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Validation des acquis

La validation des acquis est une procédure qui permet aux individus ayant suffisamment d'expérience professionnelle d'obtenir des diplômes, titres ou certificats de qualification professionnelle, ou d'accéder à des formations supérieures.

En France, la validation des acquis de l'expérience (VAE) vise notamment à rétablir une certaine parité entre les acquis de l'enseignement classique et ceux résultant de parcours parallèles ou autodidactes.

Historique

La validation des acquis est apparue en 1985[1] et 1992 avec la sous forme de validation des acquis professionnels (VAP), qui a eu du mal, dans un premier temps, Ă  entrer dans les mĹ“urs. Elle a Ă©tĂ© relancĂ©e et Ă©largie en 2002 par la validation des acquis de l'expĂ©rience (VAE), qui s'additionne Ă  la première. De 2002 Ă  2015, le dispositif a permis de certifier près de 330 000 personnes, soit un peu plus de 25 000 par an (en baisse et assez en retrait par rapport Ă  un objectif initial de 60 000 par an)[2].

Avantages

  • Pour les entreprises : reconnaissance du rĂ´le formateur de l'entreprise ; moyen de rĂ©duire les temps et les coĂ»ts de formation ; certification de l'entreprise grâce Ă  la reconnaissance de la qualification de son personnel ; outil au service de l'adaptation des compĂ©tences et de la gestion des ressources humaines.
  • Pour les particuliers et les salariĂ©s : moyen de reconnaissance officielle des compĂ©tences acquises par l'expĂ©rience professionnelle, personnelle, associative ; aide Ă  la conduite du parcours professionnel et de ses Ă©volutions ; accès facilitĂ© aux diplĂ´mes et Ă  la reprise d'Ă©tudes ; gain de temps et d'investissement personnel et financier.

Les deux procédures ont en commun que les acquis doivent concerner au moins une période de trois ans.

Dispositifs existants

Ingénieur diplômé par l'État

Un dispositif spécifique plus ancien, fondé sur une loi du (Code de l'éducation L 642-9) et régi par un décret du , permet de délivrer le titre d'ingénieur diplômé par l'État à des techniciens justifiant de cinq années de pratique professionnelle dans des fonctions communément confiées à des ingénieurs.

VAP 85

La validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l'accès aux différents niveaux de l'enseignement supérieur, ou « VAP 85 », permet un accès dérogatoire aux différents niveaux de formations de l'enseignement supérieur, par validation des études, des expériences professionnelles ou des acquis personnels.

  • Peuvent donner lieu Ă  validation[1] :
    • toute formation suivie par le candidat dans un Ă©tablissement ou une structure de formation publique ou privĂ©e, quels qu'en aient Ă©tĂ© les modalitĂ©s, la durĂ©e et le mode de sanction ;
    • l'expĂ©rience professionnelle acquise au cours d'une activitĂ© salariĂ©e ou non, ou d'un stage ;
    • les connaissances et les aptitudes acquises lors de tout système de formation.

VAE 2002

La validation des acquis de l'expérience (VAE) a été mise en place par la loi de modernisation sociale du , sous l'impulsion de Vincent Merle, directeur du cabinet de la secrétaire d'État à la formation professionnelle, Nicole Péry[3]. Elle est régie par les articles l-613-3 et suivants du Code de l'éducation français.

La validation des acquis de l'expérience, ou « VAE 2002 », permet à toute personne de faire valider les acquis de son expérience professionnelle (salariée, non salariée, bénévole), en vue de l'obtention d'une certification : diplômes de l'Éducation nationale et de l'enseignement supérieur (du CAP au doctorat en passant par le BEP, les différents bacs, BTS, DUT etc.), diplômes de la Jeunesse et des Sports (BAPAAT, BEATEP, BPJEPS, DEJEPS, DESJEPS, BEES)[4], diplômes de l'agriculture (du CAPA au brevet de technicien supérieur agricole (BTSA), diplômes du secteur sanitaire et social (diplôme d'État d'auxiliaire de vie sociale, diplôme d'État de Moniteur Éducateur, diplôme d'État d'Éducateur Spécialisé, etc.), diplômes des affaires culturelles (dans le domaine de la danse, des arts plastiques, de la musique etc.), diplômes des affaires maritimes, titres professionnels du ministère du Travail notamment par le biais de l'association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) ou de branches professionnelles, diplômes d'enseignement supérieur privé régis par le titre III Livre VII du code de l'éducation. Toutes les certifications sont accessibles par la VAE.

Peuvent donner lieu à validation, les acquis de l'expérience correspondants aux activités salariées, non salariées ou bénévoles (par exemple, associatives ou syndicales), d'une durée minimum d'un an. Ces acquis doivent correspondre en tout ou partie aux compétences répertoriées dans le référentiel de la certification visée[5].

