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Turbopause

La turbopause marque la limite supérieure de la région de l'atmosphère planétaire dans laquelle le processus de diffusion turbulente des gaz domine. D'un point de vue mathématique, c'est le domaine dans lequel le coefficient de diffusion d'Eddy (en) est égal au coefficient de diffusion moléculaire. Ce processus rend le mélange des gaz homogène. Au-dessus de la turbopause, le processus de diffusion moléculaire domine. Ce processus aboutit à une distribution spatiale des composants chimiques non homogène : les gaz légers ont tendance à gagner en altitude tandis que les gaz lourds se concentrent aux altitudes basses. La turbopause se situe à des altitudes différentes selon les composants chimiques. Sur Terre elle se situe en général à une altitude d'une centaine de kilomètres[1]. Sur Vénus, l'altitude de la turbopause est estimée entre 120 et 145 kilomètres en fonction du coefficient de diffusion d'Eddy (en) choisi[2].

La rĂ©gion dans laquelle le mĂ©lange de gaz est homogène est appelĂ©e homosphère et celle oĂą le gaz n'est plus homogène est l' hĂ©tĂ©rosphère. La limite entre ces deux rĂ©gions, appelĂ©e homopause, se situe en dessous de la turbopause : vers 80 km pour l'hĂ©lium et vers 60 km pour l'argon[1].

Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte par les scientifiques français Ă  la suite du tir de deux fusĂ©es-sondes VĂ©ronique les 10 et [3].

DĂ©couverte

L'existence de la turbopause a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence en 1959 Ă  la suite d'une expĂ©rience menĂ©e Ă  l'initiative de Jacques Blamont, alors directeur du service d'aĂ©ronomie du CNRS. L'expĂ©rience consistait Ă  envoyer un Ă©jecteur de sodium chargĂ© Ă  bord d'une fusĂ©e VĂ©ronique lancĂ©e depuis la base de Hammaguir[4]. Ce dispositif permet de crĂ©er un nuage artificiel de sodium dans la haute atmosphère terrestre, Ă  environ 100 km d'altitude. Les dĂ©formations de ce nuage permettent alors aux scientifiques de dĂ©terminer les mouvements dans l'atmosphère.

Le premier tir, le 10 mars 1959 fut un échec, mais le second tir deux jours plus tard fut réussi.

Notes et références

  1. Simon Chabrillat, Modélisation du changement global dans l'atmosphère moyenne, , 248 p. (lire en ligne), p. 132-141
  2. (en) Billy McCormac, Atmospheres of Earth and the Planets : Proceedings of the Summer Advanced Study Institute, Held at the University of Liège, Belgium, Springer Science & Business Media, , 461 p. (ISBN 9401017999, lire en ligne), p. 386
  3. Philippe Varnoteaux, « Il y a 60 ans, Véronique AGI emmenait la France dans l’espace – PARTIE 1 : La campagne de tirs », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
  4. France Durand-de Jongh, De la fusée Véronique au lanceur Ariane : une histoire d'hommes : 1945-1979, Stock, (ISBN 2-234-04659-9 et 978-2-234-04659-7, OCLC 40418964, lire en ligne)

Voir aussi

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