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Thomas-Joseph Armand-Calliat

Thomas-Joseph Armand-Calliat, né le aux Abrets et mort à Lyon le , est un orfèvre français.

Thomas-Joseph Armand-Calliat
Naissance
Décès
Nom de naissance
Thomas-Joseph Armand
Nationalité
Activité
Mouvement
NĂ©o-gothique puis symbolisme
Influencé par
Enfant
Marie-Joseph Armand-Calliat (d)
Distinctions

Biographie

Thomas-Joseph Armand est d'origine dauphinoise. Il épouse une des filles de François Caillat († 1851), orfèvre bourguignon né à Ouroux (Saône-et-Loire) et installé à Lyon[1]. Il reprend l'affaire de son beau-père en 1853 avec sa femme et sa belle-sœur et prend le nom d'Armand-Calliat[2]. Il a un fils, Joseph, également orfèvre, mort en 1938 ; le fils de ce dernier, Louis Armand-Caillat (21 juillet 1896[3] - 27 juin 1966), est conservateur du musée de Chalon-sur-Saône, président de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon[1], membre de la Société d'ethnographie française[4].

Thomas-Joseph abandonne la grosserie pour l'orfèvrerie religieuse. Grâce à lui, la maison connaît un essor considérable : elle passe de 12 ouvriers en 1854 à 40 en 1885[5].

La carrière de Thomas Joseph Armand-Calliat peut se diviser en trois périodes successives. De 1853 à 1858, il est marqué par le néogothique. Lorsqu'il rencontre Pierre Bossan, futur architecte de Fourvière, en 1858, il se tourne vers le symbolisme. Enfin de 1888 à sa mort en 1901, fidèle aux leçons de Bossan et grâce à sa collaboration avec son fils, qui s'associe avec lui en 1891, Armand-Calliat recherche un art nouveau notamment avec l'emploi de l'ivoire et des émaux translucides. Son œuvre se caractérise par l'excellence de la facture. Le métal est travaillé sans tour électrique, ni soudure ou estampage, l'émail est très varié : on peut aussi bien trouver des émaux champlevés, que des émaux de niellure ou des émaux translucides. Mais la grande originalité de l'œuvre est sa portée spirituelle : Armand-Calliat souhaite faire passer le message chrétien. L'objet devient alors un véritable poème centré autour d'un thème porté par les scènes, les inscriptions, les couleurs, les formes ou encore les gemmes[5].

Il est le seul orfèvre lyonnais qui parvient à s'imposer à Paris. Il refuse les contraintes commerciales pour se concentrer sur une exécution manuelle de ses œuvres. Pour autant, il ne s'enrichit guère, et nombre de ses œuvres et de ses archives sont laissées à l'abandon jusqu'en 1982. À sa mort en 1901, il transmet la fabrique à son fils, Joseph, lequel finit pat la céder en 1924 à Amédée Cateland[5].

En 1938, la rue de Bourdis dans le Vieux Lyon est renommée en rue Armand-Caillat en son hommage.

Son Ĺ“uvre

L'orfèvre Armand-Calliat est primĂ© Ă  l'Exposition Universelle de Londres en 1862 et Ă  celles de Paris en 1867, 1878, 1889 et 1900. De mĂŞme, il publie trois plaquettes Ă  l'occasion des Expositions Universelles de 1867, 1878 et 1889. En quarante-huit ans de carrière, il crĂ©e environ 5 000 pièces prestigieuses, la plupart pour les grands sanctuaires français comme Lourdes, La Salette ou encore Fourvière, mais aussi pour les monastères et surtout pour l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes. Il crĂ©e aussi des Ĺ“uvres originales pour les papes Pie IX et LĂ©on XIII. Aujourd'hui, près de 1 000 dessins de son atelier sont conservĂ©s au musĂ©e de Fourvière Ă  Lyon[5].

Quelques réalisations

Reliquaire de la Sainte Épine à l'Église Sainte-Marie de Saint-Étienne.

Thomas-Joseph Armand-Calliat réalise à Lyon les travaux d'orfèvrerie suivants :

