Thermes de Saint-Vincent
Les thermes de Saint-Vincent sont un établissement thermal situé à Saint-Vincent en Vallée d'Aoste en Italie.
Thermes de Saint-Vincent | |
Le téléphérique menant au centre de cure, place 25 avril | |
Présentation | |
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Création | 1792 |
GĂ©ographie | |
Pays | Italie |
Région autonome | Vallée d'Aoste |
Commune | Saint-Vincent |
Eaux thermales
Les eaux de Saint-Vincent permettent le traitement des maladies de l'estomac, de l'intestin, du foie et des voies biliaires, dans les troubles de la digestion. Les cures sont également efficaces dans les cas de diabète, d'obésité, et dans les problèmes gastro-intestinaux ainsi que dans la plupart des affections touchant le système respiratoire.
Origine
Le , un prêtre originaire de Saint-Vincent, Jean-Baptiste Perret[1], féru de chimie et de minéralogie, constate que les vaches de l’alpage étaient attirées par l’eau d’une source jaillissant d’une roche micacée. Il effectue des prélèvement et découvre que cette eau est riche en bicarbonate, acide carbonique, sulfate de sodium et chlorures.
Jean-Baptiste Perret acquiert alors la source et procède à des analyses plus approfondies qui attestent des qualités diurétiques et purifiantes de l'eau.
Dans le courant de l’année 1778 le roi Victor-Amédée III de Sardaigne et son fils le prince Victor-Emmanuel de Savoie, futur Duc d'Aoste, s’intéressent, à cette découverte et envoient l’ingénieur, M. de Buttet, ainsi que le docteur Gioanetti, professeur de l’Université de Turin, qui confirment en 1779 l’intérêt de la source qui génère un débit de 360 litres par jour[2]
En 1792, avant de mourir, Jean-Baptiste Perret avait fait don de ses droits sur la source à la paroisse de Saint-Vincent. En 1808, le curé Jean-Baptiste Freppaz[3] achète le terrain[4]. En 1820, Jean-Baptiste Freppaz cède l’ensemble désormais nommé « Fons Salutis » à la commune de Saint-Vincent pour la somme de 50 lires[5].
DĂ©veloppement
Le Gouvernement du Duché d'Aoste avait engagé une somme de 57,1 lires pour la construction d’ouvrage de captation et de bassins. Un investissement complémentaire de 40 lires est rapidement nécessaire.
En effet, dès 1792 une route reliant le bourg à la source, est construite et un premier et modeste établissement de cure est édifié. Il reçoit la visite des premiers curistes : en 1797 Benoît-Maurice de Savoie duc de Chablais[6], la reine Marie-Thérèse d'Autriche-Este, épouse de Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne, ainsi que les princesses Marie-Anne de Savoie et Marie-Christine de Savoie en 1828. Giosuè Carducci y séjournera également.
En 1826 l’ingénieur Despines des mines de Pesey découvre une seconde source en profondeur qui permet d’obtenir un débit supplémentaire de 176 litres par jour.
La renommée de l’établissement thermal de Saint-Vincent est désormais établie et vers 1840/1845 se sont plus de 500 curistes qui fréquentent la source dont Ferdinand de Savoie, duc de Gênes. En 1898, sa fille, la reine Marguerite d’Italie vient à Saint-Vincent entraînant à sa suite une clientèle de fonctionnaires du Royaume d’Italie, d’hommes d’églises, d'avocats, de notaires, de banquiers et de commerçants. Jusqu’en 1911 se succèdent, comme curistes, la Princesse Marie-Laetitia Bonaparte, seconde épouse du roi Amédée Ier d'Espagne, le Prince Napoléon Joseph Bonaparte[7] et le Prince de Monténégro Danilo II Aleksander Petrović-Njegoš[8].
Cette clientèle permet le développement du tourisme à Saint-Vincent et la construction de nombreux hôtels ainsi que l’aménagement des structures préexistantes. Le Grand Hôtel Billia est inauguré en 1947.
En 1900, les thermes sont agrandis et reliés au bourg de Saint-Vincent par un funiculaire. Ils sont complètement reconstruits et modernisés sur 2 600 m² en 1959. De nouvelles analyses de l'eau sont effectuées à cette occasion. En 2005 le funiculaire est à son tour complètement rénové.
Un vaste programme de rénovation et de restructuration de l'ensemble thermale comprenant les « Nouveaux Thermes », les « Fons Salutis-Vieux Thermes » et « l'Hôtel Source » soit un domaine de 27 000 m2 a été mis en œuvre en septembre 2010[9]. Le nouvel établissement, dont la gestion a été concédée par la commune pour 30 ans au groupe Bonatti de Parme, a rouvert ses portes le .
Notes et références
- Né à Saint-Vincent le 25 mai 1714 il est le second des huit enfants de Jean Antoine (1682-1732) et de Jeanne-Baptiste Damay (morte en 1765), il décède au même endroit le 4 mars 1796.
- Document cote F1/1 « Archivi Aggregati » Azienda comunale Fons Salutis. Archivio Storico Comune di Saint-Vincent
- Né à Issime le 17 juillet 1763 et décédé à Saint-Vincent le 29 mars 1844, curé de Saint-Vincent de 1793 à sa mort.
- Acte du 3 mai 1808 par lequel Jacques-Joseph de feu Vincent Gorris cède « une pièce de terre en vacole et masure (où se trouvent les eaux de Saint-Vincent) » pour la somme de trente francs, « valeur de France ». Une convention prévoit expressément que « la famille du vendeur et ses frères et les familles de ces derniers auront usage des dites eaux thermales ».
- Acte du 2 juin 1820 par lequel le curé Freppaz se réserve également l’usage de l’eau pour « lui-même, ses successeurs et les invités de la paroisse ».
- (1741-1808), dernier fils du roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne
- gendre du roi Victor-Emmanuel II de Savoie
- Beau-frère du roi Victor-Emmanuel III d'Italie
- Adalberto Perosino, syndic de Saint-Vincent « Rinnovo del complesso termale » dans Environnement, bulletin de l'Assessorat de l'environnement de la région autonome Vallée d'Aoste n°51 juin 2011 p. 24-26.
Voir aussi
Bibliographie
- (fr) Commune de Saint-Vincent (Ouvrage collectif), Saint-Vincent entre histoire, tradition, souvenir et renouveau (2002).
- (fr) Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929) réédition en 1967 p. 284-285.
- (it) Aldo Hosquet, La Chiesa di Saint-Vincent attraverso i secoli, Imprimerie ValdĂ´taine, Aoste (1974)
- (it) Bulletin paroissial de Saint-Vincent de , p. 2-7.
- (it) Laura Decanale Bertoni (a cura di), Saint-Vincent e le sue Terme. Documenti e immagini 1770-2012, Saint-Vincent: comune di Saint-Vincent, 2012.