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Tora (culture)

La culture Tora est une culture archéologique semi-légendaire ayant existé à Djebel Marra au Darfour, aujourd'hui au Soudan. Dans la tradition orale locale, les Tora sont décrits comme des « géants blancs » arrivant au Darfour depuis le nord, ce qui peut indiquer une possible origine berbère[1]. La culture Tora tire d'ailleurs son nom du terme local « tura » signifiant « homme blanc »[2]. On leur attribue l'introduction de l'architecture monumentale en pierre, de techniques avancées de travail de la pierre, ainsi que de techniques agricoles telles que la culture en terrasses, l'irrigation et la culture du palmier[1] - [2]. La culture Tora est remplacée au XIIe siècle par les Dadjo[3].

Culture Tora
DĂ©finition
Caractéristiques
Répartition géographique Djebel Marra au Darfour
Chronologie Jusqu'au XIIe siècle

Objets typiques

Architecture monumentale

Architecture

S'il n'est pas certain que la culture Tora ait jamais existĂ©, les sites prĂ©-Dadjo qui leur sont attribuĂ©s sont bien rĂ©els[4]. Les mĂ©thodes de constructions qui y furent employĂ©es apparaissent comme des dĂ©veloppements locaux, diffĂ©rents de l'architecture des rĂ©gions du Tchad et du Nil[5], mais tout de mĂŞme de caractère fondamentalement africain[1]. La maçonnerie massive est typique de l'architecture Tora, revĂŞtue sur les deux cĂ´tĂ©s. Des gravats sont utilisĂ©s pour combler les murs, rendant les structures particulièrement solides[5]. L'architecture Tora est caractĂ©risĂ©e par des constructions rondes [6], dont les plus importantes sont les palais, atteignant jusqu'Ă  200 - 400 m de diamètre. Habituellement formĂ©s de huttes de pierre encerclĂ©es d'un mur, ils sont bâtis aux sommets de collines. Le mur est soit divisĂ© ou couplĂ© afin de prĂ©senter deux enceintes sĂ©parĂ©es, avec deux entrĂ©es situĂ©es aux cĂ´tĂ©s opposĂ©s, permettant probablement de sĂ©parer hommes et femmes[1].

L'architecture Tora est adoptée par le Royaume dadjo (en) lui succédant et reste en usage, sous une forme modifiée, sous la domination des Toundjour (en) et des premiers sultans de la dynastie Keira (en)[7]. Elle est ensuite remplacée par de nouvelles méthodes de constructions, dont l'usage de la brique cuite, vers 1700.

Notes et références

  1. McGregor 2011, p. 131.
  2. Arkell 1952, p. 149.
  3. McGregor 2011, p. 130.
  4. McGregor 2000, p. 26.
  5. McGregor 2000, p. 28.
  6. McGregor 2000, p. 27.
  7. Wickens 1970, p. 147.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) A. J. Arkell, « Darfur Antiquities: II. TĹŤra Palaces in Turra at the North End of Jebel Marra », Sudan Notes and Records, vol. 20, no 1,‎ , p. 91-105 (JSTOR 41716375)
  • (en) A. J. Arkell, « The History Of Darfur: 1200-1700 A.D », Sudan Notes and Records, vol. 33, no 1,‎ , p. 129-155 (JSTOR 41719427)
  • (en) Andrew McGregor, The Stone Monuments and Antiquities of the Jebel Marra Region, Darfur, Sudan c. 1000-1750 (thèse de doctorat en histoire), UniversitĂ© de Toronto, (lire en ligne)
  • (en) Andrew McGregor, « Palaces in the Mountains: An Introduction to the Archaeological Heritage of the Sultanate of Darfur », Sudan & Nubia, vol. 15,‎ , p. 129–141 (lire en ligne)
  • (en) G. E. Wickens, « A Brief Note on the Early History of Jebel Marra and the Recently Discovered Tora City of Kebeleh », Sudan Notes and Records, vol. 51,‎ , p. 147-151 (JSTOR 42677995)
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