des terres en Ă©pousant les contours du terrain. Plus Ă  l’intĂ©rieur des terres se trouvent les sites des deux anciens villages autochtones Totoga (Vitoga) et Nasau, situĂ©s sur l’un des trois cours d’eau drainant les pentes en surplomb de la plaine cĂŽtiĂšre. Les entrepĂŽts de coprah et autres, les installations portuaires et les Ă©difices commerciaux se sont dĂ©veloppĂ©s le long de Beach Street et les rĂ©sidences, les institutions religieuses, pĂ©dagogiques et sociales sont sorties de terre autour des villages autochtones. Il s’agit gĂ©nĂ©ralement de bĂątiments de plain-pied ou de deux Ă©tages habillĂ©s de tĂŽle ondulĂ©e ou de bardage, aux toits en croupe ou Ă  pignon.

Le dĂ©veloppement s’est poursuivi jusqu’au transfert de la capitale Ă  Suva en 1882 alors que les entreprises continuaient d’établir des bases Ă  Levuka, reflĂ©tant toutes les Ă©tapes du dĂ©veloppement colonial dans le Pacifique sud. Les principaux Ă©lĂ©ments incluent les sites des anciens villages Totoga et Nasau, l’ancien site du Parlement de Cakobau (aujourd’hui le mĂ©morial europĂ©en), le magasin Morris Hedstrom, l’établissement des travailleurs engagĂ©s de Baba, la rĂ©sidence Hennings, le bungalow du capitaine Robbie, la cathĂ©drale et le presbytĂšre du SacrĂ©-CƓur datant des annĂ©es 1860, le Royal Hotel fondĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1860, le site de l’acte de cession, le bĂątiment de l’ancien gouvernement (Nasova), les bĂątiments de l’autoritĂ© portuaire, de la poste et de la douane, avec les voies ferrĂ©es jusqu’au quai qui subsistent, l’ancienne Ă©glise mĂ©thodiste, l’école publique de Levuka, l’hĂŽtel de ville, la loge maçonnique, l’Ovalau Club, le Bowling Club, les maisons des ouvriers et l’usine de boutons de nacre.

Histoire

Le dĂ©veloppement du quartier historique de Levuka peut ĂȘtre divisĂ© en quatre phases.

1820-1850 : la base commerciale

Levuka dans la premiÚre moitié du XIXe siÚcle

La premiĂšre pĂ©riode fait rĂ©fĂ©rence Ă  celle des annĂ©es 1820 Ă  1850, lorsqu'elle a commencĂ© Ă  se dĂ©velopper en tant que base de commerce en "bĂȘche-de-mer". Les ruines du village de Vitoga, qui existait Ă  l'origine, racontent l'histoire de cette pĂ©riode[1].

1850-1874 : le rĂšgne de Cakobau

La seconde période qu'on peut situer entre 1850 et 1874 voit Seru Epenisa Cakobau (=Zakombau) devenir l'un des rois du royaume des Fidji, basé à Levuka[1]. Au cours de cette période, le nombre de colons européens a augmenté et des bùtiments chrétiens tels que des églises méthodistes ont été construits[1].

