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Thomas-Dominique Ruphy

Thomas-Dominique Ruphy, né le à Annecy, où il est mort le , est un architecte savoyard.

Thomas-Dominique Ruphy
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  79 ans)
Annecy
Nationalité
Activité

Ses ouvrages sont parfois confondus avec ceux contemporains des architectes Camille Ruphy (1819-1893), son petit-fils[1] ou encore du fils de ce dernier Louis (Joseph) (°1852).

Biographie

Origine et formation

Thomas-Dominique Ruphy nait le à Annecy[2], dans le duché de Savoie[3] - [4]. Issue d'une famille bourgeoise[4], il est le fils de spectable[Note 1] Jacques Ruphy, avocat au sénat de Savoie et ancien syndic d'Annecy, et de Marie-Antoinette de Menthon de Lornay, branche de la famille de Menthon[2] - [3] - [6] - [7]. Son frère est François Louis Ruphy (1765- 1853), député au Corps législatif, futur baron d'Empire[3] - [8].

Il commence une carrière de procureur[7]. Il obtient en 1782 le titre d'architecte, à Turin[7], titre mentionné pour la première fois en 1790[2].

Carrière au cours de la période révolutionnaire

En 1792, le duché de Savoie est occupé par les troupes révolutionnaires françaises et annexé. Thomas-Dominique Ruphy semble occuper un rôle politique au cours de cette période[9]. Il est un « révolutionnaire convaincu »[9], pour l'érudit local, Georges Grandchamp, président de la société des Amis du Vieil Annecy. Il appartient à un petit groupe de Jacobins de la région[9].

Il fait partie des administrateurs du district d'Annecy du 9 mai au 1793 au 29 avril 1794, puis du 29 avril au 29 septembre 1794.

Le , il est chargĂ© par le directoire du district de rĂ©aliser un plan d'urbanisme de la ville, projet proposĂ© Ă  la commune le [2] - [10]. Le plan prĂ©voit de grandes rues rectilignes pour la ville d'Annecy, ainsi que la destruction des portes ou encore des remparts[9] - [10]. Le plan est souvent appelĂ© « plan Albitte Â», car il reçut le soutien du conventionnel Albitte[2] - [10]. Celui-ci ne sera pas mis en place faute d'argent et de problèmes politiques[2] - [11] - [12]. Le projet est jugĂ© trop « dĂ©mesurĂ© pour un bourg de 4 500 habitants Â»[10]. Cependant, le projet renaĂ®t sous la direction Buon governo (1816-1860)[9], et sera mis en place Ă  la suite de l'approbation de 1837[13].

En octobre 1793, il est chargé d'aménager une bibliothèque ainsi qu'un musée de peinture dans la chapelle de l'ancien évêché d'Annecy[9].

Au cours de la période d'annexion, il profite de l'acquisition de biens nationaux, notamment dans le quartier des Barattes à Annecy-le-Vieux ou l'ancien couvent Sainte-Claire (1795) d'Annecy[9] - [14]. Il fait également l'acquisition des biens ayant appartenu à la famille Millet d’Arvillars, en 1797[14]. Cette acquisition lui est contestée[14] et les biens ne lui seront reconnus qu'en 1827.

Il revend le couvent Sainte-Claire, le 16 avril 1804, pour 22 913 francs germinal Ă  Jean-Pierre Duport[9] - [15] - [16].

Son importance au cours de la période pour la ville fait dire à l'historien Jean Nicolas « qu'il fut l'homme indispensable, de 1793 à 1799 »[17].

Marié à Françoise Magnin, leur premier fils Jean-Louis naît en 1791[18]. Il sera architecte. Un autre fils, enregistré sous le nom de Thomas puis corrigé en Franklin, naît le [17], tandis que Marguerite (dite Camille) naît le [19].

Thomas-Dominique Ruphy meurt le [19].

RĂ©alisations

En 1815, la Savoie redevient sarde.

Il rĂ©alise de nombreuses Ă©glises dans le duchĂ© de Savoie dans le style nĂ©o-classicisme dit « sarde Â»[Note 2] - [22]. On lui attribue notamment :

  • Pont de Rumilly (Ă  ne pas confondre avec le Pont-Neuf) en collaboration avec l'architecte Gazella[23] ;
  • Église Saint-Maurice des Ollières (reconstruction de la nef et du clocher en 1825) ;
  • Église Saint-Nicolas des Clefs avec l'architecte Ernesto Melano (1829-33)[24].

