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Vase des quatre saisons de Tourdan

Le vase des quatre saisons est un vase en argent massif découvert au XIXe siècle à Tourdan, commune de Revel-Tourdan, dans le département de l'Isère en Auvergne-Rhône-Alpes[1]. Ce vase hémisphérique de 18 centimètres de haut, avec une anse mobile en torsade, présente sur son pourtour les saisons personnifiées : les gravures représentent des femmes et des animaux.

Le vase des quatre saisons est daté du IIe siècle ap. J-C. et appartient à l'Art néo-attique (en). Acquis en 1859 par le British Museum, il fait partie des collections du département Antiquités grecques et romaines[2] - [3] - [4].

Le vase des quatre saisons découvert à Tourdan en 1842.

Histoire

Le 11 juin 1842, lors d'un ouvrage d'extraction de terre dans un champ à Tourdan, des ouvriers trouvèrent ensevelis sous la terre un vase en argent. Partiellement accidenté lors de son extraction, le vase fut découvert entouré par des vestiges d'une villa romaine[1] - [Note 1]. Le vase fut transmis ensuite dans d'autres mains et abrité au sein des murs de la librairie de Vienne dans la collection Girard. L'annonce de cette trouvaille dans le Journal de Vienne[4] a soulevé beaucoup d'intérêt, dont celui de Prosper Mérimée qui apportera un descriptif détaillé de l'objet[5] . En 1859, il est acheté par le British Museum et entre dans les collections des Antiquités grecques et romaines. Il revient en France en 1989 lors d'une exposition à Lyon consacrée à l'orfèvrerie gallo-romaine[6] - [1]. Depuis ce jour, le vase n'est plus revenu en France.

C. T. Delorme, alors chargé des collections du musée de Vienne, est à l'origine de l'annonce de la découverte du vase dans le Journal de Vienne du 25 juin 1842 : « Cet objet est digne d'un musée. Il serait bien déplorable que Vienne se laissât dépouiller encore d'un morceau précieux. Nous invoquons le patriotisme de notre administration en faveur d'une acquisition importante »[3].

Spécificités

Formes

Le vase mesure 18 cm de hauteur (diam. 20,9 cm) et 8,5 cm pour son pied (diam. du pied 1,7 cm). Son anse mesure 22,8 cm de hauteur[6]. Il est constituĂ© d'un bord droit, incurvĂ© Ă  la base, portĂ© par un pied annulaire. Il est encadrĂ© par deux attaches percĂ©es d'un trou laissant passer les crochets qui viennent terminer son anse torsadĂ©e. Le bord du vase extĂ©rieur arbore une moulure de perles. Ce vase en argent massif prĂ©sente un Ă©tat partiel de corrosions du fait qu'il Ă©tait enseveli et en contact avec un plat circulaire[6].

« L'anse mobile est très épaisse et tordue en spirale. J'ai rarement vu, même à Pompéi, une pièce plus belle et plus importante, et il serait déplorable qu'elle entrât dans une collection particulière », Prosper Mérimée[5].

DĂ©cors

Le vase est gravé d'une frise illustrant les quatre saisons[1] - [3] :

  • Le Printemps est une jeune femme, belle, nue et fleurie, assise en amazone sur le dos d’une panthère qui suit le mouvement du soleil. Deux gĂ©nies les survolent et vont dans leur direction.
  • L’ÉtĂ© est une femme vĂŞtue d’un voile Ă  la taille envolĂ© par une lĂ©gère brise. Elle est assise sur un taureau accroupi. Les gĂ©nies portent les attributs du travail de la terre.
  • L’Automne est plus vĂŞtue que les deux femmes prĂ©cĂ©dentes avec un voile qui lui couvre les bras. La femme est allongĂ©e sur une panthère, animal dĂ©diĂ© Ă  Bacchus, dieu du vin. Les anges portent des fruits Ă  la femme et le cortège suit le mouvement du soleil.
  • L’Hiver est une femme âgĂ©e, le visage voilĂ© ; elle semble affaissĂ©e sur un gibier lui-mĂŞme au repos[Note 2].
Reproduction de la frise des quatre saisons et de celle des angelots[2]

La corrosion présente sur le vase laisse penser que le vase était enfoui avec un plat circulaire. Le vase est endommagé au fond et sur ses parois, probablement à cause de la pioche qui l'a découvert[6]. Le fait de trouver des femmes incarnant des saisons avec des animaux se retrouve à la Maison d'Or de Néron, sur les sarcophages aux Néréides et sur une mosaïque tardive de Littlecote (en)[4].

Appartenances

Hypothèses

Ce vase servait à l'origine à recueillir du vin. La tradition romaine accordait une grande importance aux boissons, notamment celles réservées aux dieux, ce qui explique la beauté de ce récipient utilitaire. Ce vase prenait place dans le triclinium de la villa, la salle à manger. Les vases de ce type datent vraisemblablement, comme ceux en bronze, des années 150 à 250[3] - [1].

Notes et références

Notes

  1. D'après les faits relatés en 1842, la découverte aurait été proche du prieuré de Tourdan lors d'extraction de terre destinée à servir d'engrais.
  2. La partie accidentée du vase donne très peu d’information sur cette saison.

Références

  1. Archives de l'association Renaissance de Revel et Tourdan.
  2. (en) « Bucket », sur The British Museum
  3. C. T. Delorme, « Notice sur un vase antique en argent découvert dans les environs de Vienne (Isère) », Journal de Vienne,‎
  4. C. T. Delorme, « Archéologie », Journal de Vienne,‎
  5. Jean Mallion, Prosper Mérimée et les Monuments du Dauphiné : lettres et rapports inédits de Prosper Mérimée, , Notice p. 24
  6. Catalogue de l'exposition de Lyon : Sceau (1989).
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