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Unification de Marseille

L'unification de Marseille a lieu entre 1343 et 1348 lorsque la ville, jusque-là divisée entre trois pouvoirs distincts, est réunifiée par la Reine Jeanne, comtesse de Provence.

Contexte

La Reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence.

Depuis 1069, la ville est partagée entre trois pouvoirs distincts : la ville basse, dite vicomtale, et la ville haute elle-même divisée en une ville prévôtale (dépendant du chapitre de la cathédrale de la Major) et une ville de l'évêque de Marseille[1].

En 1343, la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence, rachète les droits de justice et de seigneurie de la partie prévôtale de Marseille et réunifie la ville haute[1].


Unification de Marseille en 1348

La situation géopolitique du Comté de Provence est instable à ce moment. Le pouvoir de la Reine Jeanne est déstabilisé en Italie où les armées ennemies progressent dans son royaume de Naples, l’épidémie de peste frappe Marseille à l’automne 1347, et une guerre civile larvée oppose les villes au pouvoir central. La comtesse, dont le pouvoir s'est affaibli, se livre sans doute à un calcul politique pour obtenir le soutien de Marseille dans ce contexte difficile. En accédant aux aspirations anciennes des Marseillais de réunifier leur ville, le peuple l'accueille favorablement et la ville soutiendra indéfectiblement Jeanne par la suite[1].

Le , par lettres royales, Marseille est rĂ©unifiĂ©e en une seule entitĂ© politique, l’universitas Massilie (« universitĂ© de Marseille Â»), qui reprĂ©sente la ville tout entière. Elle est Ă  partir de ce moment administrĂ©e par un unique vicarus (« viguier Â»), officier reprĂ©sentant le comte de Provence[1].

Le , la souveraine Jeanne prĂŞte le serment, devant une « multitude des gens assemblĂ©s sur la place Â» et le conseil de ville, de respecter les libertĂ©s du peuple marseillais, « les genoux flĂ©chis et physiquement prĂ©sente, les mains sur les saints Évangiles, corporellement [touchĂ©s]. Â» Le peuple en retour lui jure fidĂ©litĂ©, un engagement fort Ă  un moment oĂą la situation politique risque de conduire Ă  la guerre ou aux pĂ©nuries alimentaires. Certes, cette cĂ©rĂ©monie est inscrite dans les « chapitres de paix Â», mais avec le contexte gĂ©opolitique instable, le dialogue entre la comtesse et l'Universitas prend la forme d'une nĂ©gociation. Elle est prĂŞte, pour avoir son appui, Ă  faire des concessions importantes Ă  la ville, aussi bien matĂ©riels que symboliques. La distribution des rĂ´les dans la cĂ©rĂ©monie est significative : le deuxième conseiller Ă  prĂŞter serment après les syndics est Jean Atulphi, un habitant de la ville haute. Les conseillers de rang mineur et les simples habitants (habitatores) s'ils restent au second plan, participent tout de mĂŞme au serment, et on leur traduit en langue vulgaire les quatre chapitres des statuts sur lesquels on jure[1].

Références

  1. François Otchakovsky-Laurens, « 1348, Marseille s'unifie, son assemblée s'affirme », Rives méditerranéennes, vol. n° 42,‎ , p. 13-28 (ISSN 2103-4001, lire en ligne, consulté le )
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