Hommage

La ville d'Annecy possède une rue Thomas-Ruphy.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Thomas Ruphy, un urbaniste mais aussi un architecte visionnaire », Le DauphinĂ© libĂ©rĂ©,‎ (lire en ligne). RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s.
  • ValĂ©ry d' Amboise, Dictionnaire d'Amboise : Pays de Savoie, ChambĂ©ry, Éditions d'Amboise, , 432 p. (ISBN 2-903795-13-4)
  • Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3).
  • Georges Grandchamp, « Thomas-Dominique Ruphy », Revue savoisienne,‎ , p. 213-217 (lire en ligne)

Article connexe

Notes et références

Notes

  1. Le titre « Spectable Â» est portĂ© dans le duchĂ© de Savoie par les titulaires d'un doctorat en droit ou en mĂ©decine. Ainsi les sĂ©nateurs du SĂ©nat de Savoie sont parfois dĂ©signĂ©s ainsi dans les documents ou les ouvrages concernant ce territoire[5].
  2. Le style nĂ©oclassique est rĂ©gulièrement qualifiĂ© de style « sarde » en Savoie afin de souligner son origine Ă©trangère Ă  la Savoie et que « cela produit des Ă©difices un peu conventionnels Â»[20], voire « rigide[s] Â»[21]. Il fait son apparition Ă  la suite de la Restauration de la Maison de Savoie en Savoie Ă  partir de 1815.

Références

  1. Les actes de naissance et décès accessibles au titre des communes d'Annecy ou d'Annecy-le Vieux établissent que Thomas-Dominique Ruphy a un fils Jean-Louis († 28 mai 1859), père de Joseph Camille Ruphy.
  2. Grandchamp 1967, p. 213.
  3. Germain 2007, p. 488.
  4. Jean Nicolas, La Révolution française dans les Alpes : Dauphiné et Savoie, 1789-1799, Éditions Privat, , 380 p., p. 343.
  5. Jean Nicolas, Renée Nicolas, La vie quotidienne en Savoie aux XVIIe et XVIIIe siècles, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-296-5, lire en ligne), p. 39.
  6. André Palluel-Guillard, L'aigle et la croix : Genève et la Savoie, 1798-1815, Éditions Cabedita, , 662 p. (ISBN 978-2-88295-260-8).
  7. Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIe siècle, Noblesse et Bourgeoisie, Les Marches, La Fontaine de Siloé, coll. « Le Champ régional », , 1242 p. (ISBN 978-2-84206-222-4, lire en ligne), p. 426.
  8. Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 3, Grenoble, Allier Frères, 1863-1966 (lire en ligne), p. 461.
  9. Grandchamp 1967, p. 216.
  10. Sauto Martine De, « Huit villes en tenue d'été », La Croix,‎ (lire en ligne).
  11. Michèle Leloup, « Annecy, 400 ans d'histoire vus du ciel 1873 : suppression des frontières », L'Express,‎ (lire en ligne).
  12. « Une vocation industrielle », sur le site de la commune d'Annecy - http://www.annecy.fr (consulté le ), Histoire de la ville et armoiries.
  13. Pierre Broise, « L'évolution du parcellaire d'Annecy. Essai de stratigraphie historique d'un terroir en voie d'urbanisation », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 21, no 4,‎ , p. 867 (lire en ligne)
  14. René Collenot, « Histoire d'Annecy-le-Vieux - 6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815) - 6.4 : La vente des biens nationauxs », sur www.annecylevieux.org (consulté le ).
  15. Germain 2007, p. 212.
  16. Bernard Demotz, François Loridon, 1000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne, vol. 2, Cléopas, , 845 p. (ISBN 978-2-9522459-7-5), p. 397.
  17. Grandchamp 1967, p. 217.
  18. Chanoine Pochat-Baron, « Notes sur quelques personnages notables sortis de La Cluse-Lieu-Dieu », Mémoires & documents publiés par l'Académie salésienne, t. 61,‎ , p. 270-271 (lire en ligne).
  19. Archives départementales de la Haute-Savoie, Annecy, 1840, p10/281 (Informations reprisse sur le site Internet de généalogie Geneanet).
  20. Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Parc naturel régional du Massif des Bauges, Les Bauges : entre lacs et Isère. Histoire et patrimoine, vol. 107, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « Mémoires et Documents », , 350 p. (ISBN 978-2-85092-000-4), p. 119.
  21. Art et archéologie en Rhône Alpes, n°4, 1988, p.134.
  22. Amboise 1989, p. 324.
  23. Aimé Burdet, Le palais de l'Isle à Annecy : récit historique des deux premières années de la Révolution française, F. Abry, 1804, 344 pages, p. 193 (Note de bas de page, n°1, lire en ligne).
  24. Germain 2007, p. 372.
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