Verdun (Vallotton)
Verdun est un tableau réalisé par le peintre franco-suisse Félix Vallotton en 1917. Cette huile sur toile est une peinture de bataille représentant la bataille de Verdun[1]. Le musée de l'Armée, à Paris en fait l'acquisition en juillet 1976[1].
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Matériau | |
Dimensions (H Ă— L) |
114 Ă— 146 cm |
No d’inventaire |
21889, Eb 1518 |
Localisation |
Cette œuvre a pour sous-titre Tableau de guerre interprété, projections colorées noires, bleues et rouges, terrains dévastés, nuées de gaz[1]. Elle est une synthèse des impressions de guerre de Vallotton, une expérience picturale.
Historique de l'Ĺ“uvre
Devenue tristement célèbre, la bataille de Verdun (février-décembre 1916) est le conflit le plus meurtrier de toute la Première Guerre mondiale. Alors enlisée dans une guerre de position depuis dix-huit mois, l’armée allemande utilise son artillerie pour «saigner à blanc l’armée française»[1].
L’attaque débute le 21 février 1916 à 7h15, dans un déluge de feu, de bombe et de gaz : le paysage devient lunaire, totalement pulvérisé. En seulement deux jours, 2 millions d’obus sont lancés sur un front de 20km[2].
Trop âgé (49 ans) pour participer à la Grande Guerre, Vallotton est pourtant particulièrement touché par le conflit. Dès 1917, il se porte volontaire pour « une mission de peintre aux armées » : mission organisée par le Ministère de la Guerre afin que des peintres de renom aillent sur le front et se rendent compte de la dureté des combats[2].
C’est à la suite d’une mission en juin 1917 sur le front français Est que Vallotton peint Verdun[3].
Analyse
Le tableau de Félix Vallotton est représenté par un paysage dévasté par la violence des combats. La composition de l’œuvre s’organise autour des faisceaux lumineux qui se croisent au-dessus des nuages de gaz. Les paysages à gauche et à droite sont en proie aux flammes. Souvent associée au cubisme, l’œuvre de Vallotton se démarque des peintures militaires dites traditionnelles. Les formes abstraites, les couleurs vives et l’absence de repère donne une impression d’apocalypse à l’œuvre : « D’ores et déjà je ne crois plus aux croquis saignants, à la peinture véridique, aux choses vues ni même vécues »[2]. D’après Vallotton, aucune forme connue ne peut représenter la violence et l’horreur des combats[4].
Dans son œuvre, Vallotton ne met en scène aucun soldat, une manière d’accentuer la déshumanisation de ce conflit et la place prépondérante des machines[4].
Très rapidement ce tableau est jugé comme l’une des plus fortes représentations de la bataille, mais ironie de l’Histoire, Vallotton s’il a effectivement séjourné près du front, n’a jamais été à Verdun[3].
Notes et références
- « Verdun, tableau de guerre... par Félix Vallotton (1865-1925) » [PDF], sur musee-armee.fr (consulté le )
- Histoire des Arts, « Verdun de Vallotton » (consulté le )
- Musée de l'Armée, « Verdun. Tableau de guerre interprêté, projections colorées noires bleues et rouges terrains dévastés, nuées de gaz » (consulté le )
- Laurent Véray, « Verdun », sur Histoire par l'images, (consulté le )