Accueil🇫🇷Chercher

Tragédie humaniste

La tragédie humaniste est un genre théâtral du théâtre de la Renaissance. Elle consiste en la déploration passive d'une catastrophe. Le personnage est une victime, cette tragédie est essentiellement statique et linéaire voire pathétique. La tragédie met en scène des passions nobles et fortes chez de grands personnages. Frank Lestringant y voit un théâtre de la présence plutôt que de l’action, qui semblerait presque annoncer le « théâtre épique » de Bertolt Brecht, où la dramaturgie serait fondée sur une « discontinuité critique qui tient la fiction à distance et renvoie le spectateur à sa propre réalité » (quoique de manière non-polémique à la Renaissance).

Elle emprunte plusieurs règles à la tragédie antique, qui deviendront celles de la tragédie classique :

  • la division en cinq actes[1] ;
  • la division en scènes Ă  chaque entrĂ©e ou sortie d'un personnage ;
  • pas plus de trois personnages sur scène en mĂŞme temps ;
  • le dĂ©but de la pièce doit ĂŞtre le plus près possible du dĂ©nouement.


La première tragédie humaniste fut sans doute Cléopâtre captive d'Etienne Jodelle, ou suivant les critiques Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze.

Elle fut notamment illustrée par Etienne Jodelle, Jean de La Péruse, Jacques Grévin, Robert Garnier et Antoine de Montchrestien.

Les Juives de Robert Garnier est un exemple-type de tragédie humaniste.

Bibliographie

  • Emmanuel Buron (Ă©d.), « Lectures de Robert Garnier Â», Presses Universitaires de Rennes, collection Didact Français, Rennes, 2000.
  • Françoise Charpentier, « pour une lecture de la TragĂ©die Humaniste. Jodelle, Garnier, Montchrestien Â», Centre d'Ă©tudes de la Renaissance et de l'âge baroque, Presses Universitaires de Saint Etienne, Saint-Etienne, 1979.
  • Franck Lestringant, « Pour une lecture politique du théâtre de Robert Garnier : le commentaire d'AndrĂ© ThĂ©vet en 1584 », dans Franck Lestringant (Ă©d.), Parcours et rencontres (MĂ©langes Balmas), p. 411. Paris : Klincksieck, 1993.
  • Paulette Leblanc, Les Ă©crits thĂ©oriques et critiques français des annĂ©es 1540-1561 sur la tragĂ©die, Paris, Nizet, 1972.

Voir aussi

Notes et références

  1. Peletier du Mans y distingue trois temps forts : Protasie, Epitasie et Catastrophe.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.