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Townshend Acts

Les Townshend Acts sont la dĂ©nomination courante d'une sĂ©rie de dĂ©cisions du Parlement de Grande-Bretagne votĂ©es en 1767 et 1768, proposĂ©es par Charles Townshend, Chancelier de l'Échiquier, peu avant son dĂ©cès. L'objectif des lois Townshend Ă©tait de gagner 40 000 livres chaque annĂ©e pour financer l'administration coloniale[1].

Charles Townshend, qui donne son nom aux Townshend Acts, meurt avant les principales conséquences de ces lois.

Les dispositions

Création de nouvelles taxes à l'importation

À la suite de l'abrogation du Sugar Act et du Stamp Act, il devient nécessaire de trouver de nouvelles sources de revenus. Le Revenue Act impose donc de nouvelles taxes sur les importations de papier, de verre, de peinture et de thé. L'idée était que si les colons étaient farouchement opposés à des taxes internes telles que celle imposées par le Stamp Act, ils reconnaissaient tout de même la légitimité de taxes à l'importation[2]. La suite des évènements montrera que les colons étaient opposés à toute taxation provenant du Parlement britannique.

Détaxe du thé anglais

À travers l'Indemnity Act, une détaxe est appliquée au thé britannique exporté en Amérique, qui est donc soumis à des droits de douane uniquement à son arrivée en Amérique. Cette mesure permet de lutter contre la contrebande de thé hollandais, et de consolider le monopole de la Compagnie anglaise des Indes orientales[3].

Création d'un bureau de douanes

Le Commissioners of Customs Act prévoit la création d'un bureau central de douane à Boston placé sous l'autorité directe de Londres[3]. Le dispositif de contrôle est renforcé en multipliant les contrôles par les garde-côtes et en encourageant la délation[3]. Il légalisait également les mandats généraux de perquisition (Writs of assistance en anglais).

Création de nouvelles cours maritimes

Le Vice Admiralty Court Act instituait par ailleurs trois nouvelles cours maritimes situées à Boston, Philadelphie et Charleston, en plus de celle existant déjà à Halifax[2], afin de juger ceux qui ne respecteraient pas les nouvelles lois. Ces dernières interviennent dans un contexte difficile pour le budget britannique, largement déficitaire depuis la guerre de Sept Ans.

Sur l'assemblée de New York

Le New York Restraining Act est un acte suspensif qui enjoint l'assemblée coloniale de New York d'accepter le Quartering Act[4].

RĂ©actions des colons

Les Townshend Acts soulevèrent la réprobation des colons américains, comme l'indiquent les Lettres d'un fermier de Pennsylvanie aux habitants des colonies britanniques de l'avocat John Dickinson (1732–1808). Ils reprirent le slogan de James Otis « No Taxation without Representation » (« Pas d'impôts sans représentation (au Parlement britannique) »). Ils achetèrent des marchandises étrangères en contrebande et développèrent le boycott des produits britanniques. Les Fils de la Liberté organisèrent la rébellion à Boston ; les femmes firent de même au sein de l'organisation des Filles de la Liberté (Daughters of Liberty).

En , la Chambre des Représentants du Massachusetts envoie aux assemblées des autres colonies une lettre circulaire les invitant à rejeter les Townshend Acts, qu'elle juge anticonstitutionnels. Lord Hillsborough, nommé à la toute nouvelle fonction de Secrétaire d'État aux colonies, ordonne que la Chambre des Représentants récuse sa propre lettre. Lorsqu'elle refuse de le faire, elle est dissoute par le gouverneur Francis Bernard, ce qui ajoute aux tensions entre colons américains et administration britannique[2].

Au cours de l'Ă©tĂ© 1768, les agents des douanes confisquèrent un sloop appartenant Ă  John Hancock, accusĂ© de violer les règlements commerciaux. La foule prit d'assaut les douanes, obligeant les agents Ă  se rĂ©fugier sur un navire de guerre britannique mouillant dans le port. Les troupes britanniques reçurent des renforts pour maintenir le calme Ă  Boston, qui comptait en 1769 près de 4 000 soldats pour 15 000 habitants[2]. Les taxes Townshend ne rapportèrent que 300 livres par an, alors que la prĂ©sence militaire britannique en coĂ»tait 170 000[5]. Londres dut faire marche arrière devant le boycott des marchandises et les lois furent abrogĂ©es le , mĂŞme si la taxe sur le thĂ© fut maintenue[3].

Voir aussi

Source

Notes

  1. (en) Thomas Kindig, « The Townshend Revenue Act », Independence Hall Association, 1999-2007 (consulté le )
  2. (en) Gordon S. Wood, The American Revolution, A History. New York, Modern Library, 2002 (ISBN 0-8129-7041-1), p.31-34
  3. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01821-9), p.84
  4. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01821-9), p. 82
  5. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p. 42

Articles connexes

Liens externes

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