Trois types de décisions peuvent être prises par le jury de validation :

  • la reconnaissance directe du titre, diplĂ´me ou certificat demandĂ© par le candidat ;
  • la reconnaissance sous conditions du titre, diplĂ´me ou certificat demandĂ© par le candidat. Dans cette hypothèse le candidat doit prĂ©alablement satisfaire Ă  l'obligation d'acquĂ©rir certaines compĂ©tences, ce qui en gĂ©nĂ©ral se traduit par l'obligation de suivre un ou plusieurs modules de formation faisant partie de l'enseignement propre Ă  l'obtention du diplĂ´me visĂ©. La reconnaissance du titre intervenant donc dans un second temps ;
  • l'admission du candidat Ă  suivre le cursus conduisant au titre visĂ© dans une annĂ©e d'Ă©tude donnĂ©e. Par exemple un candidat sera admis directement en troisième annĂ©e de licence, Ă  charge pour lui de la rĂ©ussir pour obtenir le diplĂ´me visĂ© dans les conditions habituelles. Dans cette hypothèse, soit le candidat rĂ©ussit Ă  ĂŞtre diplĂ´mĂ©, soit les choses restent en l'Ă©tat.

Accompagnement

Quelle que soit la certification visée, les salariés peuvent bénéficier d'un congé de VAE de 24 heures, consécutives ou non, et ainsi bénéficier d'un accompagnement facultatif en vue de faciliter leur démarche de validation. Pour l'ensemble des diplômes et certificats de qualification, la personne (candidat libre ou salarié) peut se rapprocher d'un organisme pour être accompagnée. Dans le cas d'un accompagnement, celui-ci peut être assuré soit par le certificateur (ministères concernés, universités), soit par un autre opérateur, par exemple les instituts de formation pour les diplômes en travail social. Pour les titres professionnels du Ministère du travail, l'accompagnement des candidats à la validation des acquis de l'expérience est organisé par les cellules techniques de validation et comporte :

  • une information individuelle ou collective ;
  • une aide personnalisĂ©e Ă  l'Ă©laboration du dossier de candidature : dĂ©finition de l'objectif de validation au vu de l'expĂ©rience et constitution du dossier;
  • un accompagnement dans la procĂ©dure : choix des certificats de compĂ©tences professionnelles, le cas Ă©chĂ©ant positionnement, identification des preuves dont dispose le candidat, Ă©laboration du plan d'action ;
  • une valorisation des rĂ©sultats et un suivi du plan d'action.

Dans tous les cas, le dossier constitué doit être déposé auprès du rectorat et soumis à une entrevue auprès d'un comité de spécialistes (professeurs) pour les diplômes de l’Éducation Nationale. Pour les titres professionnels délivrés par le Ministère du Travail, c'est la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DIRECCTE) qui se prononce sur la recevabilité du dossier.

Vocabulaire

On désigne généralement en France par acquis de l'expérience les compétences professionnelles acquises dans l'exercice d'une activité salariée, non-salariée ou bénévole en rapport direct avec le contenu du diplôme et utilisée au titre de la validation (décret 2002-615 du ).

Au Québec, on utilise le terme d'acquis expérientiels[6] pour désigner la somme des connaissances et des compétences acquises par une personne à l'extérieur des systèmes éducatif et de formation professionnelle, le plus souvent dans le milieu du travail ou dans des activités extra-professionnelles.

Voir aussi : portefeuille de compétences, portfolio, reconnaissance des acquis.

Notes et références

  1. Décret n° 85-906 du 23 août 1985 fixant les conditions de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l’accès aux différents niveaux de l'enseignement supérieur.
  2. Branche-Seigeot, A., & Ballini, C. (2017)., « La validation des acquis de l’expérience en 2015 dans les ministères certificateurs: Le nombre de diplômés par la voie de la VAE continue de diminuer. », Dares Résultats,‎ (lire en ligne).
  3. Rodier 2013.
  4. Brochure diplĂ´mes professionnels sports et animation
  5. loi dite « de modernisation sociale » no 2002-73 du 17 janvier 2002 et décret no 2002-590 du 24 avril 2002 (décret abrogé le 21 août 2013)
  6. Acquis expérenciels ou expérentiels, Office québécois de la langue française (OQLF).

Voir aussi

Bibliographie

  • Ben Moussi-Le Gal L. (2008). Validation des Acquis de l'expĂ©rience. Retour d'expĂ©riences Ă  l'universitĂ©. Paris : L'Harmattan. 289 p.
  • Bonami J.-F. (2000). Valider les acquis professionnels: vers un diplĂ´me de l'expĂ©rience. Paris: Editions d'Organisation, 260 p.
  • Bougera A. (2006). La validation des acquis de l'expĂ©rience. Paris : Hermès. 232 p.
  • Rivoire D. (2012). GĂ©nĂ©ration VAE : De l'expĂ©rience au diplĂ´me. Paris : StudyramaPro. 203 p.
  • Rodier A., « Vincent Merle, "père" de la validation des acquis de l'expĂ©rience », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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