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Vandalisme de bouche d'incendie

Le vandalisme de bouche d'incendie, appelé dans les médias français street pooling, faux anglicisme signifiant « transformation de la rue en piscine », consiste à ouvrir de force un hydrant en dehors d'un cas d'incendie, généralement lors d'une canicule, afin de répandre dans la rue l'eau sous pression qui en jaillit.

États-Unis

Jeunes gens jouant avec une bouche d'incendie ouverte, en 2005.

Le pays connaĂ®t une canicule en qui tue près de 1 500 personnes en deux semaines. La dĂ©cision de rafraĂ®chir les rues avec de l'eau est prise par le chef de la police de New York, Theodore Roosevelt[1].

L'ouverture d'une bouche à incendie modérée par un capuchon d'arrosage en sortie est autorisée à New York, si elle est demandée aux pompiers par une personne majeure[2].

France

2015

La pratique est constatĂ©e pour la première fois Ă  grande Ă©chelle Ă  l'Ă©tĂ© 2015 lorsque plusieurs centaines de bornes sont ouvertes[3]. Le syndicat des eaux d'ĂŽle-de-France a estimĂ© Ă  250 000 m3 la quantitĂ© d'eau gaspillĂ©e ainsi lors de l'Ă©tĂ© 2015[4], ce qui correspond au tiers de la production journalière du syndicat[5].

2016

Le syndicat des eaux d'ĂŽle-de-France a estimĂ© Ă  450 000 m3 d'eau la quantitĂ© perdue cette annĂ©e, en augmentation par rapport aux 250 000 m3 gaspillĂ©s en 2015[6].

2017

Le phĂ©nomène apparaĂ®t Ă©galement en 2017 Ă  la suite d'un Ă©pisode de fortes chaleurs. Le , le syndicat des eaux d'ĂŽle-de-France estime que 60 000 m3 ont Ă©tĂ© ainsi gaspillĂ©s depuis le en ĂŽle-de-France[7]. La couverture mĂ©diatique du phĂ©nomène entraĂ®ne une forte rĂ©action des autoritĂ©s qui rappellent que cette pratique est sujette Ă  amende ; par exemple, Ă  Gennevilliers, une amende de 500 euros pour les ouvreurs de vanne, instaurĂ©e en 2015, est remise en vigueur[8]. D'une façon gĂ©nĂ©rale, cette pratique est sanctionnĂ©e en France en thĂ©orie de cinq ans de prison et 75 000 € d'amende[1].

Conséquences

Ă€ Philadelphie en 1996.

Risques

Cette pratique est dangereuse. D'abord, la force du jet d'eau, qui peut atteindre un débit d'un mètre cube par minute, risque de blesser directement[9]. Ensuite, l'accumulation d'eau peut être à l'origine d'inondations dans les habitations aux alentours ou encore d'accidents de la route en provoquant de l'aquaplanage. Ces inondation peuvent également provoquer des désordres électriques (court-circuit, rupture d'alimentation ou de téléphonie, ...) si l'eau entre en contact avec des câbles électriques nus. Plus insidieusement enfin, le débit sortant de la bouche ouverte peut réduire la pression dans le réseau de trois bars. De ce fait le débit disponible ailleurs est moindre que ce qui peut être nécessaire, notamment pour les pompiers s'ils doivent éteindre un incendie à proximité[5] et plus encore si l'incendie se produit dans les derniers niveaux.

En , les ouvertures sauvages ont touchĂ© environ 150 communes de la rĂ©gion parisienne, sur environ 500 appareils, provoquant un gaspillage d'environ 150 000 m3 d'eau selon les informations du syndicat des eaux d'ĂŽle-de-France, l'Ă©quivalent de 150 000 000 litres ou 60 piscines olympiques[10]. Ceci correspond Ă  un gaspillage sur ce mĂŞme mois de 600 000 m3 d'eau en ĂŽle-de-France, soit 600 000 000 litres ou 240 piscines olympiques. Le coĂ»t de ces ouvertures se compose, d'une part, du coĂ»t de l'eau (entre 60 000 et 80 000 euros) et, d'autre part, des coĂ»ts indirects liĂ©s aux interventions de personnels[10].

Pour faire des Ă©conomies sur les dĂ©penses d'eau, certaines municipalitĂ©s font installer des systèmes de bague/kit antieffraction ; leur coĂ»t est de 600 euros par borne[10].

Accidents

En 2015 Ă  Bobigny, un enfant de 8 ans qui s'Ă©tait assis sur une bouche d'incendie a Ă©tĂ© blessĂ© après avoir fait un vol planĂ© de près de 8 mètres[5] - [11].

En à Saint-Denis, un enfant de 6 ans a été grièvement blessé après avoir été projeté sur plusieurs mètres[12].

LĂ©gales

En France, cette pratique fait risquer Ă  son exĂ©cutant une peine de cinq ans de prison et 75 000 € d’amende, au regard des articles 322-1 et suivants du code pĂ©nal[13].

Notes et références

  1. « Street pooling » : d'où vient cette idée d'ouvrir des bouches à incendie en période de canicule ? », Le Monde (consulté le ).
  2. (en) Beth Fertig, « It's OK to Open that Fire Hydrant... But Just a Little Bit », sur WNYC news, .
  3. « Canicule: vandaliser des bouches à incendie peut coûter très cher », sur bfmtv.com,
  4. Éric Delvaux, « Le street pooling, ou quand les bouches à incendie se transforment en douche », sur France Inter, (consulté le )
  5. « "Street pooling" : pourquoi il faut s'alarmer », sur challenges.fr, (consulté le ).
  6. Guillaume Descours, « Les ouvertures sauvages des bouches d'incendie sont dangereuses et coûtent cher », sur Le Figaro.fr,
  7. Myriam Chauvot, « Canicule : les communes dépassées par l’ouverture sauvage des bouches à incendie », sur lesechos.fr, (consulté le )
  8. Elia Dahan, « A Gennevilliers, le « street pooling », c’est 500 € d’amende ! », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  9. « Fortes chaleurs : les pompiers mettent en garde contre l'ouverture de bouches à incendie », sur bfmtv.com,
  10. Guillaume Descours et A. F. P. agence, « Les ouvertures sauvages des bouches d'incendie sont dangereuses et coûtent cher », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  11. Annie Vergnenegre, « Les pompiers rappellent que les bouches d'incendies ne servent pas à lutter contre la canicule », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  12. Carole Sterlé, Gwenaël Bourdon et Jean-Michel Décugis, « Saint-Denis : les jours de l’enfant blessé par une bouche à incendie ne sont plus en danger », sur Le Parisien, (consulté le ).
  13. « Les collectivités face au phénomène du "street-pooling" », sur La Gazette des communes (consulté le ).
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