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Villanelle (Dukas)

Villanelle est une œuvre de Paul Dukas écrite pour cor et piano en 1906 pour le concours du Conservatoire de Paris.

Villanelle
page de la partition
Première page de la Villanelle (gravure musicale Jay Anderson, 2007)

Genre Pièce pour cor et piano
Nb. de mouvements 1
Musique Paul Dukas
Durée approximative 6 minutes
Dates de composition 1906
Dédicataire François Brémond

Présentation

C'est à la demande de Gabriel Fauré, directeur du Conservatoire de Paris, que Paul Dukas s'attelle à la composition en 1906 d'une pièce pour le concours des prix de cor de l'établissement[1]. La partition est d'ailleurs dédiée au professeur du Conservatoire, François Brémond[2].

Le titre fait référence à la villanella, petite chanson paysanne italienne, et en conserve la caractère pastoral ainsi que « la fraîcheur et la simplicité dans ses deux thèmes principaux et la coupe avec refrain »[1].

Seule partition de musique de chambre du compositeur, la Villanelle pour cor et piano occupe une place de choix dans le répertoire de l'instrument[3].

Création

De par sa nature de commande du Conservatoire, la première audition en public se déroule à l'occasion du concours des prix le [4]. La pièce est également jouée lors du concert des lauréats, quelques jours plus tard, le [5].

La création officielle en concert a lieu quant à elle le à la salle Érard, dans le cadre de la saison de la Société nationale de musique, avec Arthur-François Delgrange au cor et Édouard Risler au piano[6].

Analyse

L’œuvre est en fa majeur. S'ouvrant sur un double appel, il s'ensuit un premier thème, doux et chantant. Le motif est alors repris, précédant un deuxième élément thématique d'allure plus rythmique. S'avance un second thème, de facture vigoureuse, puis le développement des différents éléments énoncés. Un passage en écho « particulièrement mystérieux et poétique » se glisse alors dans la structure, avant le retour du premier thème. Enfin, la pièce « se termine sur une périlleuse et brillante cadence comme il se doit lors d'un concours. »[1]

À l'occasion du concours du Conservatoire de 1913, lors duquel la pièce est de nouveau imposée, la revue musicale Le Ménestrel livre ses impressions d'écoute : « familière avec héroïsme, dès ses premières mesures, grandiose avec bonhomie, dans son andante initial, mystérieuse et magique avec le secret de ses sons bouchés, alerte sans cesser d'être fière, un peu distante et lointaine comme la joie d'autrefois, comme la forêt voisine de la prairie où l'on danse et comme le caractère de son auteur, cette pure musique introduit dans l'obscurité matinale un rayonnement »[7].

La durée d'exécution moyenne de l’œuvre est de six minutes trente environ[8].

Versions

La partition de la version originale pour cor et piano est publiée par Durand en 1906[9].

L’œuvre connaît ensuite plusieurs transcriptions, dont une pour piano à deux mains par Gustave Samazeuilh (1926)[10] et une pour piano à quatre mains par Léon Roques[1].

Il existe également une orchestration pour cor et orchestre due à Odette Metzegner, créée le aux Concerts du Conservatoire avec Louis-Édouard Vuillermoz en soliste[11].

Discographie

  • Alla Francese : Works for brass, Les Cuivres français, André Cazalet (cor), Yves Henry (piano), Pierre Verany PV 793041, 1993.
  • The Art of the Horn, David Alonso (cor), Hélène Tysman (piano), Indésens Records INDE064, 2014.
  • A Noble and Melancholy Instrument, Alec Frank-Gemmill (cor), Alasdair Beatson (piano), BIS Records BIS-2228, 2016-2017.

Bibliographie

Édition

  • Paul Dukas, Villanelle pour cor et piano, Durand & Cie, 1906.

Ouvrages

  • Walter Willson Cobbett, Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre, vol. I (A-J), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-07847-0), p. 396.
  • Michel Duchesneau, L'Avant-garde musicale et ses sociétés à Paris de 1871 à 1939, Paris, Éditions Mardaga, , 352 p. (ISBN 2-87009-634-8), p. 314.
  • Simon-Pierre Perret et Marie-Laure Ragot, Paul Dukas, Paris, Fayard, coll. « Bibliothèque des grands musiciens », , 557 p. (ISBN 978-2-213-63329-9).
  • Gustave Samazeuilh, Musiciens de mon temps : Chroniques et souvenirs, Paris, Marcel Daubin, , 430 p., in-16 (BNF 43254580).

Notes et références

  1. Simon-Pierre Perret et Marie-Laure Ragot, Paul Dukas, Fayard, (ISBN 978-2-213-64108-9, lire en ligne)
  2. « Villanelle (Dukas, Paul) », sur IMSLP (consulté le )
  3. Cobbett 1999, p. 396.
  4. « Le Journal amusant », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  6. Michel Duchesneau 1997, p. 267.
  7. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  8. (en-US) Michael Morrison, « Villanelle for horn & piano (or… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  9. Paul Dukas (1865-1935), Villanelle. Cor, piano ou orchestre, (lire en ligne)
  10. Samazeuilh 1947, p. 419.
  11. Dominik Rahmer, Préface de l'édition urtext de G. Henle Verlag, 2012.

Liens externes

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