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Terrasses de la Garonne

Les terrasses de la Garonne sont des terrasses fluviatiles formant un système d'étagement géographique, perceptible notamment au niveau de Toulouse. Elles sont constituées de dépôts d'argile et de galets correspondant aux lits des cours successifs de la Garonne, passant du lit supérieur au lit inférieur par des ruptures de pentes qui forment des talus en pente raide.

Ce système étagé de terrasses se développe sur la rive gauche, basse et relativement plate par rapport à la rive droite plus haute et plus escarpée. Cette dissymétrie traduit, lors des phases de remblaiement fluviatile, une migration progressive du cours du fleuve vers le nord et vers l'est. « Déplacement encore mal expliqué : est-il lié à des apports alluviaux des cours d'eau pyrénéens et gascons tellement massifs qu'ils ont repoussé le fleuve sur sa droite ? Faut- il y voir un rejeu, au Quaternaire, de la flexure qui suit le tracé de la Garonne[1] ? »

Description et formation

Les terrasses se sont Ă©tablies dans les pĂ©riodes interglaciaires. Ă€ la fin de la première pĂ©riode glaciaire du Quaternaire, lors de la fonte des glaces (pĂ©riode interglaciaire de GĂĽnz-Mindel[2]), le cours de la Garonne, très Ă  l'ouest du cours actuel s'est Ă©largi, charriant des sĂ©diments et des galets, et s'est enfoncĂ© dans un plateau argileux. Ce plateau s'est inclinĂ© lĂ©gèrement vers l'Est lors des pĂ©riodes glaciaires suivantes. Lors de la fonte suivante (Mindel-Riss), le cours de la Garonne a donc creusĂ© un nouveau lit, large, argile et galet, enfoncĂ© d'environ 50 m. Le mĂŞme processus s'est produit lors de la pĂ©riode Riss-WĂĽrm.

Au niveau de Toulouse, Ă  titre d'exemple, les terrasses ont ainsi des altitudes Ă©tagĂ©es. L'actuel cours de la Garonne est en dessous de 140 m, enfoncĂ© de quelques mètres dans la terrasse de St Cyprien. La terrasse suivante, celle du quartier de Purpan, est Ă  156 m environ. Celle de Colomiers est environ Ă  186 m. Celle de Bouconne est Ă  220 m/246 m, Ă  20 km de la Garonne. En face, du cĂ´tĂ© Est de la Garonne, un monticule tĂ©moin (Pech-David) Ă  246 m surplombe la Garonne de 100 m, correspondant Ă  l'enfoncement du fleuve sur l'ensemble du processus.

Terrasse et réseau hydrographique

Chaque terrasse est incisée par les ruisseaux affluents de la Garonne. Les ruisseaux suivent le pendage Sud Ouest/Nord Est creusant des vallées (notamment celle du Touch, de l'Aussonnelle ou de la Louge).

Altitude et âges de formation
PĂ©riode glaciaire[2] Ă‚ge
(années)
PĂ©riode interglaciaire Altitude des terrasses
1re période glaciaire, de Günz 600 000 250 m (Pech David)
540 000 1re période interglaciaire, de Günz-Mindel 226 m (Bouconne)
2e période glaciaire, de Mindel 480 000
430 000 2e période interglaciaire, de Mindel-Riss 186 m (Colomiers)
3e période glaciaire, de Riss 240 000
180 000 3e période interglaciaire, de Riss-Würm 156 m (Purpan)
4e période glaciaire, de Würm 120 000
10 000 140 m (Garonne Ă  Toulouse)

Références

  1. Christian Bernard, La Garonne, Éditions Privat, , p. 17
  2. La terminologie employée ici fait référence à la chronologie des glaciations établie en contexte alpin. Elle a tendance à tomber en désuétude au profit de la chronologie isotopique et n'est donnée ici qu'à titre indicatif.
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