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Union nationale (Portugal)

L'Union nationale (União Nacional, UN) est un ancien parti politique conservateur portugais (1930-1974).

Union nationale
(pt) União Nacional
Image illustrative de l’article Union nationale (Portugal)
Logotype officiel.
Présentation
Présidents António de Oliveira Salazar
Marcelo Caetano[1]
Fondation
Disparition 25 avril 1974
Siège Lisbonne, Drapeau du Portugal Portugal
Autre nom Action populaire nationale (pt) (1970-1974)[2]
Religion Catholicisme
Positionnement Droite[3][4]
Idéologie Nationalisme intégral[5] - [6]
Corporatisme étatique (en)[7] - [8]
Conservatisme autoritaire[9]
National-catholicisme[10]
Intégralisme lusitanien[11]
Pluricontinentalisme[12]
Lusotropicalisme[13] - [14]
Adhérents 20 000 (estimation, 1933)[15]
Couleurs Bleu et blanc
Vert (1970-1974)
Drapeau de l'Union nationale.

Histoire

L'Union nationale a été fondée le afin de soutenir la création et la pérennité du régime politique établi au Portugal après le vote de la Constitution de 1933 : l'Estado Novo. Ce fut le seul parti politique autorisé, même si dans ses statuts (inspirés par Salazar), il ne se définit pas comme un parti. Salazar estimait que les partis, qui avaient fonctionné sous la république, et ce jusqu'en 1926, divisaient la société portugaise, alors que cet agrégat, de par son nom même, cherchait à unir les Portugais autour de lui.

À partir de 1934, l'UN participe aux élections pour l'Assemblée Nationale dans un système de liste unique. Il se verra opposer le MUD (Movimento de Unidade Democrática/Mouvement d'Union Démocratique) lors des élections législatives de 1945 et de la présidentielle de 1949 ; ce parti réussira à proposer José Norton de Matos comme candidat unique de l'opposition face au candidat de Salazar, le président Óscar Carmona. Le MUD finira néanmoins par retirer ses candidats, ceux-ci ne satisfaisant pas aux conditions requises pour se présenter, laissant l'UN se présenter seule.

Cette organisation centralisée et intimement liée au gouvernement sera toujours dirigée par les deux premiers ministres en exercice pendant cette période, António de Oliveira Salazar et Marcello Caetano. Ceux-ci présidaient à vie la Commission Centrale de l'UN (à laquelle succèdera l'Acção Nacional Popular/Action Nationale Populaire). Les membres de l'Union nationale étaient principalement issus de notables locaux : propriétaires fonciers, professionnels et hommes d’affaires pour la plupart catholiques, monarchistes ou républicains conservateurs. L'Union nationale n’a jamais été une organisation militante ni très active[4].

Cette centralisation et ce lien avec le pouvoir exécutif s'accompagneront durant plus d'une décennie d'un monopole absolu de la représentation politique étant donné que toute opposition politique était rendue impossible et même poursuivie. C'est ainsi que l'UN n'aura pas de concurrents durant les périodes électorales et ce jusqu'en 1945. Avec la fin de la guerre, Salazar concède quelques libertés formelles et ponctuelles à l'opposition, tolérant sa participation aux campagnes électorales et la présentation de listes.

Malgré cette ouverture, l'UN et l'ANP exercèrent un monopole de la représentation parlementaire jusqu'en 1974, faisant élire tous leurs députés, et assurant l'élection des trois candidats choisis par le pouvoir aux élections présidentielles : le Maréchal Óscar Carmona, élu pour quatre mandats successifs, F. H. Craveiro Lopes, élu pour un mandat unique, et Américo Tomás, élu pour trois mandats.

Notes et références

  1. Voir Décret N° 48597.
  2. CRUZ, Manuel Braga da. «National Union», in ROSAS, Fernando; BRITO, JM Brandão de (right). New State History Dictionary. Venda Nova : Bertrand Editora, 1996, vol. II, p. 989-991.
  3. Richard Griffiths, An Intelligent Person's Guide to Fascism, Gerald Duckworth & Co Ltd, (ISBN 9780715629185, lire en ligne), p. 133
  4. Lewis 2002, p. 143.
  5. Stéphane Giocanti, Maurras – Le chaos et l'ordre, éd. Flammarion, 2006, p. 500.
  6. Ernesto Castro Leal and Translated by Richard Correll (2016). The Political and Ideological Origins of the Estado Novo in Portugal. Vol. 32, No. 2, Authoritarian States and Corporatism in Portugal and Brazil. Portuguese Studies. pp. 128-148. DOI 10.1353/port.2016.0007.
  7. International Encyclopedia of Political Science, SAGE Publications, (ISBN 9781483305394, lire en ligne) :
    « [...] fascist Italy [...] developed a state structure known as the corporate state with the ruling party acting as a mediator between 'corporations' making up the body of the nation. Similar designs were quite popular elsewhere in the 1930s. The most prominent examples were Estado Novo in Portugal (1932-1968) and Brazil (1937-1945), the Austrian Standestaat (1933-1938), and authoritarian experiments in Estonia, Romania, and some other countries of East and East-Central Europe, »
  8. Eccleshall, Robert; Geoghegan, Vincent; Jay, Richard; Kenny, Michael; Mackenzie, Iain; Wilford, Rick (1994). Political Ideologies: An Introduction (2nd ed.). Routledge. p. 208.
  9. Howard J. Wiarda, Margaret MacLeish Mott. Catholic Roots and Democratic Flowers: Political Systems in Spain and Portugal. Westport, CT: Greenwood Publishing Group, 2001. p. 49.
  10. Stanley G. Payne, Spanish Catholicism: An Historical Overview, Univ of Wisconsin Press, (ISBN 978-0-299-09804-9, lire en ligne), xiii
  11. Roger Griffin, The Nature of Fascism, London, Routledge, , 118 p. (ISBN 0-415-09661-8)
  12. MACQUEEN, N. (1999). Portugal's First Domino: ‘Pluricontinentalism’ and Colonial War in Guiné-Bissau, 1963–1974. Contemporary European History, 8(2), pp. 209-230. DOI 10.1017/S0960777399002027.
  13. Miguel Vale de Almeida, Portugal’s Colonial Complex: From Colonial Lusotropicalism to Postcolonial Lusophony
  14. (pt + en + fr) Cláudia Castelo, « O luso-tropicalismo e o colonialismo português tardio », sur Buala, (consulté le )
  15. Payne, Stanley G. (2001). A history of fascism, 1914-1945. London: Routledge. p. 314. (ISBN 0-203-50132-2).
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