1874-1882 : la capitale des Fidji

La troisiĂšme pĂ©riode commence en 1874. Reconnu par le roi du Royaume-Uni en 1871, Zakombau a acceptĂ© de faire des Fidji un protectorat britannique[2]. Levuka a Ă©tĂ© la premiĂšre capitale des Fidji, devenus pratiquement une colonie. Ce fut l'apogĂ©e de Levuka, mais la capitale a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  Suva sur l'Ăźle de Viti Levu en 1882 en raison de contraintes topographiques (bande de terre Ă©troite et longue avec tout de suite Ă  son dos la montagne)[3]. La troisiĂšme pĂ©riode fait rĂ©fĂ©rence Ă  la pĂ©riode de huit ans seulement de 1874 Ă  1882[1]. Cependant, le transfert de capitale en peu de temps a donnĂ© Ă  Levuka un caractĂšre distinct des nombreuses villes portuaires restantes en OcĂ©anie, en particulier Apia, la capitale des Samoa. Si Apia et Levuka se distinguent des autres villes portuaires d'OcĂ©anie par le fait mĂȘme d'avoir Ă©tĂ© la capitale portuaire pendant la pĂ©riode coloniale, Apia ne possĂšde plus l'ensemble de bĂątiments traduisant les Ă©tapes du dĂ©veloppement, du fait qu'il reste la capitale, contrairement Ă  Levuka[1]. En revanche, Ă  Levuka, le groupe des bĂątiments qui traduisent chaque pĂ©riode est bien conservĂ©, grĂące Ă  la briĂšvetĂ© de la pĂ©riode pendant laquelle elle a Ă©tĂ© la capitale et au lent dĂ©clin qui l'a suivie. C'est un point qui a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©valuĂ© lors de son inscription en tant que site du patrimoine mondial[1].

1882-1930

La quatriÚme période va de 1882 aux années 1930 aprÚs qu'elle n'était plus la capitale. Le cyclone de 1895 a causé d'importants dégùts à Levuka, et certains des bùtiments de cette période ont été reconstruits à cette époque[1].

PĂ©riode contemporaine

En février 2016, le Cyclone Winston (en) a causé de graves dommages aux rues historiques de Levuka, un appel a été lancé par le Centre du patrimoine mondial attirant l'attention du monde aux dommages[4].

BĂątiments principaux

Rue de la plage

Il reste Ă  Levuka un groupe de bĂątiments en bois de style colonial Ă  un ou deux Ă©tages[5]. La rue qu'on peut qualifier de principale Ă  Levuka est la rue cĂŽtiĂšre de la plage[6]. Au sud de cette rue se trouve l'ancien conseil municipal de Levuka (construction en bois) de la fin du XIXe siĂšcle. En se dirigeant vers le centre au long de cette rue, on peut observer des maisons construites dans les annĂ©es 1890 et l'Ă©glise du SacrĂ©-CƓur[7]. L'Ă©glise du SacrĂ©-CƓur a Ă©tĂ© construite en 1866 et possĂšde une tour d'horloge en pierre[8].

En se dirigeant vers l'intérieur du pays, on trouvera le plus ancien hÎtel des Fidji (1874), le Royal Hostel, en bois de deux étages et la premiÚre école publique des Fidji, la Levuka Public School (ouverte en 1879).

Inscription au patrimoine mondial

Processus d'inscription

À Levuka, une sociĂ©tĂ© commerciale japonaise a construit une usine de transformation du thon dans les annĂ©es 1960[8]. Plus tard, la gestion a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  une entreprise amĂ©ricaine de transformation du poisson, les emplois gĂ©nĂ©rĂ©s par cette usine ont soutenu l'Ă©conomie de Levuka[8]. L'intĂ©rĂȘt pour le paysage urbain historique a augmentĂ© dans les annĂ©es 1970 en lien avec la promotion du tourisme aux Fidji, et en 1989, Levuka a Ă©tĂ© reconnue comme une "ville historique"[1].

La Convention du patrimoine mondial a été ratifiée par Fidji le , l'année suivante. Ensuite les Fidji ont demandé l'ajout de Levuka à la Liste du patrimoine mondial[1].

Les Fidji ont reçu 10 000 dollars en 2003 et 15 000 dollars en 2008 du Fonds du patrimoine mondial dans le but de conduire des études comparatives et de développer des systÚmes de protection et de gestion[9].

La demande d'inscription officielle a été acceptée par le Centre du patrimoine mondial le . L'année suivante, le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), organe consultatif auprÚs du Comité du patrimoine mondial, a recommandé l'enregistrement[1]. Sur la base des recommandations, l'inscription a été officiellement décidée lors du 37e Comité du patrimoine mondial de cette année.

