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Tentatives de modification de la Constitution du Canada

Il y eut plusieurs tentatives de modification de la Constitution du Canada depuis son rapatriement en 1982. Jusqu'à maintenant, seules dix modifications de la Constitution ont été adoptés avec succès. Plusieurs autres ont été défaits au cours de la procédure de modification.

Protection du droit à la propriété (1983)

Le , le Premier ministre Pierre Trudeau a indiqué son appui à l'enchâssement du droit à la propriété privée dans la Constitution, à la condition qu'on limite le débat à une seule journée ; le débat a immédiatement été noyé par les tactiques partisanes. Onze jours plus tard, le Parti progressiste-conservateur a déposé une motion de non-confiance à la Chambre des communes qui réclamait l'enchâssement du droit à la « jouïssance de la propriété » dans la Constitution du Canada. Le gouvernement Trudeau n'était pas prêt à voter pour sa propre défaite en appuyant une telle motion ; de toute façon, son adoption aurait entraîné la dissolution des communes et aurait empêché le Sénat de l'examiner). Le , la motion fut défaite avec 126 voix contre et 88 voix pour[1].

Modification des pouvoirs du SĂ©nat (1984)

À la suite de l'élection du Premier ministre Brian Mulroney en 1984, le Sénat du Canada fut examiné de façon plus approfondie. Dans le système canadien, les sénateurs sont nommés par le Premier ministre. Au cours de son long mandat, le prédécesseur de Mulroney, Pierre Trudeau, avait nommé un très grand nombre de sénateurs, donnant au Parti libéral du Canada une majorité dans la chambre haute. On craignait que le Sénat ne bloque les projets de loi de Mulroney, alors une modification de la constitution fut tenté en 1984 afin de limiter les pouvoirs du Sénat.

Selon les dispositions de la proposition de modification, le Sénat aurait disposé d'un véto suspensif de 30 jours sur les projets de loi financiers et de 45 jours sur tous les autres projets de loi. La proposition a obtenu l'appui de la majorité des gouvernements provinciaux, à l'exception du Québec et du Manitoba, ce qui était néanmoins suffisant pour son adoption. La modification fut introduit à la Chambre des communes le . Toutefois, 19 jours plus tard, un nouveau gouvernement entre en fonction en Ontario, et le nouveau premier ministre libéral refusa d'appuyer la proposition de modification. Sans l'appui de l'Ontario, la modification ne pouvait satisfaire le critère de 50 % de la population canadienne exigé pour ratifier la proposition et celle-ci est mort au feuilleton.

Protection des droits du fœtus (1986-1987)

Une proposition réclamant l'enchâssement des droits du fœtus dans la Charte des droits et libertés (limitant ainsi le droit à l'avortement) fut introduit par projet de loi privé du député Gus Mitges, membre du parti progressiste-conservateur, à la Chambre des communes le . Le , la proposition fut défaite. Plusieurs conservateurs ont voté contre la proposition de modification.

Accord du lac Meech (1987-1990)

L'accord du lac Meech était un ensemble complexe de modifications conçu pour répondre à un certain nombre de problèmes dans la constitution canadienne. Entre autres choses, il proposait d'accorder à la province de Québec le statut de « société distincte » au sein de la fédération canadienne, et cherchait à modifier la procédure de modification elle-même, exigeant l'unanimité dans un plus grand nombre de cas futurs. L'accord a finalement échoué lorsque la législature du Manitoba et le gouvernement de Terre-Neuve refusèrent d'accorder leur consentement.

Accord de Charlottetown (1990-1992)

Tout comme Meech, l'accord de Charlottetown était un ensemble de modification conçues pour redresser un certain nombre de problèmes dans la Constitution ; plusieurs modifications proposées étaient semblables à celles inclus dans l'accord de Meech. Il fut décidé que l'accord serait ratifié lors d'un référendum national ; l'accord fut défait dans plusieurs provinces et l'accord ne s'est pas approché de l'assentiment unanime nécessaire.

Modification du préambule de la Charte (1999)

En 1999, le député Svend Robinson, du Nouveau Parti démocratique, a proposé à la Chambre des communes du Canada que toute mention de Dieu soit retirée du préambule de la Charte canadienne des droits et libertés, affirmant avoir des craintes concernant la diversité du Canada et les Canadiens qui ne partagent pas ce principe. Il fut appuyé par un millier de ses commettants qui ont signé une pétition, mais la proposition était controversée et son parti a réagi en lui retirant ses responsabilités et ses fonctions au sein du caucus[2].

Notes et références

  1. David Johansen, Le droit à la propriété et la Constitution, Programme des services de dépôt, octobre 1991
  2. John von Heyking, God and the canadian Constitution, Research Unit for the Study of Civil Society, University of Calgary ; CBC News Online, INDEPTH: SVEND ROBINSON, Profile (21 octobre 2005)
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