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Tondon

Tondon est une ville à l'ouest de la Guinée. Cette sous-préfecture dépend de la préfecture de Dubréka, dans la Région de Kindia. Elle se trouve à environ 180 kilomètres de Conakry.

Tondon
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GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
Préfecture
Sous-préfecture
Tondon (d)
Coordonnées
10° 22′ N, 13° 21′ O
Géolocalisation sur la carte : Guinée
(Voir situation sur carte : Guinée)

Population

Tondon comptait 16 030 habitants en 2008[1], puis 52 114 en 2016[2].

Histoire

Tondon a été le siège de l'administration du canton de Labaya.

Dans les annĂ©es 1950, avant l'indĂ©pendance, un chef de canton local, Alamamy David Sylla, tente de s'opposer au Rassemblement dĂ©mocratique africain (RDA), bien implantĂ© dans la ville, provoquant divers Ă©vĂ©nements. En , il est remontĂ© qu'Alamamy David Sylla aurait truquĂ© les dĂ©pouillements des Ă©lections au dĂ©triment du RDA[3]. L'atmosphère dans la ville se tend Ă  nouveau en , lorsqu'un vĂ©tĂ©ran de la Seconde Guerre mondiale, Thierno Camara, est arrĂŞtĂ© avec huit autres militants du RDA. Alamamy David Sylla, qui a rĂ©ussi Ă  obtenir ces arrestations, affirme qu'ils auraient abusĂ© de leurs fonctions officielles et auraient gaspillĂ© les impĂ´ts locaux, affectant le revenu des chefs de canton.

Le , Sylla visite un village Ă  six kilomètres de lĂ , Bembaya, pour collecter les impĂ´ts. Les villageois mettent en place une manifestation et affirment avoir dĂ©jĂ  payĂ© les taxes demandĂ©es. Alamamy David Sylla et ses hommes exigent qu'un paiement soit effectuĂ©. Une brigade de femmes rĂ©ussit Ă  s'emparer de Sylla, Ă  lui confisquer son arme et son insigne, le forçant Ă  revenir Ă  Tondon[3]. Le lendemain matin, un escadron de militaires de Conakry arrive sur les lieux, avec près de 40 auxiliaires. Les habitants, dont beaucoup de femmes du village, rĂ©sistent Ă  nouveau et jettent des pierres. Au cours de l'Ă©meute, la police lance des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Sylla aurait Ă©galement utilisĂ© son sabre, s'en prenant aux Ă©meutiers. Autour de 37 habitants auraient Ă©tĂ© blessĂ©s. Comme l'Ă©meute se poursuit dans les rues de Tondon, Sylla envahit le domicile de Thierno Camara, trouve sur place sa femme de 26 ans, enceinte, M'Balia Camara et la blesse au ventre avec son sabre. M'Balia Camara et les blessĂ©s M'Balia sont emmenĂ©s Ă  l'hĂ´pital et malgrĂ© les soins apportĂ©s, le bĂ©bĂ© dĂ©cède mort-nĂ© deux jours plus tard, le . La mère, M'Balia Camara, meurt Ă  son tour le . Thierno Camara, toujours en prison, est empĂŞchĂ© d'assister aux funĂ©railles. Le leader indĂ©pendantiste Ahmed SĂ©kou TourĂ© (futur prĂ©sident de la GuinĂ©e) se rend sur place pour les funĂ©railles et prononce l'oraison funèbre[4].

Infrastructure

En 2015, la construction du barrage de Kaléta et d'un pont sur le fleuve Badi désenclave la ville[5].

Références

  1. World Gazetteer, Retrieved on June 18, 2008
  2. République de Guinée, Institut national de la statistique, Annuaire statistique 2016, p. 53
  3. (en) Elizabeth Schmidt, Cold War and Decolonization in Guinea, 1946-1958, Athens (Ohio), Ohio University Press, , 85-87 p. (ISBN 978-0-8214-1763-8 et 0-8214-1763-0, lire en ligne)
  4. Sidiki Kobélé Keita, Ahmed Sékou Touré : l'homme et son combat anti-colonial, 1922-1958, Conakry, Éditions S.K.K, (lire en ligne), p. 129
  5. Diawo Barry, « Guinée : Alpha Condé inaugure le barrage hydroélectrique de Kaléta », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
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