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Vieillard sous la lune

Le vieillard sous la lune 月䞋老äșș (pinyin : yuexiĂ laǒrĂ©n) ou 月老 (yuĂšlaǒ) est un personnage de la mythologie et du folklore chinois qui dĂ©termine les alliances matrimoniales en fabriquant les effigies en terre des futurs Ă©poux, qu’il relie ensuite par un fil de soie rouge. Dans certains temples, on peut s’adresser Ă  sa statue pour solliciter une alliance. C’est un vieil homme Ă  barbe blanche tenant dans la main gauche le registre des mariages et dans la droite une canne.

Représentation du vieillard sous la lune à Repulse Bay, Hong Kong

Le rouge est une couleur auspicieuse associĂ©e aux noces. La coutume de faire tenir lors de la cĂ©rĂ©monie de mariage l’extrĂ©mitĂ© d’un fil rouge par chacun des Ă©poux Ă©tait dĂ©jĂ  connue sous les Tang. Le fil a Ă©tĂ© remplacĂ© par un mouchoir sous les Song. PrĂ©senter deux personnes en vue du mariage se dit « tendre le fil rouge » [1]

Pour expliquer les problĂšmes que rencontrent certains mariages, on raconte parfois que le vieillard ne dispose que d’un local limitĂ© pour faire sĂ©cher les effigies en terre qu'il fabrique et doit en laisser plusieurs dehors. Parfois la pluie les fait fondre en partie, ce qui diminue l'entente du couple.

LĂ©gende

La lune associĂ©e Ă  la dĂ©esse Chang'e a depuis longtemps en Chine une connotation romantique. Le mythe du vieillard sous la lune apparait pour la premiĂšre fois sous les Tang dans l’Auberge des fiançailles [2], un des contes du recueil de rĂ©cits fantastiques Xuyouguailu [3] de Li Fuyan[4] (775-833). Les parties entre crochets [...], qui sont des ajouts d’auteurs ultĂ©rieurs, peuvent varier lĂ©gĂšrement selon les versions.

Un beau soir, un tout jeune voyageur nommĂ© Wei Gu[5] descendit pour une nuit dans une auberge de Songcheng[6]. PrĂšs de l’entrĂ©e, sous la clartĂ© lunaire, il vit un vieil homme appuyĂ© contre un sac de toile qui semblait consulter un registre. IntriguĂ© il s’approcha : les pages du registre Ă©taient blanches. Il ne put s’empĂȘcher de lui demander ce qu’il pouvait bien y chercher. Le vieillard lui rĂ©pondit : « Toutes les unions matrimoniales du monde sont inscrites dans ce registre. » et comme Wei Gu regardait le sac d’un air interrogateur : « Ce sont des fils de soie rouge qui, une fois attachĂ©s aux pieds de deux personnes, les vouent Ă  ĂȘtre Ă©poux, quelle que soit la distance sociale ou gĂ©ographique qui les sĂ©pare actuellement, mĂȘme si leurs familles sont ennemies jurĂ©es. »

La curiositĂ© l’emportant sur la raison, Wei Gu ne put s’empĂȘcher de lui demander s’il savait qui il Ă©pouserait. Le vieil homme lui rĂ©pondit en riant : « Contre le mur nord de l’auberge, il y a l’étal d’une vieille marchande de lĂ©gumes. Ta future Ă©pouse, c’est sa petite-fille. » Le jeune homme, pensant qu’il se moquait de lui, monta se coucher sans plus rien demander. [ Le lendemain, par curiositĂ©, il alla jeter un coup d’Ɠil et vit effectivement, courant de ci de lĂ  prĂšs du dit Ă©tal, une petite fille au nez mal essuyĂ© qui ne payait pas de mine. VexĂ©, il la poussa alors qu’elle passait prĂšs de lui. L’enfant tomba et se mit Ă  pleurer Ă  grand bruit ; Wei Gu s’éclipsa mi-honteux mi-rageur.]

