Accueil🇫🇷Chercher

Thermes romains de Gaujac

Les thermes romains de Gaujac sont un complexe thermal d'époque romaine, situé sur la commune de Gaujac, département du Gard. Le site antique de Gaujac est situé sur un oppidum occupé avant l'arrivée des Romains, peut-être par le peuple celte des Samnagenses évoqué par Pline l'Ancien[1].

Thermes romains de Gaujac
Image illustrative de l’article Thermes romains de Gaujac
Les thermes de Gaujac vus de nord-est
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Lieu Gaujac
Type Thermes romains
CoordonnĂ©es 44° 04′ 40″ nord, 4° 33′ 34″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Gard
(Voir situation sur carte : Gard)
Thermes romains de Gaujac
Thermes romains de Gaujac
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Thermes romains de Gaujac
Thermes romains de Gaujac
Histoire
Époque De 20 av. J.-C. à 20 ap. J.-C.

La découverte et les fouilles

L'oppidum était connu de longue date, Bourrilly et Mazauric signalant en 1911 dans une synthèse sur les enceintes pré- et proto-historiques du département du Gard, les " vestiges considérables d'un oppidum" à St Vincent. Les thermes ont été découverts par Jean Charmasson, premier fouilleur de l’oppidum, et Dominique Cannaud, en 1974. Ils ont été fouillés dans leur totalité par les équipes de la Société d’Étude des Civilisations Antiques de la Basse vallée du Rhône (SECABR) sous la direction de Jean Charmasson avec la collaboration de Dominique Cannaud, de 1975 à 1984, de 1984 à 1988 et en 1998.

Les deux Ă©tats de la construction

Les thermes ont été édifiés sur la troisième terrasse du versant méridional de l’oppidum à degrés. Ils ont connu deux états successifs de construction.

État 1

Le premier bâtiment Ă©tait en cours de construction en 20 apr. J.-C. Trois salles contigĂĽes furent Ă©rigĂ©es : la première au nord, orientĂ©e est-ouest, Ă©tait le vestiaire (apodyterium) dallĂ©, entourĂ© de bancs pour le dĂ©pĂ´t des vĂŞtements ; les deux autres mosaĂŻquĂ©es, orientĂ©es nord-sud, attenantes et perpendiculaires au sud du vestiaire Ă©taient chauffĂ©es. L’une, Ă  l’est, Ă©tait la salle tiède (tepidarium), l’autre, Ă  l’ouest, Ă©tait la salle chaude (caldarium) dotĂ©e d’une abside semi-circulaire logeant une vasque Ă  ablutions (labrum) seul point d’eau de l’établissement. Deux fours au sud propulsaient la chaleur dans les hypocaustes des deux pièces. Ă€ l’est de ces bâtiments s’allongeait la palestre au sud-est de laquelle s’ouvrait l’entrĂ©e monumentale.

État 2

La difficultĂ© de fonctionnement du premier Ă©tat des thermes tenait Ă  la quasi-absence de l’eau. La mise en place d’un rĂ©seau hydraulique souterrain et aĂ©rien dans la ville, en construction au cours de la seconde moitiĂ© du premier siècle, permit l’alimentation en eau de l’ensemble thermal. Au cours des annĂ©es 90-100, une citerne de 80 m3 vint s’appuyer sur la face extĂ©rieure du mur de clĂ´ture oriental et les salles furent rĂ©amĂ©nagĂ©es en consĂ©quence. La salle tiède reçut une baignoire monolithique en calcaire scellĂ©e dans une abside rectangulaire hors-Ĺ“uvre qui Ă©tait chauffĂ©e par un four. La salle chaude bĂ©nĂ©ficia de deux piscines au nord et, hors-Ĺ“uvre, au sud, qui occupaient la largeur de la salle. La vasque Ă  ablutions fut conservĂ©e. La palestre de l’état 1, trop encombrĂ©e par les installations hydrauliques et l’abside de la baignoire, devint une cour de service tandis qu’une nouvelle palestre, bordĂ©e de portiques sur trois cĂ´tĂ©s et d’une abside s’ouvrant sur le paysage au sud, Ă©tait mise en place Ă  l’ouest du vestiaire.

Le sanctuaire de Fortuna

Vers 210-220, des secousses sismiques endommagèrent gravement les structures méridionales de l’établissement thermal mettant fin à son fonctionnement. La partie nord, restée intacte, devint un sanctuaire dédié à Fortuna, ajoutant un lieu de culte à la ville sacerdotale. La citerne en fut la cella où fut placée la statue, retrouvée, de la déesse. Sur une terrasse basse, au nord de la cour de service, se dressait probablement l’autel, le reste de l’espace étant réservé au dépôt des offrandes retrouvées enterrées. Le portique nord de la palestre et le vestiaire furent peut-être organisés pour l’hébergement des pèlerins. L’oppidum fut abandonné à partir du milieu du IIIe siècle.

Notes et références

  1. Pline l'ancien (III, 37)

Voir aussi

Bibliographie

  • BOURRILLY (J.) et MAZAURIC (F.) – Statistique des enceintes prĂ©historiques et protohistoriques du dĂ©partement du Gard, dans Compte-rendu de la VIIe session du Congrès PrĂ©historique de France, NĂ®mes, 1911, p. 540-610 http://www.prehistoire.org/offres/file_inline_src/515/515_pj_131216_190854.pdf
  • Jean Charmasson, Gaujac (Gard) : l'oppidum de Saint-Vincent, les habitats ligure et gaulois, romain et barbare, Saint-Paul-les-Fonts, J. Charmasson, , 47 p., ill., couv. ill. ; 22 cm (BNF 34679594)
  • Jean Charmasson, L'Oppidum de Gaujac-Saint-Vincent (Gard) : guide historique et archĂ©ologique, Bagnols-sur-Cèze, Rhodanie, coll. « Rhodanie. Hors-sĂ©rie » (no 3), , 46 p., ill., couv. ill. ; 21 cm (ISSN 1158-3533, BNF 35152868)
  • Jean Charmasson, L'Oppidum de Gaujac (Gard) : guide historique et archĂ©ologique, Bagnols-sur-Cèze, Rhodanie, coll. « Rhodanie. Hors-sĂ©rie » (no 7), , 55 p., ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 21 cm (ISSN 1158-3533, BNF 35586377)
  • Jean Charmasson, Les thermes de l’oppidum de Gaujac (Gard), RANarb, 36, 2003, p. 133-176
  • Jean Charmasson, Les thermes de l’oppidum Saint-Vincent de Gaujac (Gard), Rhodanie, 110, 2009, p. 2-18

Article connexe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.