C'était le premier site du patrimoine mondial aux Fidji et le septiÚme site du patrimoine culturel en Océanie. Il existe de nombreux sites du patrimoine mondial qui couvrent le paysage urbain, mais c'est la premiÚre fois qu'un site océanien est enregistré.

Nom enregistré

Les noms officiellement enregistrés en tant que sites du patrimoine mondial sont Levuka Historical Port Town (anglais) et Ville portuaire historique de Levuka (français).

CritĂšres d'inscription

Le Comité du patrimoine mondial a déclaré à propos des raisons de sa demande[10]:

« La ville portuaire historique de Levuka tĂ©moigne de l’important Ă©change d’influences et du contact culturel qui se dĂ©roulĂšrent Ă  l’époque de l’expansion maritime europĂ©enne du XIXe siĂšcle dans la rĂ©gion gĂ©oculturelle des Ăźles Pacifique. C’est un rare exemple de ville portuaire coloniale tardive, qui illustre l’hybriditĂ© culturelle de communautĂ©s non coloniales du Pacifique, avec un plan urbain oĂč se fondent les traditions locales d’établissement et les normes coloniales. La ville tĂ©moigne de la phase industrialisĂ©e tardive de la colonisation, qui reposait sur l’extraction maritime et l’exportation. »

— ComitĂ© du patrimoine mondial

Mesures de gestion et de protection

La ville portuaire historique de Levuka est protĂ©gĂ©e par le dĂ©cret sur le patrimoine mondial des Fidji 2013, approuvĂ© par le Conseil des ministres en avril 2013 et ensuite mis en Ɠuvre. Le dĂ©cret est appliquĂ© par le Conseil du patrimoine mondial des Fidji, en collaboration avec le conseil municipal et le directeur de l’urbanisme et de l’amĂ©nagement du territoire. Le National Trust of Fiji, qui n'a pas de pouvoir rĂ©glementaire, dresse le Registre du patrimoine national, qui comprend la ville portuaire historique de Levuka et doit ĂȘtre consultĂ© par les conseils municipaux ainsi que par le dĂ©partement de l’urbanisme et de l’amĂ©nagement du territoire dans leurs responsabilitĂ©s rĂ©glementaires. Le plan d’urbanisme et d’amĂ©nagement du territoire de Levuka en vertu de la loi Fijian Town Planning Act est le mĂ©canisme principal de rĂ©glementation de la construction de nouveaux bĂątiments et de la modification des Ă©difices existants dans les limites de la ville de Levuka et impose que les modifications extĂ©rieures, les dĂ©molitions ou les nouvelles constructions soient Ă©tudiĂ©es par une instance composĂ©e du conseil municipal de Levuka, de la SociĂ©tĂ© historique et culturelle de Levuka, du directeur de l’urbanisme et de l’amĂ©nagement du territoire et du National Trust of Fiji. Par ailleurs, l’autorisation d'une construction peut ĂȘtre assujettie Ă  des conditions fondĂ©es sur les recommandations du National Trust of Fiji ou du musĂ©e des Fidji, comme par exemple l’exigence d’un plan de gestion archĂ©ologique ou de fouilles archĂ©ologiques prĂ©alables. Les amĂ©nagements et constructions touristiques constituent un risque majeur d’impact prĂ©judiciable sur le bien et doivent ĂȘtre strictement rĂ©glementĂ©s ; s’ils sont autorisĂ©s, ils doivent ĂȘtre conçus avec prĂ©caution et faire l’objet d’études d’impact sur le patrimoine, suivant les orientations de l’ICOMOS relatives aux biens du patrimoine culturel mondial (2011). La loi sur l’environnement rĂ©git les activitĂ©s susceptibles d’altĂ©rer les terres et les eaux de la ville portuaire historique de Levuka ou des zones maritimes ou terrestres environnantes, y compris celles susceptibles de nuire aux ressources culturelles ou historiques. La loi sur la prĂ©servation des objets d’intĂ©rĂȘt archĂ©ologique et palĂ©ontologique autorise le musĂ©e des Fidji Ă  dĂ©clarer monument toute zone oĂč sont supposĂ©s exister des objets d’intĂ©rĂȘt archĂ©ologique. Sa rĂ©vision est actuellement Ă  l’étude en vue d’y intĂ©grer le patrimoine maritime et de mettre en place le mĂ©canisme de protection nĂ©cessaire.

