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Umm al-Faraj

Umm al-Faraj (en arabe : ŰŁÙ… Ű§Ù„ÙŰ±ŰŹ) Ă©tait un village de Palestine mandataire, situĂ© dans une plaine Ă  10,5 km au nord-est d’Acre. Il a Ă©tĂ© capturĂ© et dĂ©peuplĂ© pendant la guerre israĂ©lo-arabe de 1948.

Umm al-Faraj
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Nom local
(ar) ŰŁÙÙ… Ű§Ù„ÙŰ±ŰŹ
GĂ©ographie
Pays
Sous-district
Altitude
30 m
Coordonnées
33° 00â€Č N, 35° 07â€Č E
DĂ©mographie
Population
800 hab. ()
Fonctionnement
Statut
Localité disparue (d)
Histoire
Dissolution
Localisation sur la carte de la Palestine mandataire
voir sur la carte de la Palestine mandataire

Histoire ancienne et médiévale

Des fouilles archĂ©ologiques ont mis au jour sur l’emplacement du village des artefacts des pĂ©riodes romaine et byzantine[1]. Tant les sources historiques que les fragments de bols Ă  cristallisation trouvĂ©s sur place ont permis d’identifier le site comme un lieu de production de sucre dĂšs le XIe siĂšcle ; cette production continua pendant l’époque croisĂ©e et mamelouke, et jusqu’au dĂ©but du XVIIe siĂšcle[1].

Le village Ă©tait connu Ă  l’époque des croisades sous le nom de « Le Fierge Â», et appartenait au fief de Casal Imbert[2]. En 1253, Henri Ier de Chypre accorda les terres de Casal Imbert, dont Le Fierge, Ă  Jean d'Ibelin (1179-1236)[3] - [4] - [5] - [6]. Peu aprĂšs, en 1256, Jean d’Ibelin loua pour dix ans Az-Zeeb et ses dĂ©pendances, en particulier le village du Fierge Ă  l’ordre Teutonique[7] - [5]. En 1261, Az-Zeeb, Le Fierge et Le Quiebre, furent vendus Ă  l’ordre teutonique, en Ă©change pour une somme annuelle versĂ©e tant qu’Acre restait aux mains des chrĂ©tiens[8] - [9]. En 1283, le village faisait encore partie du domaine des CroisĂ©s, basĂ©s Ă  Acre, car il est mentionnĂ© Ă  ce titre lors de la trĂȘve entre eux et le sultan mamelouk Al-MansĂ»r Sayf ad-DĂźn Qala'Ă»n al-Alfi[10] - [11].

Selon l’historien Ahmad al-MaqrĂźzĂź, en revanche, le village Ă©tait sous gouvernement mamelouk en 1291 : le sultan al-Ashraf Khalil attribue le revenu du village, indiquĂ© alors sous le nom de Farah, Ă  un waqf au Caire[12] - [13].

PĂ©riode ottomane

IntĂ©grĂ© Ă  l’empire ottoman en 1517 comme toute la rĂ©gion de la Palestine, le village, sous le nom de Farja apparaĂźt dans le registre fiscal ottoman de 1596, comme faisant partie du nahiĂ© (sous-district) of Tibnine dans le sandjak de Safed, dotĂ© de 24 mĂ©nages et13 cĂ©libataires, tous musulmans[14]. Les villageois paient un impĂŽt au taux fixe de 20% sur les produits agricoles, le blĂ©, l’orge, les rĂ©coltes d’étĂ©, le coton, les chĂšvres et les ruches, ainsi que sur d’autres revenus occassionels et sur un moulin Ă  eau, pour un total de 1 576 astres. La moitiĂ© Ă©tait versĂ©e Ă  un waqf non identifiĂ©[15]

En 1799, le village est dĂ©signĂ© sous le nom de El Fargi sur la carte de Pierre Jacotin, Ă©tablie dans le cadre de la campagne d’Égypte[16]. Une inscription en marbre, dans le mur au-dessus du portail de la mosquĂ©e du village, date la construction de ce bĂątiment de l’an 1254 de l’HĂ©gire, soit 1838-1839[17].

En , l’explorateur et gĂ©ographe français Victor GuĂ©rin visita la rĂ©gion. Il dĂ©crit le village comme entourĂ© de « dĂ©licieux jardins » et irriguĂ© par l’eau du Nahr al-Mafshukh. Beaucoup de maisons, ajoute-t-il, Ă©tient construites avec soin, certaines intĂ©grant de morceaux de pierre antiques. Il note aussi que l’emplacement d’une vieille Ă©glise dĂ©molie est encore reconnaissable et que les 200 habitants du village sont musulmans[18]. En 1881, le Survey of Western Palestine du Fonds d’exploration de la Palestine le dĂ©crit aussi comme construit en pierre et dotĂ© d’une population de 200 habitants. Les villageois y plantaient des figuiers, des oliviers, des mĂ»riers et des grenadiers[19] - [2].

