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Transport au Bhoutan

Le transport au Bhoutan prend place dans un contexte très montagneux et repose sur un rĂ©seau routier de 8 000 km complĂ©tĂ© par deux aĂ©roports, dont un international. Le Bhoutan Ă©tant un pays sans accès Ă  la mer, il ne comporte aucun port, ni mĂŞme de voie navigable. En outre, le pays est dĂ©pourvu de rail. Le seul accès routier au pays se fait par la frontière avec l'Inde.

Travaux sur la chaussée.

Histoire

Jusqu'en 1961, il n'existait presque aucune route revĂŞtue, rendant les dĂ©placements Ă  pied, ou Ă  dos d'âne ou de cheval, très frĂ©quents et incontournables. Le trajet de 156 km entre la frontière indienne et Thimphu prenait alors six jours. Les premières routes aux standards modernes ont fait leur apparition au cours du premier plan de dĂ©veloppement, entre 1961 et 1966. La première toute revĂŞtue en 1962 liait Paro Ă  l'axe Phuntsholing–Thimphu sur une distance de 175 km. Par la suite, des pistes carrossables ont connectĂ© plus efficacement Thimphu et Phuntsholing depuis Jaigaon, localitĂ© indienne faisant point de passage Ă  la frontière. Le temps nĂ©cessaire pour rallier Timphu depuis Jaigon est passĂ© Ă  six heures. Quelque trente mille Indiens et NĂ©palais ont Ă©tĂ© employĂ©s pour mener Ă  bien ces travaux, avec l'assistance de l'Inde, dans ses inquiĂ©tudes d'agression chinoise. Enfin, plus tardivement, une liaison entre Tashigang et Tawang a Ă©tĂ© ouverte[1].

Au milieu des annĂ©es 1970, 1 500 km ont complĂ©tĂ© le rĂ©seau et ont Ă©tĂ© construits manuellement sans beaucoup de moyens. Le rĂ©seau comptait en 1989 2 280 km de voies, dont 1 761 km Ă©taient asphaltĂ©es et 1 393 km Ă©taient classĂ©s comme routes principales. Le sixième plan de dĂ©veloppement (1992) s'est dĂ©roulĂ© en collaboration avec l'Inde dans le but de renforcer les routes existantes et d'en construire encore mille kilomètres.

Bien que les villes soient aujourd'hui correctement reliées les unes aux autres, les vastes espaces de montagne du reste du pays restent difficiles d'accès. Comme bien souvent, les axes de communication secondaires passent en fond de vallée.

RĂ©seau routier

RĂ©seau routier du Bhoutan.
Camion sur la route Phuentsholing-Thimphu.

Le principal axe du Bhoutan est la Route transversale (en) construite en 1962. Elle commence Ă  Phuntsholing ou sud-ouest de la frontière indienne et se termine Ă  Trashigang loin dans l'est, desservant au passage Paro, Thimphu et Punaka. Cette colonne vertĂ©brale routière a Ă©tĂ© construite avec une largeur standard de 2,5 m et supporte malgrĂ© tout une circulation en deux sens. Encore aujourd’hui, un Ă©largissement a un coĂ»t très prohibitif, nĂ©cessitant de creuser dans la roche des montagnes himalayennes sur des centaines de kilomètres. Elle est parsemĂ©e de barrières de sĂ©curitĂ©, de marquage au sol et de panneaux. Dans un tel contexte, la vitesse de circulation s'effectue Ă  une quinzaine de kilomètres par heure pour minimiser le risque de collision frontale. Ces prĂ©cautions n'empĂŞchent pas rĂ©gulièrement des accidents de se produire, dont l'issue est souvent affreuse. Maintenant, la majoritĂ© de la route liant l'AĂ©roport international de Paro Ă  la capitale Thimphu a Ă©tĂ© renforcĂ©e en route Ă  deux voies.

Cette grande route latĂ©rale traverse quelques hauts cols, notamment ceux de Tremo La et de Do Chu La. Le plus haut franchi est celui Ă  Chapcha Gewog (en), le plus haut col du Bhoutan central Ă  plus de 3 800 m[2].