En vertu du dĂ©cret sur le patrimoine mondial des Fidji, un Conseil du patrimoine mondial composĂ© de 13 membres reprĂ©sentant les organisations gouvernementales statutaires et non gouvernementales compĂ©tentes et prĂ©sidĂ© par le secrĂ©taire permanent pour le ministĂšre de l’Éducation, du Patrimoine national, de la Culture et des Arts supervise un groupe restreint reprĂ©sentant du Forum de gestion de Levuka et d’Ovalau. Ce Forum est composĂ© de reprĂ©sentants du National Trust of Fiji, du dĂ©partement du patrimoine national, de la culture et des arts, du musĂ©e des Fidji, du conseil municipal de Levuka, du conseil provincial de Lomaiviti, de la SociĂ©tĂ© du patrimoine de Levuka, de l’Association pour le tourisme de Levuka et Ovalau et d’autres groupes, selon les besoins. Le groupe restreint a pour rĂŽle de mettre en Ɠuvre le plan de gestion et d’en rendre compte au Conseil du patrimoine mondial des Fidji. Un plan de gestion a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© pour la ville historique de Levuka et l’üle d’Ovalau entre novembre 2009 et juillet 2010, amendĂ© en fĂ©vrier 2013, en impliquant les parties prenantes, et validĂ© par le ministĂšre de l’Éducation, du Patrimoine culturel, de la Culture et des Arts.

Sources

Cet article intÚgre du contenu sous licence libre. Licence sous CC BY-SA IGO 3.0 déclaration de la licence. Texte tiré de Ville portuaire historique de Levuka, UNESCO.

Notes et références

  1. ICOMOS 2013, p. 94-103
  2. Daiyamondo biggusha 2014, p. 300
  3. Ashizawa et Wada 2009, p. 44-47
  4. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Le cyclone Winston touche les ßles Fidji et leur bien du patrimoine mondial », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  5. Nihon Yunesuko Kyƍkai Renmei 2013, p. 29
  6. Daiyamondo biggusha 2014, p. 245
  7. Daiyamondo biggusha 2013, p. 245-247
  8. Ashizawa et Wada 2009, p. 47
  9. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Ville portuaire historique de Levuka », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  10. Comité du patrimoine mondial 2013, p. 197

Bibliographie

  • (ja) Daiyamondo biggusha, Igirisu airurando ryĆ«gaku, Daiyamondobiggusha, (ISBN 978-4-478-04521-3 et 4-478-04521-6, OCLC 869185978, lire en ligne)
  • ICOMOS, Evaluations des propositions d'inscription de biens mixtes et culturels sur la Liste du patrimoine mondial, Phnom Penh, , 271 p. (lire en ligne), p. 94-103
  • ComitĂ© du patrimoine mondial, DĂ©cisions adoptĂ©es par le comitĂ© du Patrimoine mondial lors de sa 37e session, Phnom Penh, , 263 p. (lire en ligne), p. 197-199 
  • (ja) Nihon Yunesuko Kyƍkai Renmei, TokushĆ« sekai isan jƍyaku saitaku yonjĆ«nen o furikaeru, Asahishinbunshuppan, (ISBN 978-4-02-272433-5 et 4-02-272433-1, OCLC 828397063, lire en ligne)
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  • (ja) Takehito Ashizawa et Tetsurƍ Wada, FijÄ« : minamitaiheiyƍ no jĆ«jiro de iyasareru, NikkeibÄ«pÄ«kikaku, (ISBN 978-4-86130-421-7 et 4-86130-421-0, OCLC 435378458, lire en ligne)

Voir aussi

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