Mais le recensement fait en 1887 environ indique qu’Um el Ferj a alors 690 habitants, tous musulmans[20].

Le village sous mandat britannique

Lors du recensement de 1922, conduit par les autoritĂ©s britanniques en Palestine mandataire, Umm al-Faraj a une population de 322 personnes, de religion musulmane[21], qui augmente Ă  415 personnes, dont deux chrĂ©tiens, rĂ©partis en 94 maisons, lors du recensement de 1931[22]. La population vivait de l'agriculture[2].

Dans les statistiques Ă©tablies en 1945, la population d'Umm al-Faraj atteint 800 habitants, tous musulmans[23] Ă©tablis sur un total de 825 dounams de terres[24]. Les citrons et les bananes Ă©taient cultivĂ©s sur 745 dounams 18 dounams Ă©taient utilisĂ©s pour les cĂ©rĂ©ales, 42 dounams Ă©taient irriguĂ©s ou plantĂ©s de vergers[2] - [23] - [25], et 15 dounams Ă©taient occupĂ©s par des bĂątiments et des maisons[23] - [26]. Les maisons les plus anciennes Ă©taient trĂšs proches les unes des autres et rassemblĂ©es en cercle, tandis que les maisons plus rĂ©centes, construites aprĂšs 1936, Ă©taient dispersĂ©es dans les vergers[2].

La guerre de 1948 et ses suites

Au cours de la guerre israĂ©lo-arabe de 1948, Umm al-Faraj fut attaquĂ© par la brigade Carmeli lors de la deuxiĂšme phase de l'opĂ©ration Ben-Ami. L'ordre opĂ©rationnel Ă©mis le Ă©tait d« attaquer avec l'objectif d'une conquĂȘte, de tuer les hommes adultes, de dĂ©truire et de brĂ»ler[27] ». L'attaque se produisit les 20 et , les forces Carmeli s'emparant d'Umm al-Faraj ainsi que d'Al-Kabri, d'al Tall et d'Al-Nahr, avant de les dĂ©molir[28].

AprÚs la guerre, la zone fut incorporée au nouvel état israélien. Le moshav de Ben Ami fut établi en 1949, en partie sur des terres de l'ancien village[29].

L'historien palestinien Walid Khalidi dĂ©crivit ainsi les restes du village en 1992: « Seule demeure la mosquĂ©e de pierre. Elle est fermĂ©e, dans un Ă©tat de dĂ©crĂ©pitude au milieu de hautes herbes sauvages. On peut voir de nombreux arbres, peut-ĂȘtre antĂ©rieurs Ă  la destruction du village. Les terres Ă  proximitĂ© sont cultivĂ©es ; une plantation de bananiers appartient Ă  la colonie de Ben Ammi[30] - [29] ».

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Umm al-Faraj » (voir la liste des auteurs).

  1. Getzov, Stern et Shapiro 2016.
  2. Khalidi 1992, p. 34.
  3. Strehlke 1869, 84-85, No. 105.
  4. Röhricht 1893, RRH, p. 318, No. 1208.
  5. Frankel 1988, p. 264.
  6. Ellenblum 2003, p. 68.
  7. Röhricht 1893, RRH, p. 328, No. 1250.
  8. Strehlke 1869, p. 106-107, No. 119.
  9. Röhricht 1893, RRH, p. 341-342, No. 1307.
  10. Barag 1979, p. 204, #24.
  11. Khamisy 2014, p. 93, #31.
  12. Maqrizi 1845, vol 2, p. 131.
  13. Barag 1979, p. 203.
  14. Rhode 1979, p. 6, conteste la date et conclut que le registre en question date en fait de 1548-1549.
  15. HĂŒtteroth et Abdulfattah 1977, p. 193.
  16. Karmon 1960.
  17. Sharon 1997, p. 170-171.
  18. Guérin 1880, p. 45-46.
  19. Conder et Kitchener 1881, SWP I, p. 147.
  20. Schumacher 1888, p. 190.
  21. Barron 1923, Table XI, Sub-district of Acre, p. 36.
  22. Mills 1932, p. 105.
  23. Statistiques de 1945, p. 5.
  24. Hadawi 1970, p. 41.
  25. Hadawi 1970, p. 81.
  26. Hadawi 1970, p. 131.
  27. Morris 2004, p. 253, note 727.
  28. Morris 2004, p. 253-254, note 729.
  29. Khalidi 1992, p. 35.
  30. « Only the stone mosque remains. It is shut and stands in a state of decay amid tall wild grass. Many trees that might predate the village's destruction can be seen. The nearby lands are cultivated; a banana grove belongs to the Ben Ammi settlement ».

Bibliographie

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Lien externe

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