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Union océanienne

L'Union ocĂ©anienne (UO) est le plus ancien parti politique ethnique de la communautĂ© wallisienne et futunienne de Nouvelle-CalĂ©donie (environ 25 000 personnes).

La situation politique des Wallisiens et Futuniens avant 1989

Avant 1989, le vote des Wallisiens et Futuniens Ă©tait considĂ©rĂ© comme acquis par les partis anti-indĂ©pendantistes. Les deux premiers Ă©lus territoriaux ocĂ©aniens le furent en 1972 sur les listes de l'Entente dĂ©mocratique et sociale, prĂ©dĂ©cesseur du Rassemblement pour la CalĂ©donie de Jacques Lafleur, et du Mouvement libĂ©ral calĂ©donien. De 1976 Ă  1978, un parti « loyaliste Â» (anti-indĂ©pendantiste), Ensemble toutes ethnies, s'adressa spĂ©cifiquement aux minoritĂ©s ethniques non-europĂ©ennes, mais Ă  partir de 1978, le RPCR fut considĂ©rĂ© par les Wallisiens et Futuniens comme un parti multiethnique, qu'ils soutinrent donc massivement. En 1982, le seul Ă©lu territorial wallisien du RPCR, Petelo Manuofiua, dĂ©missionne pour siĂ©ger comme indĂ©pendant. L'annĂ©e suivante est mis sur pied par KalĂ©po Muliava, ancien condisciple de Jean-Marie Tjibaou au sĂ©minaire[1], Uvea mo Futuna (Wallis-et-Futuna) en vue des Ă©lections municipales de , oĂą ce nouveau parti, toujours "loyaliste", obtient 464 voix (2,4 %) Ă  NoumĂ©a. Aux Ă©lections territoriales de , l'UF prĂ©sente une liste dans la province du Sud et obtient 566 voix (1,4 %). La tentative d'autonomisation politique des Wallisiens et des Futuniens a donc Ă©chouĂ© sur le plan Ă©lectoral, et l'expĂ©rience n'est pas renouvelĂ©e entre 1984 et 1989[2].

De 1989 Ă  1994

En , Kalépo Muliava crée pourtant un nouveau parti, l'Union océanienne, qui prend ses distances avec le RPCR et proclame le cousinage entre Polynésiens et Kanaks et obtient un mois plus tard 2 sièges sur 32 à l'assemblée provinciale du Sud avec 2.429 voix (6,1 %), soit environ 40 % de l'électorat wallisien et futunien potentiel. Kalépo Muliava décède en d'un cancer.


En , l'UO se divise en deux fractions, chacune conservant la même dénomination et se présentent en tant que telles aux législatives de 1993, remportant 4,2 % des voix. La faction pro-indépendantiste, dirigée par Aloïsio Sako, vice-président du parti avant scission, obtient 1.255 voix, la faction plus centriste de Mikaele Hema, président du parti avant scission depuis , n'en recueille que 943[3] - [4].

Le , le groupe d'Aloïsio Sako fonde le Rassemblement démocratique océanien, favorable à l'indépendance et affilié depuis 1998 à l'Union nationale pour l'indépendance, une des composantes du Front de libération nationale kanak et socialiste.

Dans un rapport d'une délégation sénatoriale française en Nouvelle-Calédonie en 2000[5], il était mentionné que l'Union océanienne est "disparue en 1995".

Renouveau de l'Union océanienne à partir de 2003

Fin 2003-début 2004, l'UO de Mikaele Hema ressuscite en vue des élections provinciales de et se prononce publiquement en faveur tant du recensement ethnique, rejeté par Jacques Chirac[6], que d'un système de discrimination positive, qui permettrait aux minorités ethniques et notamment à la communauté wallisienne et futunienne, d'être représentées aux postes à haute responsabilité de l'administration et du secteur privé[7].

La liste UO de la province Sud, dirigĂ©e par Soana Simutoga, a obtenu 749 voix (1,37 %), celle du Rassemblement ocĂ©anien dans la CalĂ©donie(ROC), 429 voix, et celle du Mouvement des citoyens calĂ©doniens (MCC), 1 140 voix. Il en fallait 3 633, soit 5 % des Ă©lecteurs inscrits, pour obtenir un siège. Les deux seuls Ă©lus "ocĂ©aniens" de la province du Sud l'ont donc Ă©tĂ© sur des listes non ethniques: Anne-Marie Siakinuu (AE) et Ana Logologofolau (RPCR)[8].

Depuis , l'Union océanienne fait partie du M.U.R. avec le Mouvement des citoyens calédoniens et le Rassemblement des Océaniens dans la Calédonie.

Symboles

Lors des Ă©lections provinciales de 2004[9] :

  • Couleur des bulletins de vote : gris vert 434 U gamme Pantone
  • Emblème : UNION OCEANIENNE avec une pirogue (voile et une Ă©toile)

Notes et références

  1. Dominique Pechberty, Les Uvéens en Nouvelle-Calédonie, The Journal of Pacific Studies (The University of the South Pacific, Fiji) Vol.27 no.1, 2004
  2. « Wayne McCallum, European loyalist and Polynesian Dissent in New Caledonia, the other challenge to RPCR orthodoxy »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Pacific Studies, Vol. 15, No. 3, September 1992, p. 25-58
  3. François Sodter, New Caledonia, The Contemporary Pacific Journal of Island Affairs (Center for Pacific islands studies, University of Hawa'i Press), Volume 5 - Number 2, Fall 1993, p. 408-411
  4. François Sodter, New Caledonia, The Contemporary Pacific Journal of Island Affairs (Center for Pacific islands studies, University of Hawa'i Press), Volume 6 - Number 2, Fall 1994, p. 444-446
  5. Compte rendu de la mission effectuée au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie par une délégation du groupe sénatorial France-Vanuatu - Îles du Pacifique du 9 au 19 septembre 2000
  6. T.L., Le recensement met le feu aux poudres, L'Humanité, 6 août 2004
  7. Asi Talatini, Vote fakakogafenua o Niu Kaletonia - Les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, webzine Uvea-mo-Futuna.com, 29 avril 2004.
  8. Frédéric Angleviel (conseiller municipal RPCR de Nouméa), Micro-histoire électorale en Nouvelle-Calédonie. Les élections provinciales de 2004 ou l’autopsie d’une défaite « impossible », Revue juridique, politique et économique de la Nouvelle-Calédonie, no 4, Nouméa, 2004, p. 22-31.
  9. Arrêté no 395 du 22 avril 2004 fixant l'état des listes de candidats à l'élection des membres du congrès et des assemblées de province du 9 mai 2004, Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie, 149e Année - no 7779, samedi 24 avril 2004
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