Les grandes routes dans l'ouest du pays sont maintenues par Dantak, une unité de la Border Roads Organisation (en), une division du génie de l'Armée indienne, le reste étant pris en charge par le gouvernement.

En raison de la géologie instable, il y a de fréquents glissements de terrain, aggravés en raison de la mousson estivale et des mécanismes de dégradation de la roche par le gel. Des équipes de travailleurs sont logées dans des camps puis réparties pour rouvrir les routes au trafic lors de blocages. Leurs conditions de travail sont pénibles et le manque de matériel rend les travaux longs et fastidieux. Des projets d'aide internationale prévoient de stabiliser les tronçons problématiques. Un projet japonais ambitionne d’élargir l’ensemble du réseau étroit en routes réellement à double voie pour soutenir un trafic plus lourd.

La majorité du fret est transportée en camion Tata de huit tonnes, souvent adaptés à la conduite off-road. Parallèlement, il existe un réseau de bus pour les passagers. La plupart de la flotte de véhicules, qu'elle soit publique ou privée est à transmission intégrale. Les routes n'ont d'ailleurs aucun éclairage public.

Un permis de conduire incluant quelques tests pratiques est nécessaire pour circuler, mais la formation manque de consistance.

Liaison aériennes

Passagers de la compagnie Druk Air débarquant à Paro.

Le Bhoutan dispose de trois aĂ©roports. L'aĂ©roport international de Paro est le seul dont le tarmac est asphaltĂ©. Il dispose d'une piste de 2 439 m. L'aĂ©roport de Yongphulla dispose quant Ă  lui d'une piste de 1 513 m[3].

L'unique piste de l'aéroport de Paro prend place dans une vallée encaissée, limitant fortement l’atterrissage par vol à vue. Pendant la période de mousson, le couvert nuageux impose des reports de vols. Druk Air, la compagnie nationale, connecte Paro à Dhaka au Bangladesh, Bangkok en Thaïlande, Katmandou au Népal. En 2004, les deux BAe 146 par des Airbus A319, pour plus de rapidité et de capacité.

Le dixième plan quinquennal du Bhoutan (en) (2008-2013) prévoit la construction de deux aérodromes à Bathpalathang (en) dans le Bumthang et un autre dans la ville de Gelephu dans le Sarpang[4] - [5].

Connexion ferroviaire

En 2012, il n'existait aucune voie ferrée au Bhoutan[6].

Le , le roi du Bhoutan et le Premier ministre indien se sont mis d'accord pour Ă©tudier la faisabilitĂ© d'une ligne ferroviaire. Les trajets possibles sont Hasimara–Phuentsholing avec un embranchement Ă  Pasaka (18 km), Kokrajhar–Gelephu (70 km), Pathsala–Naglam (40 km), Rangla–Darranga–Samdrupjongkar (60 km) et Banarhat–Samtse[7].

En , le roi du Bhoutan a approuvé le plan final pour construire dix-huit kilomètres de rail à écartement indien, entre Hashimara et Toribari. Les travaux sont financés par l'Indian Railways[8].

Notes et références

  1. Le présent article incorpore des données qui sont dans le domaine public et proviennent d'un document de la Bibliothèque du Congrès américain : (en) Robert L. Worden, in Andrea Matles Savada (ed.), Bhutan: A country study, Federal Research Division, 1991 (Roads).
  2. Sonam Pelden, « Lo and Behold Snow and Cold », Bhutan Observer online, (consulté le )
  3. Tshering Palden, « Domestic Air Service to Take Wing Soon », Kuensel online, (consulté le )
  4. Gyalsten K Dorji, « 2 Domestic Airports by 2010 », Kuensel online, (consulté le )
  5. Sonam Pelden, « Groundwork Begins for Taking to the Air », Kuensel online, (consulté le )
  6. « Bhutan–Railway Data », Banque mondiale (consulté le )
  7. « Pointers March 2005 », Railway Gazette International online, (consulté le )
  8. Jeremy Page, « Isolated Buddhist kingdom of Bhutan to get its first railway link », The Times, Times Newspapers Ltd,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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