Quelques annĂ©es passĂšrent. S’étant distinguĂ© lors d’une campagne militaire, Wei Gu se trouva fiancĂ© Ă  la fille du chef de l’arsenal de Xiangzhou[7]. [ Le soir des noces, dĂ©couvrant selon la coutume le visage de sa femme pour la premiĂšre fois, il fut intriguĂ© par une mouche qu’elle portait entre les sourcils. Elle lui expliqua : « Lorsque j’étais petite, un jour que je tenais compagnie Ă  ma grand-mĂšre, un voyou m’a fait tomber sur le front et j’en ai gardĂ© une cicatrice. »] Wei Gu dut alors se rendre Ă  l’évidence : sa femme Ă©tait bien la petite fille annoncĂ©e et le vieillard Ă©tait bien un dieu. Il confessa son histoire, qui finit par parvenir aux oreilles du prĂ©fet de Songcheng. Celui-ci fit renommer l’auberge « Auberge des fiançailles » et l’existence du vieillard sous la lune fut bientĂŽt connue de tous. Quant Ă  Wei Gu et sa femme, ayant pris conscience que leur union n’était pas le fruit du hasard, ils eurent Ă  cƓur de ne jamais se disputer.

Culte

Le Temple de Xiahai Ă  Taipei abrite une statue du vieillard sous la lune

La statue du vieillard sous la lune se trouve en gĂ©nĂ©ral dans un grand temple, comme celui du Dieu prĂ©fet ; les temples qui lui sont spĂ©cialement consacrĂ©s sont rares. Chaque lieu a ses rĂšgles en matiĂšre d’offrandes et de remerciements dus en cas de rĂ©ussite. On ne peut en principe solliciter qu’une seule alliance, en indiquant clairement son nom et son adresse. Certains prĂ©parent deux petits plombs reliĂ©s par un fil rouge qu’ils font passer au-dessus du brĂ»le-parfum du temple et portent ensuite sur eux ou placent sous leur oreiller. L’anniversaire du dieu est cĂ©lĂ©brĂ© le jour de la FĂȘte de la mi-automne.   

Autres divinitĂ©s compĂ©tentes en matiĂšre de cƓur

Dame des sept Ă©toiles
  • La dĂ©esse de la lune[8], assimilĂ©e tantĂŽt Ă  Chang'e, Dame du palais lunaire[9], tantĂŽt Ă  une dĂ©itĂ© bouddhique, le Bodhisattva de la clartĂ© lunaire Chandraprabha[10], l'un des acolytes du Bouddha mĂ©decin.
  • La Dame des sept Ă©toiles de la Grande Ourse[11], Ă  l’honneur le jour de Qi Qiao Jie. Elle protĂšge les enfants et les jeunes filles jusqu’au mariage ; autrefois les parents lui faisaient une offrande pour les seize ans de leur fille. On prĂ©tend parfois que c’est elle qui rĂ©dige le registre divin des mariages, qu’elle soumet au Dieu du Ciel, qui le transmet ensuite au vieillard sous la lune.
  • Le Bouddha de Sizhou[12] : cette divinitĂ©, dont le culte serait parti de Sizhou dans le Jiangsu, Ă©tait surtout connue dans les provinces de Guangdong et Fujian comme recours en cas de chagrin d’amour ou de problĂšmes de couple. Il fallait gratter un peu de l’arriĂšre du crĂąne de son effigie et mettre la poussiĂšre obtenue sur le corps de la personne dont on espĂ©rait retrouver l’affection. Ce « bouddha » a une origine particuliĂšre : on raconte qu’un cadavre de noyĂ© vint un jour aborder Ă  proximitĂ© d’un temple bouddhique. Les moines le repoussĂšrent, mais il revenait toujours. L’un d’eux lui dit : « Si tu es un bouddha, retourne-toi pour le prouver. » le corps se retourna effectivement. Les moines le sortirent de l’eau, l’embaumĂšrent et le placĂšrent dans le temple.

Voir aussi

Notes

  1. 拉玅線
  2. ćźšć©šćș—
  3. çșŒćčœæ€Ș錄
  4. æŽćŸ©èš€
  5. 韋ć›ș
  6. 漋柎
  7. 盞淞
  8. 月焞
  9. æœˆćźźćš˜ćš˜
  10. æœˆć…‰è©è–©
  11. äžƒæ˜Ÿćš˜ćš˜
  12. æł—ć·žäœ›

Voir aussi

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