  • Calice du chanoine Didelot en argent dorĂ©, Ă©maux, diamants et verroterie, selon un dessin de Pierre Bossan, vers 1860, monastère de la Visitation Sainte-Marie, Moulins.
  • Calice nĂ©o-gothique, dessin aquarellĂ©, vers 1860, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Calice du cardinal Mermillod, dessin aquarellĂ©, 1864, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Crosse de Mgr Odon Thibaudier, 1867, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Crosse du Bon Pasteur, dessin aquarellĂ©, au bas Ă  gauche tracĂ© au crayon en lettres majuscules : Pierre Bossan, 1867-1875, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Crosse du Bon Pasteur en argent dorĂ©, Ă©maux, amĂ©thystes et perles, 1867-1875, exposĂ©e aux Expositions Universelle de Paris en 1867 et en 1878, musĂ©e des Beaux-Arts de Lyon.
  • Ostensoir en cuivre dorĂ©, laiton et amĂ©thystes, avec une inscription sous le pied : DON DE M.MONTAGNIEU CURE DE CHASSELAY, 1869, Chasselay.
  • Projet de calice nĂ©o-gothique, dessin aquarellĂ© rehaussĂ© d'or, vers 1870, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Bougeoir en vermeil, argent, Ă©maux, lapis-lazulis, gemmes et perles, 1875, exposĂ© durant l'Exposition Universelle de Paris en 1878, musĂ©e des Beaux-Arts de Lyon .
  • Rosaire en bronze dorĂ© et Ă©maux, 1875, offert par les affiliĂ©s Ă  Notre-Dame de Fourvière, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Calice de Fourvière, selon un dessin de Pierre Bossan, 1875, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Ciboire de Fourvière oĂą Pontique, Alexandre de Lyon et IrĂ©nĂ©e de Lyon sont reprĂ©sentĂ©s, 1876, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Buste reliquaire de Casarie, 1876, Ă©glise Notre-Dame, Villeneuve-lès-Avignon.
  • Bassin de Mgr Theuret en argent et Ă©maux, vers 1878, cathĂ©drale Notre-Dame-ImmaculĂ©e, Monaco.
  • Patène du cardinal Caverot, 1881, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Calice du cardinal Caverot, 1881, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Chapelle du JubilĂ© en argent et Ă©maux, 1884, offerte au prĂ©lat par les prĂŞtres du diocèse de Moulins, Ă  l'occasion de son JubilĂ© sacerdotal en 1884.
  • Crosse du jubilĂ© du cardinal Foulon en argent dorĂ© et Ă©maux, 1891, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Crosse de l'abbĂ© de Farnborough, fin XIX, musĂ©e de Fourvière, Lyon.
  • Ostensoir en argent dorĂ© et Ă©mail, dernier tiers du XIX, objet inscrit Ă  l'Inventaire supplĂ©mentaire des Monuments Historiques le , Ă©glise Saint Prix, Chaponost.

Distinctions

Thomas-Joseph Armand-Calliat est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur le [9] et promu officier le [9].

Notes et références

  1. [Gras 1966] Pierre Gras, « Louis Armand-Caillat (1896-1966) », Annales de Bourgogne,‎ , p. 222-224 (lire en ligne [PDF] sur bm-dijon.fr, consulté en ).
  2. [Vachet 1910] « Armand-Calliat (Thomas-Joseph) », dans Adolphe Vachet, Nos Lyonnais d'hier : 1831-1910, Lyon, , 392 p., sur gallica (lire en ligne), p. 7-8.
  3. « Louis Armand-Calliat, 1896-1966 », Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon-sur-Saône, t. 39,‎ 1966-1967, p. 1-46 (lire en ligne [sur academie-sabl-dijon.org], consulté en ).
  4. « Hommage à Louis Armand-Calliat (1896-1966) », Arts et traditions populaires, 16e année, no 2,‎ , p. 93-134 (présentation en ligne).
  5. [Berthod & Hardouin-Fugier 1996] Bernard Berthod et Élisabeth Hardouin-Fugier, Dictionnaire des Arts liturgiques XIXe et XXe siècles, Les éditions de l'amateur, , p. 80.
  6. « Reliquaire de la Sainte Epine de la couronne du Christ, manuscrit de donation par saint Louis à Sens en 1239 », notice no PM42000622, base Palissy, ministère français de la Culture.
  7. « Ostensoir », notice no PM69000477, base Palissy, ministère français de la Culture.
  8. « Ostensoir », notice no PM69000542, base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. « Thomas-Joseph Armand-Calliat », base Léonore, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Armand-Caillat 1867] Thomas-Joseph (1822-1901) Armand-Calliat, L'Orfèvrerie religieuse lyonnaise Ă  l'Exposition de 1867. Exposition de M. Armand-Calliat, , sur gallica (lire en ligne).
  • Bernard Berthod et Jean Comby, Histoire de l'Eglise de Lyon, Ă©ditions la Taillanderie, p. 143
  • Bernard Berthod, Bossan et Armand-Calliat, Lyon, 1986, p. 57.58
  • Bernard Berthod et Elisabeth Hardouin-Fugier, Dictionnaire des Arts liturgiques XIXe et XXe siècles, Les Ă©ditions de l'amateur, 1996, p. 80
  • RenĂ© Mornex, Bernard Ducouret et Olivier Faure, L'Antiquaille de Lyon, Histoire d'un hĂ´pital, ouvrage rĂ©alisĂ© dans le cadre de la cĂ©lĂ©bration du bicentenaire des Hospices civils de Lyon, rĂ©alisĂ© en collaboration avec la direction rĂ©gionale des Affaires culturelles et la Ville de Lyon, p. 134
  • GĂ©rard Picaud et Jean Foisselon,Splendeurs dĂ©voilĂ©es, Cinq siècles d'art Ă  la Visitation, Somogy, Ă©ditions d'art, commandĂ©e par le musĂ©e de la Visitation, 2001, p. 73
  • Pierres et ors, trĂ©sor liturgique de la cathĂ©drale de Moulins, Art et Foi, publiĂ© par le conseil gĂ©nĂ©ral de l'Allier, dans les Ă©ditions du Signe, p. 54 Ă  60.
  • PrĂ©inventaire des monuments et richesses artistiques, Chasselay, dĂ©partement du RhĂ´ne, 2002, p. 109.
  • Bernard Berthod, "ARMAND-CALLIAT Thomas Joseph", in Dominique Saint-Pierre (dir.), Dictionnaire historique des acadĂ©miciens de Lyon 1700-2016, Lyon : Éditions de l'AcadĂ©mie (4, avenue Adolphe Max, 69005 Lyon), 2017, p. 59-61.

Liens externes

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